Après l’échec (du moins en Europe) de sa limousine Phaeton,
Volkswagen n’entend plus attaquer de front les marques premium sur le segment classique
de la grande berline de luxe. Mais Volkswagen n’en demeure pas moins prêt à les attaquer « par
la bande ». Que ce soit avec sa berline-coupé Arteon ou, maintenant, avec
son nouveau Touareg. Deux modèles qui partagent, d’ailleurs une même identité
visuelle caractérisée par une calandre particulièrement suggestive !
Dessous raffinés
Techniquement, le Touareg n’a finalement rien à envier aux
grands SUV les plus huppés que l’on retrouve actuellement sur le marché. Et
pour cause : il partage sa plateforme avec ses cousins Audi Q7, Porsche
Cayenne et même Bentley Bentayga et Lamborghini Urus... On a vu pire comme
référence, non ? Cela dit : il faut reconnaître que, sur la route, le
Touareg ne « boxe » pas dans la même catégorie que ses prestigieux
cousins. Le grand SUV Volkswagen privilégie clairement le confort de marche à l’agilité et au comportement dynamique. Mais notons tout de même que « notre » modèle d’essai n’était
pas équipé des barres antiroulis actives fonctionnant en 48 volts que Volkswagen propose dorénavant pour satisfaire les conducteurs les
plus exigeants.
8 cm qui changent
tout
Ce changement de plateforme permet au Touareg de grandir
afin de reprendre ses distances avec le Tiguan dans sa récente version allongée
Allspace. Mais aussi d’assoir plus efficacement son rôle de vaisseau amiral du
catalogue Volkswagen. Car même s’il ne grandit finalement « que » de 8
cm en longueur et 4 cm en largeur, le Touareg présente au final des proportions assez impressionnantes quand on se retrouve face à lui. C’est
qu’il en impose, maintenant, le chef de file de la famille SUV de Volkswagen !
Limousine surélevée
Même constat quand on s’installe aux places arrière : l’habitabilité
est, on s’en doute, très généreuse et les assises confortables. Volkswagen a
également pensé à soigner la modularité de son Touareg avec des assises
coulissantes (sur 16 cm) et des dossiers réglables en inclinaison (3 crans). Bref,
on est vraiment installé comme dans une limousine surélevée ! Par contre,
petit bémol pour les familles nombreuses : bien qu’il soit encore plus
grand que le Tiguan Allspace, le Touareg ne propose pas d’embarquer deux sièges
supplémentaires dans son coffre en option. Si on veut du 7 places premium, il
faudra aller sonner chez Audi et repartir en Q7 !
Bon à tout faire
En ouvrant le hayon électrique, on découvre une vaste zone
de chargement de plus d’un mètre carré. Par rapport au précédent Touareg
offrant déjà 697l de coffre, le dernier en date libère encore plus de 100l en
sus. Avec 810 litres disponibles, inutile de préciser qu’on a de quoi voir
venir au moment d'aller faire ses courses ! Pour les objets encombrants voire très encombrants, on pourra aussi soit
rabattre les dossiers (1.800l... ) soit arrimer sa remorque sur le crochet d’attelage
pivotant de manière entièrement électrique. Avec son V6 TDI proposé en guise de
lancement, le Touareg peut tracter 3.500 kg. Et même s’occuper « seul »
des manœuvres en marche arrière avec son Trailer Assist à l’efficacité assez
surprenante.
Et sur tous les
fronts !
S’il ne peut prétendre au même dynamisme sur route que ses
cousins, le Touareg ne perd pas pied quand la route disparaît ! Si l’on commande
son amortissement pneumatique, on peut voir sa garde au sol s’élever jusqu’à 26
cm en cas de besoin. Sa transmission intégrale, sa boîte automatique à 8 rapports et sa gestion
électronique se chargeront ensuite de vous emmener (quasiment) partout. Même
si, bien sûr, les vrais « 4X4istes » regretteront la disparition de la
gamme de rapports courts et des blocages de ponts que les précédents Touareg
proposaient.
« Ordinateur »
embarqué
Impossible de conclure cet essai sans mentionner le système
Innovision du Touareg proposé en option. Cet énorme écran positionné au centre
de la console centrale se profile comme un véritable ordinateur embarqué. Sa résolution
et son ergonomie forcent le respect. Maintenant, on peut toujours se poser la
question de savoir quel pourcentage de ses très nombreuses fonctions la
clientèle utilisera réellement au quotidien…
Aides parasites
En route, le nouveau Touareg séduit par son excellente
insonorisation, les accélérations soutenues offertes par son unique 3.0l V6 TDI
(231 ou 286 ch au choix) actuellement proposé et son confort de marche royal. Par
contre, on regrettera parfois la gestion un peu hésitante de sa boîte
automatique à 8 rapports. Mais ce n’est rien à côté du caractère intrusif de
ses très nombreuses aides électroniques. Principalement son système de
correction active du cap vite dérangeante en-dehors des autoroutes. Dommage :
il se réactive par défaut à chaque démarrage…
Conclusion
Comment ne pas être impressionné par le niveau de finition
et surtout la ribambelle d’équipements optionnels dont peu se targuer la
dernière génération de Touareg ? Cela dit, équipé de quasiment toutes les
options disponibles afin de nous en mettre plein la vue, « notre »
modèle d’essai affichait tout de même un prix total dépassant la barre des
100.000€. Et honnêtement, qui commande une voiture ornée du logo VW pour ce
tarif ? Des anciens (rares) clients de la limousine Phaeton ?