Essais

Porsche 718 Boxster S : 4 cylindres, mieux que 6 ?

En tant qu’amateur d’automobiles, il faut avoir vécu sur une autre planète ces dernières semaines pour ne pas avoir appris que la Porsche Boxster délaissait son célèbre 6 cylindres atmosphérique pour un 4 cylindres turbo. Les puristes ont déjà crié au scandale, mais sur la route, qu’en est-il ?

  • Piette François
  • 10 juin 2016
  • Porsche
2,4
score VROOM
  • 5,0
    Performance
  • 0
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 0
    Sécurité
  • 2,0
    Prix/Qualité
  • 0
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Comportement étonnant
  • Finition irréprochable
  • Moteur explosif
  • Pratique et confortable
  • Système multimédia enfin à la pointe
  • 4 cylindres moins musical
  • Consommation en conduite soutenue
  • Dotation de série parfois mesquine
  • Prix élevé
  • Tempérament moins rageur

Nécessité fait loi. La chasse aux émissions de CO2 a forcé le constructeur à bannir les gros moteurs atmosphériques de sa gamme. Tant la 911, que les Boxster et Cayman réduisent donc leurs motorisations quitte, dans ces derniers cas, à perdre deux cylindres dans la bataille. Et il n’y a pas à dire : 4 cylindres, cela sonne tout de suite plus roturier que 6 cylindres. Mais faut-il pour cela jeter le bébé avec l’eau du bain ?

Pedigree

Car en matière de pedigree, le 4 cylindres, chez Porsche, cela se défend parfaitement. Déjà, parce que l’histoire de la marque débute avec un 4 cylindres à plat (356). L’histoire ne s’arrête bien entendu pas à ce seul modèle et ce n’est d’ailleurs pas pour rien si le Boxster se voit désormais rebaptisé en « 718 Boxster » : l’appellation numérique fait référence à un modèle de compétition à 4 cylindres qui a largement brillé dans les années 60.

Point de vulgarité à bord

Et Porsche, conscient de la révolution qu’il mène, a limité les risques : ce tout nouveau moteur voit ses cylindres disposés à plat et profite des enseignements tirés de la compétition, notamment du… 4 cylindres du prototype 919 Hybrid ! On relève même quelques innovations techniques : le turbo du 718 Boxster S est à la fois à géométrie variable et équipé d’une soupape de décharge. Voilà pour la noblesse…

Question chiffres, il n’y a rien à regretter : le 718 Boxster, avec seulement 2 litres de cylindrée, développe 300 chevaux et le Boxster S, avec 2,5 litres de cylindrée, 350 chevaux. Outre la puissance pure, les valeurs de couple bondissent en avant, avec respectivement 380 et 420 Nm ! Le gain en performance est spectaculaire, avec un 0 à 100 km/h avalé en 4,7 et 4,2 secondes ! Oui, vous avez bien lu : le 718 Boxster S accélère donc aussi fort que… la toute dernière Corvette Stingray !

Plus masculin ?

Chez Porsche, les facelifts ne se considèrent jamais à la légère. Ainsi, outre le chamboulement technique, ce modèle se voit révisé stylistiquement et affiche des prises d’air élargies, une nouvelle face arrière, des pare-chocs remodelés et une signature lumineuse repensée.

Terrain connu

Installons-nous à bord. Dans l’habitacle, nous ne retrouvons rien de vraiment changé : la finition est toujours aussi impeccable, à l’instar de l’ergonomie d’ailleurs, le compte-tours est bien central dans l’instrumentation et le contact se fait à main gauche. Le système multimédia, quant à lui, est bien plus évolué qu’auparavant : cette fois, Porsche est vraiment dans le coup, avec un écran capacitif, une interaction optimale avec votre smartphone (Apple Car Play au programme) et une navigation qui prend en compte le trafic en temps réel via le système Inrix. Tout cela fonctionne à merveille !

Déception ?

Coup de clé et… non, pas de doute, ils nous ont bien retiré 2 cylindres ! Flopfloplfop, la sonorité nous rappelle les grosses Subaru WRX STI avec un grondement guttural. Capote fermée, le bruit est même plutôt anodin. C’est à ce moment-là que l’on repense avec nostalgie aux envolées métalliques ensorcelantes des précédents flat-six… Le caractère, lui, a aussi radicalement évolué : fini le moteur qu’il fallait travailler au corps et maintenir au-dessus des 4.000 tr/min, la nouvelle unité débite un couple féroce dès les plus bas régimes. La différence de tempérament est énorme…

Et pourtant…

Pour apprécier ce nouveau 718 Boxster, il faut donc le considérer comme un nouveau modèle au caractère propre et non comme une évolution de l’ancien. Un roadster qui n’a certes pas la fantastique tessiture vocale du précédent, mais qui, cette fois, pousse comme un avion de chasse !

Ce moteur est vraiment une perle : dès 1.500 tr/min, il explose avec rage et pousse fort jusqu’à 5.000 tr/min. Pour les amateurs de zone rouge, sachez qu’il est même possible de l’entraîner jusqu’à 7.500 tr/min ! Pas que ce soit d’une grande utilité, mais bon… Et la bonne nouvelle, c’est que décapoté, ses vocalises sont loin d’être déplaisantes avec des intonations sourdes et rageuses qui rappellent parfois une certaine Porsche 356...

Vissé au sol

Suspensions révisées, direction et freins repris de la 911 Carrera : le 718 Boxster S magnifie les prestations déjà… magnifiques de son prédécesseur. Il virevolte sur routes sinueuses en s’accrochant obstinément au tarmac. Les limites semblent plus loin que jamais, même si le couple largement supérieur demande un peu plus de précision dans votre pied droit au moment de remettre les gaz.

Confort

Au quotidien, le 718 Boxster est un allié de choix : certes, il faut faire le compromis des strictes deux places, mais ses deux coffres le rendent aussi pratique qu’une petite berline compacte ! Et son confort sur route ne se dément jamais, en dépit de suspensions plus fermes qu’auparavant.

Budget

Deux cylindres de moins, mais le prix, lui, il est en hausse : 56.144 € pour le 718 Boxster et 68.849 € pour le 718 Boxster S. Et si vous rajoutez quelques inévitables options, vous obtenez un 718 Boxster S qui chatouille les 80.000 €… Le prix d’une belle Jaguar F-Type ! A la pompe, le 4 cylindres se montre en effet plus sobre que le précédent 6 cylindres, à la condition toutefois d’avoir le pied léger… Auquel cas, il est possible de descendre assez largement sous la barre des 8 l/100 km.

Conclusion

Même s’il ne s’agit « que » d’un facelift, il faut néanmoins oublier le précédent Boxster pour pleinement apprécier le nouveau venu. Le 718 Boxster S affiche en effet, un caractère opposé à son prédécesseur : infiniment plus performant, il débite sa rage sans effort et se montre toujours prêt à atomiser tout ce qui roule, sans que le conducteur ne doive se retrousser les manches. Certes, les puristes pourront le trouver moins gratifiant à travailler, mais comment ne pas se réjouir de la prouesse technique réalisée ? En se conformant aux normes en vigueur qui aseptisent les moteurs, Porsche nous sert une monture encore plus explosive ! Et cerise sur le gâteau : elle rappelle dans ses trémolos et dans son architecture, l’âge d’or de la compétition…

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À propos de l'auteur : Piette François

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