La
génération actuelle de la Mercedes Classe S date de 2013. Une éternité en
matière de technologie ! Et si à son lancement, elle a innové avec
quelques nouvelles technologies comme l’assistant de conduite dans les
embouteillages (qui constituait à l’époque un premier pas vers la conduite
autonome), la belle Allemande s’est entre-temps vue rejoindre par certaines
voitures comme les… Seat Ateca et Skoda Kodiaq ! Il était temps de réagir,
d’autant que ses rivales l’ont rejointe, voire dépassée sur le plan
technologique.
Style
Sur le plan
stylistique, les évolutions sont assez légères, car hormis la calandre, les
phares LED à hautes performances, les feux arrière et les bouclier avant et
arrière, la Classe S reste globalement inchangée. Dans l’habitacle, les
modifications sont nettement plus sensibles, à commencer par le nouveau volant.
L’ancienne unité à deux branches n’était pas au goût de tous et le nouvel
élément profite d’un dessin plus sportif à trois branches. Outre son style, le
volant s’équipe désormais de petits pavés tactiles (à l’instar de la Classe E)
et de commandes étoffées, comme celles commandant le régulateur de vitesse adaptatif.
Les écrans multimédia ont également profité d’un rafraichissement.
Un palais sur roues
Si la
Classe S a toujours été réputée pour son confort, ce nouveau modèle met la
barre encore plus haut ! En effet, Mercedes propose divers modes de
confort sous le label « Energizing » : fraîcheur, chaleur,
vitalité, joie, bien-être et remise en forme (sic), voici les noms des divers
modes. De vous à nous, tout cela sent le marketing à plein nez, car au final,
on ne sera jamais aussi bien servi que par ses propres réglages (massage,
parfum, audio, ventilation…), mais cela n’est qu’un avis personnel…
Et pour s’assurer
que vous ne connaissiez jamais de moment de solitude, la voiture peut se garer
toute seule, à distance si besoin et via votre smartphone ! Une procédure
qui n’est pas rapide, mais qui crée son petit effet ! Le « Magic Body
Control », ce dispositif scannant la route et préparant la suspension, est
toujours disponible (sur les Classe S de 8 et 12 cylindres, à roues arrière
motrices) et se voit désormais doublé de la fonction « Curve » qui
fait plonger la voiture vers l’intérieur du virage.
Branle-bas de combat !
Sous le
capot, c’est la révolution ! C’en est fini des V6 essence et diesel qui
cèdent leur place à de toutes nouvelles motorisations, comptant six cylindres
en ligne. Ces dernières, d’une cylindrée de trois litres, gagnent en puissance
et en efficacité énergétique. Commençons par les diesel : la S350d promet
286 ch et 600 Nm alors que la toute puissante S400d garantit 340 ch et 700 Nm.
En essence,
la révolution est encore plus profonde, les S450 et S500 étant animées par des
6 cylindres en ligne de 3 litres développant respectivement 367 et 435 chevaux.
Nouveauté majeure : ils profitent d’un alterno-démarreur, d’une absence
totale de courroie et d’un circuit électrique en 48 volts. Ces moteurs sont
également doublement suralimentés, par turbo et par compresseur, ce dernier
étant entraîné directement, sans courroie et par un moteur électrique !
Voilà, vous pouvez déposer la tablette d’aspirine…
Pas de S500 chez nous… Mais une S560 !
Toutefois,
l’importateur belge a décidé de ne pas importer la S500 chez nous. En effet,
les clients habituels de ce modèle s’attendent généralement à un V8. Ce dernier
est toujours proposé, mais il s’agit d’une nouvelle unité : sous le capot
de la S560, vous trouverez donc un V8 biturbo de 4 litres. Ce moteur, déjà
connu des produits AMG, est ici dégonflé à 469 chevaux. Deux versions AMG (S63
avec V8 et S65 avec V12) sont également au programme, mais nous y reviendrons.
Sécurité
Pour cette
Classe S revue et corrigée, le constructeur allemand n’a pas fait dans le
détail. C’est qu’il fallait, au grand minimum, rattraper cette insolente BMW
Série 7 ! Mercedes propose donc, en vrac : le régulateur de vitesse actif
(qui se base désormais sur les données cartographiques pour adapter la
vitesse), un assistant directionnel actif perfectionné, un assistant de
dépassement (une première pour le modèle), l’assistant de conduite dans les
embouteillages (amélioré et autorisant des arrêts de 30 secondes), un très
sophistiqué assistant de signalisation routière et un assistant d’arrêt
d’urgence capable de donner une impulsion dans le volant en cas de manœuvre
d’évitement. Bref, vous l’aurez compris, vous serez bien assistés !
Ambiance disco ou lounge, au choix
S’installer
dans l’autoproclamée « meilleure voiture au monde » est toujours un
événement. Que l’on soit passionné par l’automobile, par le design ou par rien
de tout cela, l’effet est garanti : la Classe S vous inonde dans un
univers de cuir et de matériaux nobles où la perfection des assemblages règne
en maître.
Les divers
jeux de lumière possibles (64 couleurs) promettent une ambiance sur-mesure
selon vos goûts. Rajoutez à cela la fabuleuse fonction massage (selon la
technique des pierres chaudes), la plantureuse habitabilité et l’insonorisation
phénoménale et vous n’aurez plus qu’une seule envie : que la route ne
s’arrête jamais ! L’amortissement standard survole la majeure partie des
irrégularités de revêtement, mais n’arrive toutefois pas à complètement
endiguer quelques légères imperfections transversales. Pour cela, il vous fait
le « Magic Body Control », mais alors… Bonjour la note !
Et ces nouveaux moteurs ?
Commençons
par la S400d qui étrenne donc une
nouvelle mécanique. Ce 6 cylindres est un régal de douceur et de force à tous
les régimes, tout en se contentant de susurrer dans l’habitacle. Armée de cette
mécanique, la Classe S fait preuve d’une formidable homogénéité. A tel point
que l’on se demande s’il ne s’agit pas de la meilleure des versions…
En essence,
nous avons pu mettre la main sur la S500,
non importée chez nous. Cela nous a toutefois donné un premier aperçu des
compétences de ce nouveau moteur qui démarre et s’arrête sans vibration et qui affiche
des prestations presque sportives ! Côté sonorité, n’en attendez pas des
ronflements suggestifs : il travaille en silence avec la douceur d’une
turbine.
La S560 offre évidemment, encore un autre
voyage. La différence en terme de performances n’est pas phénoménale par
rapport à la S500, mais ce moteur encanaille quelque peu la limousine, avec des
reprises phénoménales et une sonorité légèrement plus présente. Mais est-ce
bien de cette manière que se savoure une Classe S, très lourde et donc peu
portée sur la conduite dynamique ? Pour notre part, nous restons toujours
séduits par la S400d, en attendant l’essai de la S350d.
AMG
Toutefois,
aux yeux de certains clients, plus ne saurait suffire. Ainsi, la version S63
AMG profite elle aussi de quelques soins. Le moteur V8 de 5,5 litres est
échangé contre une unité de 4 litres. Plus petit, le moteur n’en a pas moins
des poumons impressionnants : 612 chevaux ! Avec une telle ogive
nucléaire, les accélérations sont foudroyantes : Mercedes annonce
d’ailleurs un 0 à 100 km/h en 3,5 secondes !
Cette courte
prise en main aura d’ailleurs révélé une voiture
« schizophrène » : douce et ultra confortable dans la plupart
des situations et redoutable lorsque le conducteur décide de tailler une
bavette avec la pédale de droite. Les divers modes proposés permettent de
métamorphoser la voiture qui se mue alors en une belle GT. Les bourrades
poignantes du V8 s’accompagnent d’un grondement de tonnerre, alors que la boîte
claque au plus vite les rapports. Raffermie, voire durcie, la suspension oublie
un temps de dorloter les passagers pour coller le paquebot à la route !
Bluffant… Mais la masse se rappellera vite à votre souvenir en cas de conduite
trop enthousiaste et lors des freinages ! Disons qu’elle est surtout
taillée pour les Autobahns…
Tarifs
Les tarifs
démarrent à 88.209 € pour la S350d et à 94.017 € pour sa version longue. Ce
sera sans doute, avec le modèle hybride rechargeable, la version qui fera le
plus gros des ventes. Concernant le modèle rechargeable sur prise, son arrivée
est prévue à l’automne. Disposant d’une batterie plus grosse, il s’en remettra
toutefois à l’ancien V6 essence plutôt qu’au nouveau 6 cylindres en ligne. Le
sommet de la gamme est interprété par la S650 Maybach, affichée à 207.515 € et
par la S65 AMG Longue, à 247.445 €…
Conclusion
Mercedes
a-t-il vraiment créé la meilleure voiture au monde ? Plus que lors de son
lancement, la question est aujourd’hui délicate à répondre car la concurrence
est plus féroce que jamais. Mais avec son contenu technologique à jour et ses
nouveaux moteurs, la question mérite en effet d’être posée. Et cela, en soi,
est déjà un formidable tour de force, s’agissant ici d’un « simple »
facelift.