Cinquante ans qu'elle nous fait rêver d'Amérique, la Mustang! Ce coup de génie de Lee Iacocca était dans les années '60 destiné aux baby-boomers, plus friands de petites voitures européennes que de la grosse américaine de papa. Pas fou, et pour contenir les budgets, notre Lee piocha dans la banque d'organes maison. La Mustang fut extrapolée de la bien peu excitante Falcon, dont elle reprit la plate-forme et les motorisations, des six en ligne plutôt poussifs accolés à une boîte trois rapports ou des V8, plus expressifs.
D'un gabarit plutôt contenu pour le continent US et nantie d'une solide gueule d'amour, la Mustang, d'abord proposée en coupé et en cabriolet puis en fastback, connut un succès immédiat! La légende était née, et avec elle une réussite qui ne se démentit pas.
Bon, d'accord, toutes les générations ne valent pas le détour, certaines périodes furent même particulièrement ingrates. Que les passionnés me pardonnent, une Mustang II ne me fait guère rêver, même si elle revient aux fondamentaux des premiers millésimes (gabarit compact et prix abordable). Il faudra attendre la Mustang V pour retrouver une "gueule" plus conforme aux premières générations et sans doute aux attentes des clients.
En cinquante ans, la Mustang est sans doute devenue la voiture américaine la plus célèbre, même auprès de ceux peu au fait de la chose automobile. Difficile en effet d'y échapper, le cinéma aussi lui a fait la part belle: la Mustang apparaît pour la première fois à l'écran dans "Goldfinger", mais aussi dans "Un homme et une femme", "Bullitt", "Diamonds are for ever", "Gone in 60 seconds", "Le gendarme de Saint Tropez", "I am Legend", "Transformers", et j'en oublie.
Elle fut même chantée, par Wison Pickett ou, plus proche de nous, par Serge Gainsbourg. Un mythe, la Mustang, tout simplement! Au fait, vous avez remarqué l'absence de l'ovale "Ford", remplacé par le mustang au galop sur la calandre?
Le mythe ne semble pas près de s'arrêter avec la Mustang VI qui débarquera dans certaines concessions triées sur le volet et sur nos routes dès juillet prochain. Et Ford s'est donné les moyens pour ce modèle qui sera distribué sur plus de marchés que jamais auparavant (120 pays!).
Disponible en coupé et en cabriolet, et même en conduite à droite, la Mustang destinée au marché européen fait l'impasse sur le V6 3.7 L de 300 ch pour ne retenir qu'un prometteur quatre cylindres 2.3 L Ecoboost de 317 ch et 432 Nm de couple, ou un plus yankee V8 de 5.0 L qui propose la bagatelle de 421 ch et 530 Nm. Chacune de ces motorisations peut se voir accolée soit à une boîte mécanique à six rapports développée par Getrag, soit à une boîte automatique, à six rapports, elle aussi, et avec palettes au volant.
Contrairement aux teutons avec leurs caisses à l'équipement monacal, qui nécessite de se prendre le chou pendant une semaine avec une interminable liste d'options qui double le prix de leur joyau et qui irrémédiablement vous frustrera, parce que, forcément, vu le prix des dites options, vous ferez l'impasse sur quelques unes et vous resterez brimés de l'avoir fait pendant les quatre ou cinq ans que vous passerez aux volant de votre monument de technologie allemande; contrairement aux teutons donc, les yankees ne se prennent pas la tête!
To the point, guys! Le 2.3, c'est 35.000 €, le V8 40.000 €. Vous voulez le cabrio? Comptez 4.000 balles de plus! Vous êtes plutôt cruising à l'américaine avec boîte auto? Comptez un supplément de 2.000 €. Vous voulez des options? On va plier ça vite fait: un pack navigation et communication (GPS, système audio Shaker Pro et radio CD/DAB) à 1.200 €, et un pack Custom (pack navigation, sièges avant climatisés, jantes et cuir premium spécifiques, un peu de chrome autour des vitres) à 2.500 € Et c'est tout? Ben oui!
Ah, non! Faut encore choisir parmi les dix couleurs de carrosserie et les trois tons du cuir fourni de série! Je ne vous raconte pas comme c'est rafraîchissant, d'autant que même sans la moindre option, nos Mustang ne manquent de rien! En effet, les versions européennes reçoivent de série le Performance Pack, soit des freins plus costauds, des roues de 19", un différentiel à glissement limité et des suspensions sport.
Pour le reste, cuir, clim' bi-zone, écran tactile de 8", quatre modes de conduite, direction paramétrable sont de série, et je vous fais grâce des autres gadgets comme les phares et essuie-glaces automatiques, l'éclairage d'ambiance variable (couplé avec l'éclairage des cadrans) et autres bricoles plaisantes. Jusqu'ici, le sans faute!
Le temps est à la fête, nous prenons d'abord un cabrio 2.3 à boîte mécanique. Le son ne fait pas rêver mais le quatre cylindres en a sous la pédale, de quoi imposer un rythme en rapport avec le plumage, par ailleurs splendide.
La Mustang accepte tous les rythmes sur les routes bavaroises, sans se désunir. Confort royal, sièges parfaitement dessinés (oubliez les Recaro en option, pas besoin!), comportement efficace, bon freinage, direction bien balancée: une bagnole facile, rassurante et très plaisante à conduire.
Ici encore, on ne se prend pas le chou, on roule, on prend son pied, point barre! Bon sang, l'Amérique, ça a du bon! Et ça en a encore plus avec le V8 que nous essayons le lendemain dans un coupé! Au niveau des taxes et de la conso, on ne joue plus dans la même cour, mais p… que c'est bon!
Ici encore, du simple: pas d'effet sur des clapets d'échappement, pas de bande son bidouillée: le V8, son bruit et c'est tout! Allez, vous pouvez laisser tomber le pack navigation et communication: un GPS à cinq balles fera l'affaire, et le son du V8 vaut toutes les mélodies!
Franchement, au prix auxquelles les Mustang sont proposées, on ne voit pas très bien qui pourrait leur faire de l'ombre: efficaces en comportement, bien motorisées, généreuses en caractère et en sensations, bien dessinées, très correctement équipées et finies, il ne leur manque rien pour rendre leur propriétaire heureux!
Allez, par simple curiosité, faites un petit tour sur les configurateurs des constructeurs allemands, et regardez le prix de vos envies. Vous ne verrez plus l'Amérique comme avant! Merci, oncle Sam!
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