Essai : Toyota RAV4, renouveau subtil

En 1994, le premier Toyota RAV4 était l'un des premiers SUV, avant même que le terme n’existe : cette voiture avait l'apparence d'un tout-terrain, mais était équipée de suspensions indépendantes comme une voiture traditionnelle. En 1997, la Prius était l'une des premières voitures hybrides du marché. En d'autres termes, dans les années 1990, Toyota s'est révélée être un véritable innovateur, une entreprise qui osait sortir des chemins battus.

Les temps changent, cependant, et bien que les Japonais aient continué à perfectionner leur technologie hybride et leurs SUV, les véritables grandes innovations des années 2000 et 2010 ne se sont pas matérialisées. De ce fait, cette cinquième génération de RAV4, également disponible en version hybride (émissions de CO2 de 100 g/km), est moins unique. Parmi les concurrents hybrides du même pays, pointons les Honda CR-V (120 g CO2/km) et Mitsubishi Outlander PHEV (40 g CO2/km). Ces deux compatriotes sont sur le papier, des rivaux de valeur égale. Qu’a-t-il encore à offrir, ce RAV4, face à ces deux SUV coriaces ?

TNGA

Bien que le RAV4 précédent était également disponible en version hybride, Toyota n'est pas resté inactif dans le développement de cette nouvelle génération. Par exemple, le cinquième RAV4 repose sur la plate-forme mondiale TNGA de Toyota, qui est beaucoup plus compacte, plus rigide (57 %) et plus légère qu'auparavant. De plus, le volume du coffre a augmenté de 79 litres pour atteindre 580 litres. Quant à l’habitabilité, sachez qu’il y a jusqu'à 40 millimètres de disponible en plus au niveau de la largeur aux coudes et l'espace pour les jambes à l'arrière a augmenté de 49 millimètres.

Le système hybride combine une gestion électronique plus intelligente avec un tout nouveau quatre cylindres essence de 2,5 litres. Il tourne, comme d'habitude chez Toyota, sous le cycle Atkinson pour optimiser son rendement et combine l'injection directe et indirecte. Le RAV4 hybride est une traction avant de 218 ch, mais il existe également une version quatre roues motrices.

Cette dernière est dotée d'un moteur électrique supplémentaire sur l'essieu arrière et d'une puissance de… 4 ch. Le deuxième moteur est plus puissant (40 kW ou 54,5 ch), mais la puissance maximale de la batterie limite la donne. La version 4x4 est également équipée d'une fonction supplémentaire baptisée 'Trail' qui permet aux deux moteurs électriques de travailler de concert pour une traction optimale sur terrain délicat.

Pas uniquement hybride !

Avec tout ce discours sur l'hybride, on oublierait presque que le RAV4 est également disponible avec un autre moteur : un moteur atmosphérique 2.0 l essence de 175 ch et 208 Nm. Il est beaucoup moins puissant que le moteur hybride et émet plus de CO2 (au moins 138 g/km en boîte manuelle et 127 g/km avec la boîte automatique CVT en option, contre 100 à 105 grammes pour l'hybride), mais il est aussi beaucoup moins cher : la version de base coûte 30.650 euros, tandis que le RAV4 hybride démarre à 36.020 euros. Toyota explique tout de même que l'hybride est de série en boîte automatique, alors que le RAV4 de base est en boîte manuelle, mais pour une différence de 5.400 euros, nous pensons que beaucoup de gens sont prêts à embrayer eux-mêmes…

L'hybride consomme peut-être moins, mais avant d'avoir gaspillé une telle différence de prix en carburant, vous pouvez déjà parcourir plusieurs kilomètres. Sachez toutefois que les acheteurs privés en Flandre bénéficient d'un régime fiscal plus favorable pour la version hybride. Mais quiconque immatricule sa voiture à Bruxelles ou en Wallonie ou l'acquiert en leasing opérationnel est sévèrement puni par la fiscalité ! Sachez également qu’il n'y aura pas de version diesel, Toyota a banni ce type de moteur de toutes ses voitures.

Espace, espace, espace et espace !

Malgré tous ces facteurs, l'importateur belge s'attend à ce que 85 % des clients optent pour le RAV4 hybride. C'est pourquoi, lors de cette première prise en main, seule cette version était à notre disposition. Deux caractéristiques nous interpellent immédiatement : la qualité de la finition s'est considérablement améliorée par rapport à la génération précédente. Et deuxièmement, ce SUV offre beaucoup d'espace, à l'avant comme à l'arrière. Après avoir démarré, l’enthousiasme retombe : le graphisme du système multimédia est dépassé et l'ergonomie est un désastre…

Une fois en route, nous avons rapidement remarqué que la gestion hybride essaie d'éviter l' "effet moulin à café", souvent critiqué, lors de l'accélération. Lorsque vous accélérez franchement, vous êtes toujours confronté à un quatre cylindres lancinant mais si vous conduisez plus raisonnablement, il reste en retrait, à l'arrière-plan. Une Toyota hybride n’est jamais terriblement excitante, mais ce gros défaut est enfin éliminé. Le RAV4 s'avère être confortablement suspendu et n’affiche pas un comportement très dynamique, avec un train avant plutôt paresseux à l’inscription. Toutefois, il reste toujours sûr et rassurant. Il était frappant de constater que les versions à traction intégrale étaient nettement moins sous-vireuses que celles à traction avant.

Cela se remarque également lors d'un court essai en tout-terrain dans la boue et sur des pentes abruptes et verglacées : si vous dosez intelligemment l'accélérateur, le groupe hybride (en 4x4) offre suffisamment de réserve et la transmission joue son rôle. La transmission 4x4 offre une réelle valeur ajoutée, à la fois sur et en dehors de l'asphalte.

Conclusion

Le nouveau Toyota RAV4 est extrêmement bien fini et offre une belle habitabilité, tandis que son design a gagné en personnalité. La version hybride est la plus intéressante en termes de consommation, mais le surcoût par rapport à la version essence "normale" fera réfléchir de nombreux clients. Il n'est plus vraiment innovant mais cela n'en fait pas une mauvaise voiture, bien au contraire…