Texte : Peter Hilhorst
La Mercedes-AMG GT Coupé à 4 portes est une tentative claire
de gâcher la vie de la Porsche Panamera. La marque concurrente de Zuffenhausen
a de plus, eu une certaine influence sur le nom plutôt complexe de ce nouveau
modèle : Mercedes-AMG aurait préféré appeler la voiture « GT4 Coupé »,
mais Porsche y a mis un terme : il revendique le terme GT4 pour le Cayman.
Au-dessus de la CLS
Quoi qu'il en soit, cette AMG est positionnée au-dessus de
la CLS et repose sur la même plateforme que celle-ci (origine : Classe E).
Cependant, l'AMG est plus large, plus basse, plus longue et a un empattement
plus important. Il ne s'agit pas non plus d'un coupé AMG GT rallongé : la
biplace a une configuration technique complètement différente : cette
voiture-ci a la boîte de vitesses juste derrière le moteur et non accolée au
pont.
Intimidante
En noir mat, cette Mercedes a une apparence intimidante, avec
un nez agressif, des passages de roues musclés et un arrière impressionnant.
L'aileron arrière peut être déplié en cinq positions, selon la vitesse. Pour
les amateurs du genre, il existe en option un ensemble aérodynamique avec
aileron arrière fixe et spoiler avant plus prononcé. Cet aileron fixe peut être
réglé manuellement dans plusieurs positions. Cette AMG GT à 4 portes, longue de
plus de 5 mètres et accusant environ 2 tonnes, est techniquement une voiture à 5
portes car le hayon a ses charnières sur le toit.
Quatre moteurs
La gamme de moteurs se compose actuellement de quatre
variantes, toutes équipées d’une transmission à quatre roues motrices. La gamme
commence avec la version GT 43 avec le six en ligne 3 litres essence avec un
turbo, un compresseur électrique et un moteur électrique de 22 ch entre la
boîte et le moteur. Il délivre 367 ch et 500 Nm. La GT 53 a le même groupe
motopropulseur mais il délivre ici 435 ch et 520 Nm. Les deux versions
atteignent 100 km/h en moins de cinq secondes et sont équipées d'une boîte automatique
classique à convertisseur de couple et à neuf rapports.
Pour l'instant, ce sont les GT 63 et GT 63 S qui sont à
l'avant-garde. Elles sont toutes deux dotées du fameux V8 4.0 biturbo. Cela donne
585 ch et 800 Nm pour la version normale et même, 639 ch et 900 Nm pour la S,
ce qui en fait la plus puissante AMG du marché. Les performances sont
impressionnantes : 3,2 secondes au 0 à 100 km/h et une vitesse de pointe de 315
km/h pour le modèle haut de gamme !
La boîte de vitesses automatique à 9 rapports des modèles à
huit cylindres est revue pour des changements de vitesses plus rapides. Les
versions V8 sont équipées de série d'une suspension pneumatique avec
amortisseurs adaptatifs, d'une direction intégrale et d'un blocage électronique
du différentiel arrière. La GT 63 S est également équipée du mode « drift »
à deux roues motrices, qui est également disponible sur les autres versions
moyennant supplément. Attendez-vous à une version hybride plug-in encore plus
puissante et qui produira environ 800 ch, comme le concept présenté en 2017.
La liste de prix démarre là où celle de la CLS s'arrête. La
GT 43 est disponible à partir de 91.960 euros, la GT 53 à partir de 116.765
euros, la GT 63 à partir de 154.880 euros et la GT 63 S à partir de 168.190
euros. Cela la place dans la même fourchette de prix que la Panamera.
Plus « voiture
de sport » que « berlines de sport »
A bord, il y a des similitudes avec d'autres Mercedes, car
nous reconnaissons les grands écrans au milieu du tableau de bord et derrière
le volant. Ici aussi, l'ensemble a un aspect moderne mais il faut du temps pour
l'utiliser intuitivement. Pourtant, cette GT à 4 portes vous donne l'impression
que vous n'avez pas encore tout vu ! Plus une voiture de sport qu'une
berline sportive... Ceci est principalement dû au tunnel central avec boutons
tactiles pour régler les composants dynamiques tels que la boîte de vitesses,
le châssis, l'ESP, l’aileron arrière et l'échappement. Le volant est équipé d’une
molette pour sélectionner les différents modes de conduite et de deux boutons pour
sélectionner les réglages préférés.
La position de conduite est basse et notre voiture d’essai possède
de vrais sièges baquets, alors que des sièges moins sportifs sont également
disponibles. A l'arrière, il y a aussi plusieurs possibilités en matière de
sièges : deux sièges de série et trois en option. Mais vous pouvez aussi
opter pour une formule à deux sièges avec un haut tunnel central et un écran multimédia
incorporé. L'espace à l'arrière est assez spacieux. Le coffre a une capacité de
395 litres dont 60 litres sous le plancher, ce qui le rend plus petit que celui
de la CLS.
Conduite légère
La carrosserie est généreusement renforcée par des raccords
en aluminium et en acier, tandis qu'une plaque de renfort en fibres de carbone
est fixée à l'arrière de la banquette arrière. La suspension pneumatique a un
réglage de base plus rigide et les butées de suspension sont plus rigides que celles
de la E 63 S. Tout cela a un effet sur votre ressenti, notamment grâce aux
roues de 21 pouces dont était équipée notre voiture d’essai.
Ce n'est pas une voiture inconfortable, mais elle donne plus
l'impression de rouler comme une voiture de sport que comme une Classe E sportive.
La direction à pas variable est bien plus directe, tandis que le degré
d'excitation dépend des modes de conduite ! Mais dans tous les cas, elle
est légère et le volant n’offre pas un grand ressenti. De plus, le pas variable
et les 4 roues directrices ne permettent pas toujours d'estimer avec précision
l'angle de braquage nécessaire.
Différentiel agressif
En raison des larges pneus, il y a beaucoup d'adhérence et
les limites d’adhérence sont très éloignées. Lors d'un changement de direction
rapide, il y a un petit retard dû au poids élevé, mais dans tous les autres
cas, la Mercedes parvient à camoufler habilement sa masse. La précision est
cependant réelle et il n’y a que très peu de roulis. Les quatre roues motrices
dirigent jusqu'à 50 % du couple vers les roues avant et mettent davantage
l'accent sur l'essieu arrière que dans la E 63 S. Le différentiel arrière
fonctionne également plus agressivement en envoyant plus de couple à la roue
arrière extérieure.
Par conséquent, dans un virage serré à modérément serré, le
sous-virage peut facilement être converti en survirage. Dans les virages
rapides, l'accélérateur doit être légèrement relevé pour permettre au nez de
retrouver son adhérence, car plus de gaz entraîne plus de sous-virage. Bref, il
faut manipuler correctement l'accélérateur, le frein et le volant pour tirer le
maximum de ce coupé. Mais même sur la piste, cette Mercedes parvient à
maintenir un bon rythme ! Mais en fin de compte, vous aurez tout de même
l'impression que la voiture fait beaucoup pour vous.
Enfumer la route !
Si vous avez un style de conduite exubérant, sachez que le
mode drift, qui est malheureusement un peu complexe à mettre en place, permet
de contrôler facilement la glisse. La puissance est énorme et le V8 a toujours
du couple et rugit sans relâche jusqu'à 7000 tr/min. La réponse à
l'accélérateur est féroce et la puissance écrasante. Les changements de
vitesses sont rapides et les quatre premiers rapports très courts, ce qui rend
la voiture physique durant les changements de rapports et les accélérations.
Les supports de moteur dynamiques donnent l'impression que le groupe
motopropulseur est taillé dans le granit et qu’il n'y a pas de délai entre l’action
sur la palette et le passage des vitesses.
En conclusion
Bref, c'est une voiture monstrueuse qui allume la Porsche
Panamera. D'ailleurs, en version six cylindres, elle roule aussi très bien, même
si le spectacle y perd... Pour obtenir les sensations AMG, un huit cylindres
est indispensable. Une comparaison directe devrait permettre de déterminer si
le modèle est réellement capable de malmener la Panamera, mais le succès semble
assuré pour cette GT coupé à 4 portes. Non seulement en raison de son comportement
polyvalent et de son apparence brutale, mais aussi en raison de l'image d'AMG.