De l’hybride à la pile à combustible !

Gamme BlueEfficiency

Le label de Mercedes est attribué aux modèles qui brillent par leur faible niveau d’émission et leur sobriété. A ce jour, la gamme compte pas moins de 58 modèles et ce chiffre devrait compter une vingtaine d’unités supplémentaires d’ici la fin 2010. Parmi les récentes nouveautés, notons les Classe S 350 CDI, les ML 350 CDI, R 350 CDI et GL 350 CDI. Comme leurs appellations le laissent supposer, tous ces modèles sont dotés du même V6 diesel de 3 litres et fournissant la coquette puissance de 211 chevaux. Essayé sous le capot des ML et GL, nous avons été bluffé par son couple, son silence et sa capacité à dynamiter des masses pourtant pas forcément légères ! La technologie BlueTec prévoit un additif qui vient fortement diminuer les émissions nocives propres aux diesels.

S400 Hybrid

Mercedes annonce d’emblée cette nouvelle variante comme la championne du CO2 au sein de son segment ! Equipée d’un V6 essence de 3.5 l et 279 chevaux, elle profite également des services d’un moteur électrique de 20 chevaux et 160 Nm. Au final, ce modèle fournit 299 chevaux et un couple de 385 Nm. La boîte automatique 7 G-Tronic a été spécifiquement adaptée à cette motorisation et profite d’une fonction start & stop. Première voiture de série à être équipée de batterie au lithium-ion, cette Classe S bénéficie d’un système de récupération de l’énergie cinétique. Le constructeur annonce une consommation moyenne comprise entre 7,9 et 8,1 l/100 km, pour des émissions de CO2 de 186 à 189 g/km.

Un bref essai nous aura laissé une impression mitigée. Certes, le bilan est globalement positif, mais l’on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait été bien meilleur en association avec un moteur diesel ! Patience… Pas forcément vigoureux lorsque l’on enfonce l’accélérateur, les moteurs thermiques et électriques fournissent une poussée très linéaire sur toute la plage de régimes. Au lever de pied, le moteur thermique ne se coupe pas, à l’inverse d’un Lexus RX 450h. De même, ce dernier parvient à se mouvoir grâce à la seule force de son moteur électrique, ce qui n’est pas le cas de la S400 Hybrid. A l’arrêt, le moteur se coupe, mais jamais très longtemps, la faute à un équipement électrique fort gourmand (chauffage, ventilation des sièges, climatisation, système d’info-divertissement, éventuels massages,…).

BlueZero

Ce concept offre une plateforme modulaire sur laquelle Mercedes s’est appliqué à implanter trois architectures différentes. La structure en « sandwich » permet d’installer des batteries sous le plancher et d’ainsi économiser un maximum d’espace. La première, baptisée E-Cell, dispose d’un moteur électrique uniquement alimenté par batterie et qui offre une autonomie de 200 km. Le second, appelé F-Cell, est doté d’une pile à combustible. Alimenté en hydrogène, il promet une autonomie de 400 km, pour des émissions directes nulles. Enfin, le concept BlueZero E-Cell Plus, présente une architecture hybride, avec un moteur électrique et un moteur thermique. Mercedes annonce alors une autonomie de 600 km, dont 100, uniquement en mode électrique.

Il nous a été possible de parcourir quelques mètres en tant que passager du premier de ces prototypes, uniquement motorisé par un moteur électrique et dont la batterie au lithium-ion se recharge via l’énergie cinétique ainsi que via un système plug-in. Pour un concept, ce BlueZero étonne par sa qualité de fabrication ! Si l’on excepte le vert un peu « flashy » qui parcourt l’habitacle, on se croirait dans une voiture de série ! L’accélération au démarrage est impressionnante et le silence qui s’en suit, l’est tout autant ! Le confort acoustique atteint donc des sommets.

Moteur thermique incontournable pour le moment

Pour les ingénieurs de Mercedes, le moteur thermique constitue une solution inévitable pour le moment. Mais selon eux, bien des développements peuvent encore être opérés, pour ramener les émissions et la consommation à des niveaux encore inférieurs. Mais Mercedes nuance toutefois que l’usage qui sera fait du véhicule sera d’une importance capitale pour orienter les choix techniques. Ainsi, pour les véhicules destinés à parcourir de longues distances, le moteur essence ou diesel sera inévitable, qu’il soit, ou non, associé à un module hybride. La pile à combustible, comme nous le verrons plus loin, est également une solution de choix, pour un futur plus lointain. En ce qui concerne la circulation en zone urbaine, les véhicules dotés de batteries ou de piles à combustible constituent des meilleurs choix, car ici, les impératifs d’autonomie ont moins d’importance.

Une Classe B à pile à combustible bientôt en production !

Une série limitée de Classe B motorisée par une pile à combustible sera produite d’ici la fin de l’année. Mais une production en grande série n’est pas envisagée avant 2015. Carburant à l’hydrogène, la pile à combustible fournit l’énergie nécessaire au moteur électrique. Ce dernier annonce une puissance de 136 chevaux pour un couple de 320 Nm. Le plein en hydrogène ne demande pas plus de 2 minutes, ce qui constitue un avantage déterminant face aux véhicules uniquement électriques, sérieusement handicapés par ce dernier facteur, ainsi que par une autonomie des plus limitées. L’avantage ? Une capacité à voyager loin, sans autre contrainte que celle de… trouver une pompe ! L’inconvénient ? Un prix et une masse forcément élevés. Mais Mercedes est fier d’annoncer que lorsqu’elle arrivera sur le marché pour une production en grande série, le prix ne sera pas plus élevé que celui d’une voiture à moteur thermique classique !

Au volant !

Premier tour de clé et… absolument rien ! Comme dans une voiture hybride, alors ? Oui, sauf qu’aucun moteur thermique ne vient à un moment ou à un autre se mettre en route ! Fonctionnant selon le même principe qu’une voiture hybride, cette Classe B présente une pile à combustible qui se met en branle lorsque les batteries sont à plat ou lorsque l’énergie fournie par le moteur électrique ne suffit plus à mettre l’ensemble en mouvement.

Mieux vaut être prudent au moment de mettre les gaz au démarrage, car le couple est immédiat et envoie tout le monde au fond du siège ! L’accélération se calme avec la vitesse mais ce qui surprend le plus, c’est l'extraordinaire impression de linéarité qui s’en dégage ! Une seule vitesse, ce qui permet donc de ne pas couper l’accélération ! Un vrai Boeing ! Pas le moindre bruit non plus, ni la moindre vibration, juste un léger « Klank » lorsque la pile à combustible donne du jus ! Notre avis ? Nous sommes convaincus qu’il s’agit là, d’une véritable solution d’avenir. Il ne reste plus qu’à attendre un réseau de distribution d’hydrogène plus développé, et des coûts de production moins élevés ! Telle quelle, cette Classe B permet de se déplacer pour un coût similaire à celui d’une berline diesel consommant 2,9 l/100 km !

Mobilité urbaine

Voilà un sujet qui suscite bien des débats. On ne compte plus les mégapoles multipliant les zones de circulation réduites ou interdites à tout véhicule « polluant ». C’est de ce fait qu’est née la Smart électrique, qui sera produite en édition limitée à la fin de l’année (disponible chez nous en 2010). Présentant des batteries au lithium-ion situées sous le plancher, cette Smart s’anime via un moteur électrique de 30 kW et est capable de fonctionner sans recharge pendant une centaine de kilomètres. Partant du constat que la plupart des utilisateurs parcourt environ 30 à 40 kilomètres par jour, Mercedes annonce un temps de recharge d’environ 4 heures. Le concept « Roulez de jour, rechargez de nuit », semble plus que jamais d’application !

Nous avons pu prendre le volant de l’une des Smart faisant partie du plan de mobilité propre à Londres. Ses démarrages sonts encore une fois surprenants, tout comme sa capacité à se déplacer en silence. Pour vagabonder hors des villes, la puissance sera toutefois considérée comme un peu « juste », mais là n’est évidemment pas le but premier de ce modèle !

Pour l’avenir

Mercedes continue de croire fermement en l’avenir de ses limousines de luxe ainsi qu’aux SUV. Ainsi, c’est très sûrs d’eux que les ingénieurs annoncent qu’il est possible d’envisager une Classe S consommant moins de 4 l/100 km. Pour arriver à ce résultat, outre les habituelles modifications telles qu’une aérodynamique peaufinée et un allégement général, il faudra sans doute compter sur un système hybride « plug-in » (à recharger sur secteur). De même, à plus ou moins long terme, les Classe C pourraient être motorisées par des… trois cylindres ! La voiture uniquement électrique n’est qu’une des nombreuses options, selon Mercedes. La pile à combustible ayant déjà prouvé ses nombreux mérites.