Essais

SsangYong Chairman W Kaiser : Essai insolite !

Voilà un modèle qui vous est sans doute parfaitement inconnu. Non importée chez nous, la SsangYong Chairman W est une voiture exclusive destinée aux élites coréennes. On vous embarque à bord ?

  • Piette François
  • 07 juillet 2016
  • Ssangyong
1,6
score VROOM
  • 1,0
    Performance
  • 0
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 2,0
    Équipement
  • 0
    Sécurité
  • 4,0
    Prix/Qualité
  • 0
    Consommation
  • 2,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Exotisme assuré !
  • Habitabilité arrière
  • Insonorisation
  • Tarif intéressant
  • Véhicule statutaire
  • 6 cylindres un peu justes
  • Amortissement fantasque
  • Consommation d'une autre époque
  • Finition
  • Tenue de route à appréhender

Face à ses concurrents, SsangYong est un petit poucet. En effet, la marque n’écoule que 150.000 véhicules par an, ce qui peut être considéré comme parfaitement dérisoire à l’heure actuelle ! Dérisoire, mais pas sans intérêt pour autant : l’arrivée du petit Tivoli marque un véritable tournant pour la marque sur nos marchés et le constructeur espère booster ses volumes de ventes avec ce dernier. Et les projets pour l’avenir sont prometteurs…

Une voiture réservée à l’élite ?

Si SsangYong est connu pour être un indécrottable spécialiste du SUV, il propose également une plantureuse limousine sur les marchés asiatiques et émergeants. En Corée, plus particulièrement, il y a une forte demande pour les berlines longues et statutaires. Comprenez que la chose doit être longue comme un porte-avion, confortable comme un palais du Moyen-Orient et arborer du chrome comme s’il en pleuvait ! Et avec plus d’un quart du capital de la marque entre les mains du gouvernement, SsangYong se devait d’être présent sur ce marché. Un marché pourtant pas forcément juteux : le Coréen ne vend que 2.000 Chairman W par an ! Au point qu’il considère une version SUV pour la future mouture… A voir…

Tour du propriétaire

Un peu à l’image de ces yachts de milliardaires, la Chairman W est assise entre deux chaises : en faire suffisamment pour se distinguer du « vulgum pecus » automobile, mais pas trop non plus, histoire de ne pas passer pour une dévergondée… Noire, avec des vitres fumées, la Chairman en impose d’abord par sa calandre façon « dents de requin » dégoulinante de chromes, son sigle ailé sur le capot et… ses dimensions ! Elle pourrait tout-à-fait être amarrée à Monaco : 5,14 m de long, voire 5,41 m pour la version à châssis long !

Dans l’habitacle

Rarement une voiture n’aura soufflé des sentiments aussi contrastés que cette Chairman W Kaiser : sièges au cuir moelleux, habitabilité somptueuse et ciel de toit recouvert d’Alcantara suggèrent une voiture de très haut standing. Mais au deuxième coup d’œil, c’est la désillusion complète : plastiques bas de gamme à gogo et inserts en bois provenant probablement d’une vieille étagère suédoise…

Question équipement, c’est pareil : on y voit une vision 360 degrés via quatre caméras, une suspension pneumatique, des sièges chauffants et réfrigérants, un régulateur de vitesse adaptatif et un système multimédia complet… Mais le graphisme de ce dernier manque de finesse et les aides à la sécurité modernes sont pour la plupart, absentes…

Les dessous

Longtemps partenaire de Mercedes, SsangYong profite encore de cette collaboration pour sa Chairman W reposant en effet, sur une plateforme d’ancienne Mercedes Classe S. Les moteurs proviennent de la même source mais ne sont pas de la toute dernière génération, loin s’en faut : 6 cylindres en ligne (sic) de 3,2 ou 3,6 litres (225 ou 250 ch) ou V8 de 5 litres (306 ch). Dans tous les cas, la puissance transite via une boîte automatique à 7 rapports. Pointons également la possibilité d’opter pour une transmission intégrale.

Au volant

Prenons place au volant de la version 3.6, à empattement court. Court, il faut le dire vite, tant les dimensions de l’engin paraissent tout aussi énormes depuis l’intérieur. Installons-nous sur ces sièges hyper mous et refermons la portière. Nous nous coupons dès lors du monde… Une fois en mouvement, la conduite de la Chairman W ne ressemble à pas grand-chose de connu en Europe !

La suspension rappelle les vieilles limousines américaines en flottant et ondulant consciencieusement au-dessus du revêtement. Vous dites ? Vous avez le mal de mer ? Ça tombe bien, nous aussi. Excusez notre manque flagrant de professionnalisme, mais rebutés par le manque de poigne du moteur (qui chante pourtant très juste) et par cet amortissement en « guimauve », nous n’avons pas cherché les limites d’adhérence. Les deux ingénieurs coréens assis à l’arrière vous remercie. Nos estomacs aussi.

V8 !

Chez SsangYong, il n’y a jamais de problème, il n’y a que des solutions ! Ainsi, ne possédant aucune Chairman W V8 de démonstration, le staff de la marque n’a pas hésité à nous proposer les clés de… la voiture personnelle du PDG ! Cela ne s’invente pas… Cette version V8 à empattement long se présente comme le tout haut de gamme. Un très bref galop d’essai nous le prouve d’ailleurs : la finition est ici bien meilleure, le moteur gronde en sourdine et l’espace dévolu aux jambes des passagers arrière en devient presque délirant. Mais surtout, le V8 offre toute la poigne nécessaire à ce type de véhicule.

Les tarifs

Non, inutile de courir chez votre concessionnaire SsangYong : celui-ci sera tout penaud face à votre demande, la voiture n’étant pas importée en Europe. Mais en Corée, conversions faites, la voiture est disponible à partir de 42.000 € environ. Le summum de la gamme, la Kaiser V8 5000 « Summit » à empattement long est quant à elle, affichée à près de 85.000 €. Des tarifs assez doux, finalement…

Conclusion

Inutile d’espérer une importation chez nous : cette voiture est taillée pour les besoins spécifiques d’une clientèle vivant à plusieurs milliers de kilomètres de notre continent et en recherche d’un engin statutaire. La Chairman W est donc à mille lieux des limousines européennes ultra sophistiquées (et onéreuses) et répond à l’attente de cette clientèle. Voilà qui permet en tous cas, d’obtenir un véhicule « qui en jette » (pour ceux qui aiment) à un tarif assez compressé ! Mais prenez un chauffeur : c’est à l’arrière que l’on y est le mieux !

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À propos de l'auteur : Piette François

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