Essais

Essai : Suzuki Jimny, délicieux anachronisme

Après 20 ans, le Suzuki Jimny est sorti du placard. Non pas pour céder à la tentation de se transformer en un SUV compact, mais pour faire ce qu’il excelle depuis des décennies.

  • Bervoets Wim
  • 26 septembre 2018
  • Suzuki
3,4
score VROOM
  • 2,5
    Performance
  • 3,0
    Tenue de route
  • 3,0
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 3,5
    Sécurité
  • 4,0
    Prix/Qualité
  • 3,0
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Ligne sublime
  • Quelques capacités en offroad
  • Tout léger!
  • Coffre étriqué
  • Comportement flou
  • Moteur apathique

Non, Suzuki n’a pas oublié le Jimny. Pourtant, tout indiquait que le constructeur avait zappé le modèle : introduite en 1998, la précédente génération est donc restée sur le marché pendant 20 ans. On a bien noté de petites mises à jour ci et là. Ces dernières années, il a mené une existence retirée à la dernière page du catalogue Suzuki, tandis que des modèles comme la Swift, le SX4 et le Vitara faisaient la couverture.

Échec et mat

Les choses étaient différentes, jadis... Dans les années 80, des constructeurs japonais comme Suzuki et Daihatsu étaient réputés pour leurs petits 4x4. Le Feroza et le Rocky, le Vitara et le SJ (Samouraï), étaient des montures légères et infatigables, qui pouvaient rouler sans effort sur un terrain accidenté. Mais aujourd'hui, ce segment a disparu : Daihatsu a disparu de notre marché depuis plusieurs années maintenant et le Vitara fût complètement chamboulé il y a presque quatre ans lors du changement de génération.

Mini Classe G ? Pure coïncidence !

Et le Jimny ? Aujourd'hui, l'ermite quitte sa vie de repli et en ressort fraîchement rasé. Avec un look cool qui pourrait même le faire passer pour un Mercedes Classe G rétréci, voire comme un mini Land Rover Discovery ou Jeep Wrangler. Coïncidence, dit Suzuki, parce que les designers ont pris les précédentes générations de Jimny comme exemples. Les phares ronds avec les petits clignotants à côté viennent du LJ10, le profil angulaire reconnaissable avec les vitres carrées vient du SJ410, et la calandre en cinq parties du Jimny précédent.

Pour les fans

Cette Suzuki n'est pas devenue un énième crossover. Il faut tout de même admettre que ces Japonais frappent fort. Personne ne les aurait blâmés s'ils avaient transformé ce nouveau Jimny en un engin moins caricatural et plus généraliste. Mais Suzuki a sorti une quatrième génération pour les fans et les purs et durs. Et ces fans veulent toujours un design fonctionnel. C'est pourquoi les pare-chocs, les extensions de passage de roue et les seuils de portes sont en plastique, le pare-brise est plus droit qu'auparavant, la ceinture de caisse met en évidence les vitres latérales et le pare-chocs arrière est taillé en biais.

Des gênes qui ne trompent pas

Parce qu'il ne faut pas s'y tromper : ce petit 4x4 fait toujours ce qu'un petit 4x4 devrait faire. Le Jimny adopte donc une fois de plus un châssis en échelle, rendu une fois et demi plus rigide, une suspension renforcée et des essieux rigides avec ressorts hélicoïdaux. Mais dans les forêts allemandes où nous avons essayé ce nouveau Jimny pour la première fois, c'est surtout la garde au sol de 21 centimètres et l'amélioration des angles d’attaque, ventral et de fuite (désormais de respectivement 37, 28 et 49 degrés) qui font l’étalage du talent de la petite Suzuki. Le Jimny grimpe les collines et saute dans les fossés avec une aisance désarmante. Si nécessaire, l'électronique donne un coup de pouce à l'arrière, sous la forme d'une aide à la descente et d'une aide au démarrage en côte.

Un levier classique

Certes, lors de ce lancement presse, nous n’avons pas pu affronter une piste tout-terrain capable de mettre à mal les compétences de cette Japonaise. Et en fait, le parcours d'essai que Suzuki nous a présenté après cet été chaud, s'est avéré trop sec que pour vraiment mettre la petite Suzuki dans le pétrin. Mais si c'est le cas, vous pouvez bien sûr compter sur les quatre roues motrices avec gamme longue ou courte. Vous ne trouverez cependant pas de boutons ou de molettes pour commander le tout, comme sur le précédent Jimny ou sur les pick-up modernes, mais un levier classique au plancher. Encore un rappel pour les fans ! La capacité de traction est bien sûr excellente grâce aux quatre roues motrices : jusqu'à 1.400 kg en masse freinée. L’attelage doit être installé par la suite, annonce toutefois Suzuki.

Résistance obstinée

Les Japonais ne semblent pas vouloir dire au revoir au moteur atmosphérique. La Swift Sport a récemment cédé à l'appel du turbo, mais le Jimny continue de résister obstinément. Le seul moteur disponible est un 1.5 atmosphérique, qui développe 102 ch et 130 Nm de ses quatre cylindres. Pas grand-chose dans l’absolu mais en pratique, la masse limitée à 1,1 tonne signifie que c’est suffisant. Du moins hors asphalte…

Travailler pour aller de l'avant

Sur l'asphalte, c'est une toute autre histoire. Là, le 1.5 doit travailler dur pour transporter l’ensemble et il est important de monter dans les tours pour en tirer le meilleur. Il n'y a d'ailleurs pas beaucoup de marge : le Jimny atteint un maximum de 145 km/h. Ce n'est pas que l'on y arrive rapidement : la boîte manuelle à cinq rapports (il y a aussi une boîte automatique à quatre rapports) affiche un étagement trop court. Sur l'autoroute, le moteur tourne donc à 4.000 tr/min. C'est donc la bande-son du quatre cylindres atmosphérique qui domine, tout comme les bruits du vent autour des rétroviseurs et du pare-brise.

Week-end dans les Ardennes ?

Il faut donc être courageux pour faire ses valises et partir avec le Jimny pour un week-end en dans les Ardennes. Vous êtes assis bien haut, mais les sièges sont seulement réglables en longueur et le volant ne l’est pas en profondeur. Après un court trajet en voiture, vous n'êtes pas vraiment à l'aise. Et puis, il faut se débarrasser de ses bagages : si on ne compte pas la roue de secours, avec ses 3,48 mètres (3,65 mètres avec roue de secours), le Jimny est plus court qu'une Volkswagen up!. Oubliez les deux sièges sur la banquette arrière et rabattez simplement le dossier. Vous disposez ainsi non seulement d'un beau volume de chargement plat, mais aussi de 377 litres.

Pour l'éternité

Mais soyons honnêtes : ce Jimny n'est pas fait pour voyager. Il veut juste être sale. Les matériaux du tableau de bord et des panneaux de portes ont été choisis pour durer une éternité. Le tableau de bord est simple, avec deux compteurs ronds classiques et un petit ordinateur de bord. Mais avec l'écran multimédia, il semble aussi moderne que celui des Swift et Vitara. Les équipements de sécurité sont aussi modernes, malgré son mauvais score au crash test Euro NCAP : il dispose désormais d'un avertisseur de collision, d'un avertissement de changement de voie et d'une reconnaissance des panneaux de signalisation.

Conclusion

Le seul regret que nous formulons à propos de ce nouveau Jimny est qu’il ne reprend pas le 1.0 Boosterjet maison. Ce moteur fait des merveilles dans la nouvelle Swift et ne serait pas déplacé dans ce petit 4x4. Mais Suzuki n'a aucun projet dans ce sens : la marque vend son Jimny dans le monde entier, et il doit donc être facile à entretenir. On pourrait dire qu'il s'agit d'une épée à double tranchant : d'un côté, le 1.5 atmosphérique est un peu comme le talon d'Achille de ce nouveau Jimny. D'un autre côté, cela rend ce petit 4x4 d’autant plus anachronique et sympathique. Un produit de niche pour les fans.

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À propos de l'auteur : Bervoets Wim Wim Bervoets est rédacteur chez Vroom depuis 2016. Il s'intéresse à tout, depuis les citadines jusqu'aux voitures de sport, et garde un esprit ouvert sur la mobilité et les carburants du futur.
Mais il rêve encore et toujours d'une Lotus Elise...

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