Suzuki Vitara : Arme de séduction ?

Que ce soit dans le monde, en Europe ou en Belgique, Suzuki se porte bien, merci pour elle ! En 2014, la marque s’est d’ailleurs hissée au quatrième rang des plus fortes progressions commerciales dans notre Royaume. Si la Swift est toujours le modèle le plus vendu, Suzuki Belgique fonde de solides espoirs sur ce nouveau Vitara, espérant en écouler quelque 1.500 exemplaires en 2015 ! Et pour y arriver, l’importateur ne compte pas que sur ses charmantes hôtesses du salon…

Changement de bord !

Les moins jeunes d’entre vous s’en souviennent sans doute, mais au début des années 90, le Vitara était un petit baroudeur très branché, souvent décapotable et affublé d’un look déterminé d’aventurier aguerri : « Le 4x4 de l’avenue Louise » était d’ailleurs son surnom. Depuis, il a bien changé. Nettement plus consensuel, il arbore aujourd’hui une robe plus sobre pour mieux sauter dans le segment des SUV compacts.

Dans les grandes lignes

Long de 4,175 mètres, le Vitara paraît très classique dans son style, à quelques excentricités près (suivant version : pendule avec chiffres en japonais, calandre et éléments de style colorés en blanc…). Dans l’habitacle, il offre une nouveauté : une tablette multimédia, plutôt ergonomique et à la belle résolution d’écran. L’intégration du smartphone y est prévue, de même que quelques applications pour distraire l’équipage…

On ne s’émerveillera toutefois pas sur l’habitabilité de la chose : aux places arrière, les plus grands risquent de regretter la garde aux jambes réduite et, si vous retenez le fort agréable toit ouvrant panoramique, le pavillon fort proche de la tête ! Les bagages seront plus à l’aise, avec un volume de 375 litres extensible et une banquette arrière formant un plancher plat.

Quelques regrets…

Si Suzuki tente malgré tout de donner un petit côté « premium » à l’affaire via des inserts en Alcantara dans les contre-portes et quelques petites touches chromées, il faut tout de même reconnaître que la finition manque de classe… Plastiques durs, matériaux insipides, ajustements parfois grossiers : le Vitara n’envoûte pas ses passagers.

Motorisations

D’un point de vue technique, Suzuki laisse pas mal de choix : deux ou quatre roues motrices, moteurs 1.6 diesel ou essence délivrant tous deux 120 chevaux, boîte manuelle (5 en essence, 6 en diesel) ou automatique (6 rapports, exclusivement avec le moteur essence)… Les possibilités sont larges ! Sachez que si vous retenez la transmission intégrale, Suzuki propose divers modes de conduite (sport, neige, automatique ou « lock » qui entraine constamment les roues arrière). Dans tous les cas, les émissions de CO2 se situent au niveau du plancher : de 106 à 130 g/km !

Au volant

La première impression est, il faut bien l’avouer, un peu mitigée : entre les plastiques clinquants, les sièges inconfortables et l’amortissement un peu trop ferme à basse vitesse, le Vitara semble manquer à ses devoirs. Heureusement, les choses s’améliorent après quelques kilomètres : une fois hors de la ville, le Vitara joue efficacement de ses suspensions, affichant même un comportement étonnement agile ! Seule la direction trop assistée peut rebuter les plus sportifs.

Du côté des motorisations, le diesel est fort à son aise, avec ses 320 Nm de couple. Disponible à tous les régimes (surtout sur le mode sport), il donne des ailes au Vitara, très léger par ailleurs. Le moteur essence est logiquement plus à la traîne, en particulier à bas régimes, mais se réveille dans les tours. La boîte automatique, toutefois, castre sa bonne volonté avec un étagement bien trop long et une gestion assez pénible. Dans tous les cas, la consommation semble intéressante : environ 6 à 7 l/100 km pour l’essence et un gros litre de moins pour le diesel.

Tarifs

Suzuki se veut assez agressif lors du lancement avec une offre à 16.299 € ! Si la version essence est globalement, correctement tarifiée avec des tarifs grimpant jusqu’à 25.499 € pour la version 4x4 et à l’équipement archi complet, le diesel est, pour sa part, nettement plus onéreux ! En effet, Suzuki achète le moteur à Fiat, ce qui se répercute lourdement sur la facture : pas moins de 4.000 € supplémentaires sont réclamés ! Pas étonnant, dès lors, que Suzuki anticipe un mixte de 35% en diesel contre 65 % en essence.

Conclusion

Assez curieusement, en revisitant de fond en comble son Vitara et en lui imprimant une nouvelle direction, Suzuki ne prend pas trop de risque. Le marché des SUV compacts est particulièrement porteur et le Vitara s’y engouffre avec quelques points forts, comme la possibilité d’opter pour une transmission intégrale, des émissions de CO2 réduites et un prix assez agressif en essence. Si la base est incontestablement excellente, il devra toutefois affiner quelques détails pour batailler au sommet !