C’est du moins ce que dit le communiqué de presse. Mais avec une technologie digne de la NASA, un équipement jamais-vu sur une berline de série et une obsession hallucinante envers les détails, cette S 500 pourrait en effet, se profiler comme la meilleure voiture au monde…
« Tiens, je pensais que tu essayais une limousine aujourd’hui ? » me lance ma compagne, alors qu’elle se gare aux côtés du paquebot… Interloqué, je la regarde avec curiosité, puis inspecte ma monture du jour pour voir en quoi elle paraît si banale, au point d’être confondue avec une berline. Son style, gracieux mais sans flamboyance et ses lignes statutaires mais non catégoriques en font en effet une voiture assez discrète… Pourtant, les dimensions ne trompent pas : dans cette version longue, la Classe S accuse 5,25 mètres de long !
Si l’extérieur ne semble pas vraiment l’impressionner, que dira-t-elle de l’intérieur, me dis-je ? Je lui ouvre donc la portière arrière droite et l’invite à s’installer à bord. « Oui, là, ça fait vraiment limousine ! » : ouf, le tarif de 180.000 € de cet exemplaire lourdement optionné finit par s’expliquer… Très classieux, l’habitacle mélange cuir, bois et métal véritable pour une ambiance distinguée et très luxueuse.
Par décence envers mes voisins, je n’irai pas jusqu’à lui faire la démonstration totale, mais le bienheureux assis à cette place peut, à la condition d’avoir coché la bonne option, incliner son siège jusqu’à une position quasiment couchée ! Le siège avant droit avance alors suffisamment pour laisser de la place aux jambes du directeur/fils-à-papa/comte/… (biffez la mention inutile). Superbe…
Et c’est bien là le problème de cette voiture : profiter de chaque instant à son bord exigerait d’être à la fois derrière le volant et assis à l’arrière ! Et en effet, conduire un tel mastodonte est un régal… Principalement parce que Mercedes s’appuie sur une technologie d’avant-garde pour servir le confort et le bien-être des passagers. Avec ce double-vitrage, c’est le silence qui s’impose. Le V8 de cette S500 bruisse doucement et les bruits de roulement et de vent sont radicalement annihilés. Somptueux !
Et puis, il y a ce gigantesque écran central distillant des tonnes de possibilités, tant d’un point de vue multimédia (accès Internet, applications, webradios…), que confort (réglages de la lumière à bord, de la climatisation, du massage suivant la technique des pierres chaudes…). Les menus semblent ne jamais s’arrêter et les possibilités paraissent infinies ! Seul grief, avec autant de fonctions disponibles, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver…
Et puis, on se dit que l’on ferait mieux de se concentrer sur la route… Même si la Classe S est capable de rouler toute seule dans les embouteillages et dispose d’une assistance de direction qui induit de légères corrections lorsque le vaisseau s’échappe de sa bande.
Parlons de son confort tout d’abord et du « Magic Body Control », option uniquement disponible sur cette S500 : une caméra scanne la route et en fonction du profil de cette dernière, adapte la suspension. Son nom dit la vérité : c’est magique ! Abordez un casse-vitesse à moins de 25 km/h et il faudra zieuter derrière vous pour être bien sûr d’être passé par-dessus ! Bien entendu, cela n’efface pas complètement le profil de la route, mais l’impression de voler au-dessus des irrégularités est réelle…
Radicalement isolé du reste du monde, tant d’un point de vue amortissement qu’insonorisation, jamais il ne vous vient à l’esprit de profiter des ressources du moteur… Pourtant, ce V8, quel foudre de guerre ! Il existe certes encore plus pimenté dans la gamme avec la version S63 AMG, mais après avoir essayé cette S500, on en vient à se demander pourquoi diable on irait opter pour plus costaud. D’une cylindrée de 4,7 litres, il délivre 450 chevaux et un couple de tracteur : 700 Nm ! Ainsi parée et avec la boîte automatique à 7 rapports, le 0 à 100 km/h est évacué en moins de 5 secondes.
Une pression convaincante sur la pédale de droite et la poussée vous rappelle instantanément la fiche technique du véhicule, en dépit de ses plus de 2 tonnes. Pourtant, on ira rarement chatouiller les limites, même si l’équilibre dynamique est réel et l’agilité, assez surprenante. Deux raisons à cela : d’abord parce que c’est contre-nature pour une machine telle que celle-ci et ensuite, parce qu’à force de tout filtrer, la Classe S efface tout ressenti au niveau des commandes, direction en tête…
C’est sûr, une Classe S et a fortiori une S 500, ne s’apprécie qu’avec le plein d’options. Le Magic Body Control semble incontournable, de même que tous les équipements de confort… Et à ce titre, la stéréo Burmester aux innombrables haut-parleurs (il y en a même sur le plafond !) est un chef d’œuvre de rendu! Oubliez les salles de cinéma, c’est nettement mieux dans votre « Mercos » !
Bref, au final, ça revient cher : à savoir 180.000 € pour notre modèle d’essai, soit un peu plus de 60.000 € d’options. La consommation reste à un niveau raisonnable pour le niveau de performances : 12,5 l/100 km sans trop forcer. Taxes, assurances, entretien, tout cela est évidemment à un niveau costaud !
La démonstration est époustouflante ! Jamais une limousine n’aura poussé le bouchon aussi loin en terme de technologie : le confort assuré par cette Classe S dépasse tout ce que nous connaissions jusqu’à présent et ce « Magic Body Control » fait vraiment des miracles. Quant à ce moteur, ce V8 biturbo, il est l’allié parfait de cette Classe S même si… honnêtement… le V6 diesel est largement suffisant ! A quand le « Magic Body Control » sur tous les modèles ?
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