Essais

Lexus GS-F : Samouraï en survêtement sportif

Sous une robe qui paraît volontiers futuriste, la Lexus GS F utilise de vieilles recettes : moteur V8 atmosphérique et roues arrière motrices. Serait-ce suffisant pour piquer au vif une artillerie germanique lourdement armée ?

  • Piette François
  • 25 juillet 2016
  • Lexus
2,1
score VROOM
  • 3,0
    Performance
  • 0
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 0
    Sécurité
  • 3,0
    Prix/Qualité
  • 0
    Consommation
  • 3,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Ambiance
  • Comportement facile/motricité
  • Confort
  • Equipement haut de gamme
  • Moteur envoûtant
  • Budget costaud
  • Gestion de la boîte auto
  • Manque de couple à bas régime
  • Manque de couple à bas régimes
  • Masse élevée
  • Un brin pataude/trop sage

Pare-chocs violemment percés, quadruple sortie d’échappement, jantes spécifiques, logos « F » disséminés tout autour de la carrosserie et j’en passe : avec tous ces gimmicks, on pourrait facilement penser que Lexus ose défier le sacro sain trio germanique : Audi RS6, BMW M5 et Mercedes E63 AMG… Et pourtant, il y a un petit quelque-chose qui manque sous le capot et, à tout prendre, ce n’est pas plus mal…

Un petit quelque-chose

Un turbo ! Ou plutôt, deux turbos : avec une double suralimentation, la sain trio germanique annonce des puissances dépassant largement le demi-millier de canassons, alors que le couple, lui, affiche des valeurs stratosphériques. Lexus, avec son V8 atmosphérique, ne peut rivaliser sur le papier : d’une cylindres de 5 litres, ce moteur développe 477 chevaux et 530 Nm de couple. De coquettes valeurs mais insuffisantes pour rivaliser avec les teutonnes !

En revanche…

Ce que nous perdons en souffle à bas régimes, nous le gagnons en griserie : la cavalerie doit se dégotter haut dans les tours, à plus de 7.000 tr/min, dans une mélopée mécanique particulièrement grisante. Sous les 4.000 tr/min, le V8 feule discrètement et enroule avec souplesse, mais sans grand panache. Au-delà, les orgues se libèrent, la voix devient plus rauque, nettement plus présente et l’aiguille du compte-tours digital s’envole vers la zone rouge à 7.300 tr/min. La réactivité de la mécanique et sa propension à grimper dans les tours nous font revivre une époque où le turbo ne brutalisait pas les moteurs…

Et le reste ?

Exclusivement associé à une boîte automatique, ce V8 ne s’exprime vraiment que sur le mode manuel, suffisamment réactif. La gestion automatique manque en effet de finesse que pour vraiment rencontrer les attentes des plus sportifs d’entre nous.

Le comportement routier, pour sa part, souffre de la masse élevée de cette berline. En forçant le rythme, la GS F fait ressentir une certaine inertie, absente chez les concurrentes. Même sur le mode le plus sportif, la suspension ne semble pas toujours capable de rattraper les mouvements de caisse. Même refrain pour les… freins, rudement sollicités. En revanche, faible couple (tout est relatif…) et différentiel autobloquant (réglable en trois positions) obligent, la chose motrice fort ! Difficile de la prendre en défaut, à moins de vraiment le faire exprès !

Finalement…

Non, n’essayez pas de suivre ces M5 et autres RS6, le châssis ne peut rivaliser avec les fines lames germaniques et le moteur manque de coffre que pour pallier à la masse importante. La bonne nouvelle, c’est que vous serez en revanche très heureux d’adopter un rythme rapide, mais non brutal : l’équilibre de la GS F rend sa conduite très facile, les réactions sont progressives à souhait et surtout, le moteur ensorcelle l’équipage avec sa musique métallique. Au sujet de cette dernière, Lexus a cru bon de la répercuter dans les haut-parleurs… Ce qui n’est pas tout à fait à notre goût, devons-nous l’avouer…

Confort ?

Oui, en dépit de l’absence de suspension pneumatique, cette Lexus affiche un joli confort d’amortissement et ne se révèlera pas beaucoup plus pénalisante sur chaussée cassante qu’une version hybride. L’insonorisation, pour sa part, ne laisse filtrer que les notes les plus harmonieuses du gros V8 ! Enfin, les sièges sont excellents et les férus de technologie auront de quoi se mettre sous la dent : l’équipement pléthorique va de l’écran digital géant (à commander via une peu pratique souris) au pack sécuritaire complet.

Tarifs

A 103.650 €, cette GS F va chatouiller quelques ténors : Audi RS6 (112.500 €) et BMW M5 (108.550 €) en tête… Quoiqu’à équipement égal, le fossé se creuse et la japonaise se révèle nettement meilleur marché. Finalement, cette Lexus se situe plutôt entre ces bombes atomiques et des versions plus civilisées, telles que les S6 (77.400 €) et 550i (79.100 €) qui, elles, sont finalement plus proches de son caractère.

A la pompe, le V8 a grand soif : comptez minimum 12 l/100 km et, de manière plus réaliste si vous titillez la mécanique de temps à autres et/ou fréquentez parfois les villes, 14,5 l/100 km.

Conclusion

En dépit d’une apparence très suggestive, cette GS F n’a finalement pas l’âme d’une guerrière. Mais c’est en revanche une excellente GT, au comportement facile, au confort de haut vol et à la mécanique envoûtante. Une voiture qui s’adresse aux épicuriens qui aiment profiter de temps à autres d’une belle montée d’adrénaline, mais qui ne recherchent pas la performance absolue. Et nous ne voyons absolument aucun mal à cela !

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À propos de l'auteur : Piette François

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