Après tout,
peu importe sa position dans la gamme VW ou dans votre esprit : l’Arteon
est un sacrément gros bébé qui affiche une longueur de 4,86 mètres, une largeur
de 1,87 mètre et une hauteur de 1,45 mètre. Pourtant, dans la rue, l’Arteon ne
paraît pas si grande : ses lignes dynamiques préservent une belle
homogénéité et à en croire un micro-trottoir, vous êtes nombreux à considérer
ce modèle comme l’une des plus belles VW…
Habitacle sérieux
Une fois à
bord, on regrette un manque d’originalité et de fantaisie de la part du
constructeur allemand. Certes, tout est parfaitement fini, la présentation est
assez flatteuse, voire technologique avec l’instrumentation digitale et l’ergonomie
ne supporte pas la critique, mais le conducteur d’une Passat ne sera
certainement pas dépaysé. Dommage, pour un modèle qui veut dominer la gamme, on
aurait aimé quelques efforts supplémentaires…
Trapus bienvenus
Avec de
pareilles dimensions, l’habitabilité est bien évidemment conséquente. Les
passagers arrière sont donc fort confortablement accueillis, même s’il leur est
conseillé de baisser l’échine : la garde au toit aux places arrière
souffre en effet d’une ligne de toit inclinée qui rogne les derniers cheveux
des grands tondus. Les bagages, eux, sont à l’aise : de 563 à 1.557
litres, selon la position de la banquette arrière.
Equipements étendus !
En bon
vaisseau amiral, ce modèle s’équipe de toutes les dernières avancées de la marque
en matière de sécurité et de multimédia : du Park Assist à l’assistant de
conduite dans les embouteillages, en passant par le régulateur de vitesse
intelligent tenant compte du système de lecture des panneaux de signalisation,
tout est prévu ! L’Arteon, comme toutes les grosses voitures du segment
premium, peut même se muer en mégère harcelante en vous commandant de lever le
pied à l’approche d’un virage ou d’un carrefour…
Du côté du
multimédia, c’est ici aussi, la grande démonstration avec un bel écran tactile
de superbe résolution, avec capteurs d’approche, compatibilités Apple CarPlay
et Android Auto, connexion Internet, carte de navigation avec info trafic,
ainsi que diverses applications allant du « parfois utile » au « complètement
superflu ».
En route ?
Notre
modèle embarquait le moteur 2.0 TDI de base. Il était accouplé à la boîte DSG à
7 rapports. Une unité à 6 vitesses est également disponible et permet de raboter
le tarif de quelque 2.750 €, rien que ça… Développant 150 ch et un couple de
340 Nm entre 1.750 et 3.000 tr/min, ce moteur signe de jolies performances :
220 km/h et un 0 à 100 km/h en 9,1 secondes.
Une fois en
mouvement, on se demande effectivement pourquoi diable dépenser plus ? Le
trafic saturé et les limitations de vitesse très strictes rendent cette
motorisation amplement suffisante. Costaud dès les plus bas régimes, ce moteur
autorise des reprises très convaincantes. Et avec la boîte DSG, la combinaison
est presque parfaite. Presque ? Oui, car le moteur reste un peu sonore à
hauts régimes et la boîte manque de finesse et de douceur au démarrage.
Bien dégagé derrière les oreilles
Question
comportement routier, il ne faut en attendre aucune surprise. L’Arteon présente
un comportement sain et efficace en toutes circonstances. Essayée par temps sec
(si, si, en Belgique !) et avec des gros « gommards », la belle
teutonne n’a jamais manqué de motricité. Question confort, l’Arteon s’en sort
bien également, notamment avec la suspension adaptative de série sur les deux
finitions les plus élevées. N’allez toutefois pas tenter le diable en optant
pour les jantes de 20 pouces, percutant de manière inquiétante dans les grosses
ornières de notre charmant réseau routier.
Pour quel budget ?
VW propose
une Arteon dès 34.990 € en essence (1.5 TSI) ou à partir de 37.720 € en diesel
(2.0 TDI BM). La version Elegance est affichée à partir de 40.070 € avec ce 2.0
TDI 150, alors que la R-Line réclame 40.820 €. Ces tarifs sont sensiblement
inférieurs à ceux d’une BMW Série 4 Gran Coupé ou d’une Audi A5 Sportback, les
deux principales rivales, quoique de gabarits plus compacts.
A la pompe,
notre moteur n’aura demandé que 6,5 l/100 km. Un bien beau résultat, mais nous
vous avouerons que vu l’utilisation (principalement sur autoroute à allure
légale), nous nous attendions à un tout petit peu mieux. Manque de rodage ?
Pneus trop larges ? Les émissions de CO2 sont annoncées à partir de 110
g/km pour ce 2.0 TDI 150.
Conclusion
Avec ce
modèle, VW va immanquablement chercher le marché premium, quitte à cannibaliser
un peu en interne la clientèle de l’A5 Sportback. Cette clientèle trouvera dans
l’Arteon une voiture également bien dessinée, mais plus spacieuse, mieux
équipée et surtout moins chère. L’Arteon est une réussite, en partie pour sa
partie design qui semble plaire au plus grand nombre, mais également pour sa
partie technique qui reprend ce que VW sait faire de mieux. Quoique le
généraliste allemand ne veut toutefois pas se faire calife à la place du calife
et se contente donc de mécaniques à 4 cylindres. En définitive, un choix à la
fois statutaire et raisonnable. Mais pour notre part, jeunes parents que nous
sommes, nous lui préférons toujours la Passat Break qui offre un agrément et un
équipement quasi identiques, mais un espace supérieur pour un prix inférieur…
Mais nous ne sommes peut-être pas des parents très « stylés »…