Mercedes-Benz
On en a assez peu parlé, mais la Mercedes Classe B a elle aussi, profité d’un récent facelift. Un comble, sachant qu’elle pourrait bien être la meilleure des Mercedes compactes ! Hélas, le plaisir sera de courte durée…
Il faut s’y faire…
Reprenant la caisse relativement anodine de l’Impreza vendue aux Etats-Unis et en Asie mais… pas chez nous, la WRX STI rajoute donc une louche d’extensions en tout genre. Depuis le burlesque aileron arrière à l’entrée d’air sur le capot avant en passant par les 4 sorties d’échappement, elle se fiche pas mal de la discrétion ! Tout le monde ne trouvera sans doute pas cette débauche de testostérone très élégante, mais c’est l’esprit WRX STI !
Retour en arrière…
Dans l’habitacle, la Subaru plonge ses occupants dans un univers sportif… mais un poil suranné ! Comprenez que les sièges baquet, le cuir noir et rouge et le ciel de toit noir font ce qu’ils peuvent pour forger une ambiance sportive, mais les boutons un peu grossiers, le système multimédia complet, mais à l’affichage d’un autre temps et la présentation de manière générale, vous rappelleront les Japonaises des années 90.
Sur le papier…
Sous le capot, rien de bien neuf, cette nouvelle mouture reprend le 4 cylindres à plat de 2,5 litres de la précédente génération. Le gros turbo souffle toujours aussi fort et délivre quelque 300 chevaux et un couple de 407 Nm ! Le tout transite en permanence aux quatre roues, avec une répartition de couple qui peut être modifiée par le conducteur. Côté boîte de vitesse, Subaru se tient à l’écart de tout unité à double embrayage et s’en remet à une bonne vieille boîte manuelle à 6 rapports.
Pas évidente, à basse vitesse…
Alors que les sportives se font de plus en plus aseptisées et faciles à vivre au quotidien, la WRX STI rappelle constamment son tempérament. A basse vitesse et lors des manœuvres, ses commandes fermes et son embrayage qui demande un dosage délicat n’en font pas la monture idéale. De plus, on connaît mieux question rayon de braquage ! Le mode « Intelligent », qui lisse la réponse des gaz, devient alors un allié de choix !
Du sport pour les vrais !
En ville et sur autoroute, cette Subaru n’offre donc que peu d’intérêt. Le gros turbo ne donne pas assez de souffle à la mécanique sous 3.500 tr/min, les commandes sont du genre viriles, la suspension percute un peu sèchement et la consommation file vite vers des sommets… Bref, autant s’échapper de tout cela pour dégoter des itinéraires alternatifs et… sinueux !
Et c’est là, sur le mode « Sport » ou « Sport Sharp » que la WRX STI dévoile son véritable potentiel. Sa mécanique bourrée de caractère se réveille à l’approche des 4.000 tr/min pour catapulter la carcasse avec une énergie stupéfiante ! Un tempérament à l’ancienne qui exige de gigoter le levier de vitesse pour se caler sur le bon régime. Et à ce sujet, on peut trouver la commande un peu rugueuse, mais un double débrayage dans les règles palie à ce problème. A l’ancienne on vous dit ! On regrette toutefois que le martèlement typique du moteur ne soit pas plus présent.
Ballerine !
Mais c’est quand ça tourne que ça devient prodigieux ! La motricité pharaonique donne le tournis sur le sec : freinez fort, visez la corde et accélérez dès que votre estomac vous le permet ! C’est grossièrement synthétisé, mais c’est un peu le concept… Quand c’est humide, c’est plus drôle : à balancer la voiture à l’entrée d’un virage, on peut facilement entretenir une belle dérive des 4 roues.
Reste la complexe commande du différentiel, qui joue sur le caractère joueur (ou non) de la transmission. Pour notre part, sincèrement, nous nous sommes contentés du mode Auto qui assure un boulot remarquable.
Budget
A partir de 41.995 €, la Subaru affiche peu ou prou le même tarif qu’une Audi S3 Sedan, bien plus polyvalente et nettement moins caractérielle. Un budget costaud donc, auquel il faudra rajouter une consommation d’un autre âge : en moyenne, notre monture a avalé 13,7 l/100 km, avec une godasse moyennement pesante… Difficile d’imaginer descendre sous les 11 l/100 km... Et on ne vous parle pas des émissions de CO2 : 242 g/km !
Conclusion
C’est une affaire de connaisseur ! L’achat d’un engin de ce calibre (et de ce tempérament) suppose un environnement propice à son exploitation et une certaine expérience de la conduite dynamique. Bref, la WRX STI, c’est un dinosaure qui joue les troubadours au milieu de cette meute de sportives aseptisées, en délivrant des sensations brutes de décoffrage… Quitte à imposer quelques sacrifices au quotidien…
