Essais

Porsche Panamera S e-Hybrid : Révolution culturelle !

Une Porsche qui fait les yeux doux au fisc ! Oui, j’vous jure, ça existe ! Elle s’appelle Panamera S e-Hybrid et elle affiche des caractéristiques paradoxales : 416 chevaux et 270 km/h, mais une consommation moyenne de 3,1 l/100 km et des émissions de CO2 de 71 g/km. Qui dit mieux ?

  • Piette François
  • 11 avril 2014
  • Porsche
Avantages et inconvénients
  • Avantages fiscaux
  • Concept parfaitement abouti
  • La meilleure des panamera ?
  • Performances et agrément largement préservés
  • Jaune fluo un peu « too much »
  • Système multimédia un peu dépassé
  • Tarif salé et options chères
  • Visibilité ¾ arrière handicapante

A l’occasion du salon de Shanghai 2013, Porsche a donné un grand coup de frais à sa Panamera ! Pas vraiment sur le strict plan du style, mais plutôt du côté de la technique ! Entre le diesel qui a reçu un coup de boost et le V8 atmo qui se voit échangé contre un V6 biturbo, il y a surtout cette variante « S e-Hybrid » qui, émissions de CO2 au ras des pâquerettes obligent, a la faveur des Belges en ce moment !

Du muscle !

Basée sur l’ancienne Panamera S Hybrid, la nouvelle venue peaufine son grand « S » et gagne un petit « e ». Le S, pour « Sport » comme vous l’aurez deviné, est amplement mérité : si le V6 essence reste identique (avec ses deux turbos, il affiche 333 chevaux), le moteur électrique se voit gonflé à 83 chevaux ! De quoi promettre le 0 à 100 km/h en 5,5 secondes.

Et une certaine conscience écologique

Le « e » fait pour sa part, référence au mode électrique. Car cette fois, Porsche met à contribution votre installation domestique : rechargeable à la maison (4 heures sur prise domestique ou 2h30 via une wall-box), cette Panamera peut couvrir entre 18 et 36 kilomètres sans consommer la moindre goutte de pétrole.

Bling-bling !

Souvent, les versions hybrides ne se distinguent que par quelques vagues logos embusqués sur la carrosserie. Ici, Porsche a voulu marquer le coup ! Comment ? En optant pour… du jaune fluo ! En bas-relief sur les logos, sur les étriers et sur les aiguilles des compteurs. C’est sûr, la discrétion en prend un petit coup…

Petit tour du propriétaire…

Finition de premier plan, habitabilité généreuse mais quatre places seulement, clé de contact à gauche et compte-tours bien dans l’axe, pile au milieu des cinq compteurs : pas de doute, c’est une Porsche ! Même si, en tournant la clé, rien ne se passe. Quelques aiguilles s’agitent, certes, mais pas un bruit, ni une seule vibration ne viennent perturber la quiétude à bord.

Une Porsche d’un genre nouveau

Une Porsche, on l’identifie souvent à son craquement métallique, à cette voix rauque inimitable. Ici, rien de tout ça et pourtant, on ressent immédiatement les gênes de la marque et notamment dans la direction, précise et au rendu exceptionnel. Bon sang ne saurait mentir. Oui, même muette, une Porsche reste une Porsche… Et lorsque le V6 se réveille, il le fait sans esbroufe et en laissant discrètement percevoir son potentiel.

La voie à suivre

A première vue, une Panamera ne se destine pas vraiment aux centres urbains… Pourtant, une fois habitué à la visibilité arrière problématique et aux dimensions généreuses, la Panamera fait des merveilles. Son mode électrique laisse suffisamment de réserve que pour dépasser souplement mais avec célérité, le tout sans réveiller le V6 qui sommeille. Même une escapade sur une voie rapide le laisse toujours en sourdine (135 km/h maximum dans ce cas).

Des modes de conduite comme s’il en pleuvait…

Suivant les conditions, le conducteur pourra opter pour l’un des différents modes de conduite : « e-power » pour favoriser l’énergie électrique (le mode par défaut, suivant la charge des batteries), « e-charge » pour recharger les batteries en route en puisant dans les réserves du moteur V6 essence (rapide et efficace mais engendrant une inévitable surconsommation), « Sport » pour tirer le meilleur des deux moteurs et hybride, pour une utilisation efficace sur le plan énergétique des deux moteurs.

Et l’agrément, dans tout ça ?

Une Porsche, on l’achète parfois pour le badge, mais souvent pour le plaisir qu’elle distille ! Et cette Panamera ne fait nullement figure d’exception. Au contraire, on se régale de son mode électrique pour les évolutions feutrées, de son châssis extraordinaire d’équilibre et de motricité, ainsi que de ses performances de feu lorsque les deux moteurs fonctionnent de concert. Quelles que soient les conditions, cette Panamera « caméléon » semble à l’aise.

Budget

Technologie de haut vol, performances de premier plan et badge prestigieux : vous vous doutez fort bien que cette Panamera S e-Hybrid n’est pas bradée : 113.619 € en prix de base. Mais les émissions de CO2 adoucissent la note avec un Avantage Toute Nature de 3.895,51 €… hors option ! Et c’est là que ça fait mal : ces dernières, comme toujours, sont très nombreuses et très onéreuses.

Consommation

Voilà un sujet très délicat car tout dépend de votre profil ! Vous travaillez à une vingtaine de kilomètres de chez vous et avez accès à une prise au bureau ? Votre consommation d’essence sera nulle ! Si vous abattez de la route, les choses sont différentes : très logiquement, au plus la distance à parcourir d’une traite est grande, au moins la proportion du trajet sur le mode tout électrique sera étendue et au plus, forcément, votre consommation sera importante. Difficile, à première vue, de dépasser les 9 l/100 km sur un trajet autoroutier d’une centaine de kilomètres.

Conclusion

Avec cette Panamera S e-Hybride, Porsche propose plusieurs voitures en une : une variante électrique silencieuse et douce pour la ville, un véhicule hybride pour les nationales et enfin, un vraie voiture de sport sur circuit ! Et quelles que soient les conditions, l’agrément est enivrant. Ce qui ouvre une porte importante : oui, même électrique, une Porsche procure du plaisir. Une voie d’avenir ? C’est ce que semble indiquer les dernières réalisations en date de la marque.

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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