Verte de coeur !

Pas de diesel, mais une hybride

Pour se lancer sur le marché des citadines en Europe sans diesel, il faut être sacrément téméraire, ou à tout le moins fichtrement audacieux ! Un pari particulièrement osé donc, mais Honda n’avait pas le choix pour sa Jazz : il ne comptait pas de diesel adapté sous la main ! Ce facelift s’accompagne d’une nouvelle version qui pallie à ce manque : l’hybride ! Voilà une manière techniquement élégante de combler les attentes des Européens… Et des Belges, qui profitent d’une remise de 15 % sur cette variante, par la grâce d’émissions de CO2 inférieures à 105 g/km.

Pour le coup…

Et tant qu’à faire, Honda se lance dans le restylage de sa Jazz. Sortez non pas la loupe, mais carrément le microscope : il s’agit d’aimer l’univers de l’infiniment petit pour constater les très subtiles modifications ! On compte la face avant, les feux arrière, et le tour est fait ! Du côté de l’hybride, les changements sont plus nets, comme l’attestent la calandre remaniée et les feux arrière aux reflets argentés.

Dans l’habitacle, Honda annonce des matériaux et une présentation revus. Pas de quoi crier au miracle non plus, car si l’assemblage respire la qualité, l’ambiance intérieure donne toujours l’impression d’évoluer au sein d’un Manga… Mais question matériaux, c’est correct, mais on fait aujourd’hui nettement plus sexy. Pour résumer, disons que le style personnel de la Jazz étonne toujours, mais a vieilli. Paradoxal, me direz-vous…

Technique, côté hybride

Pour résumer en quelques mots, disons que la Jazz Hybrid est un copier-coller efficace de l’Insight. Si cela ne vous avance pas plus, sachez que cela sous-entend un moteur essence de 1.3 l et 88 chevaux, un moteur électrique de 14 chevaux pour une puissance combinée de 98 chevaux ainsi qu’une boîte automatique à variation continue (type CVT). Quant aux batteries, elles sont situées sous le plancher du coffre, ce qui diminue que très faiblement le volume de ce dernier.

Question essentielle : est-il possible de se déplacer sur le seul mode électrique ? Oui, mais avec nettement moins d’aisance qu’une Prius, par exemple. A savoir, à vitesse constante, à très faible charge et sous les 50 km/h. Pour démarrer, c’est le moteur thermique qui se charge de mouvoir la chose !

Technique, pour les autres…

Deux autres moteurs sont prévus : un 1.2 l de 90 ch et un 1.3 l (appelé 1.4, probablement pour en imposer un peu plus…) de 100 chevaux. Seule une poignée de centimètres cubes et de chevaux les sépare, mais surtout, c’est la… finition qui vous orientera vers une motorisation ou l’autre, sachant que le petit 1.2 l n’est disponible qu’avec les deux plus petites finitions. Pour le coup, Honda a revu les suspensions, les nuisances sonores et la sobriété de ses moteurs. Mais surtout, le nippon y a inséré une boîte à variation continue CVT pour le 1.4 l !

Magic Seats !

Facelift ou pas, la Jazz commence à accumuler les rides au niveau de la présentation intérieure. En revanche, ce qui reste toujours à l’avant-garde, c’est bien sa modularité. Voilà une voiture brillamment conçue, et notamment la banquette arrière qui peut… se transformer en absolument tout ce que vous désirez ! Le coffre est spacieux, facile d’accès et de formes régulières. Bref, d’un point de vue pratique, cette petite Jazz, c’est une tuerie !

Au volant de l’hybride !

Dedans, c’est donc Byzance question habitabilité. Et ce toit panoramique inonde l’habitacle de lumière, rendant l’atmosphère particulièrement agréable. En ville, la petite Jazz Hybrid est un vrai plaisir. Sa boîte CVT épargne le pied gauche, sa bonne visibilité permet de démasquer les vélos embusqués dans l’angle mort et son moteur affiche suffisamment de répondant.

Sur autoroute, le constat se dégrade légèrement, mais reste honorable : les accélérations sont convaincantes et seul le bruit lancinant de machine à coudre finit par agacer… Force est de reconnaître que cette petite Jazz apparaît plus amusante que sa grande sœur Insight, identiquement motorisée, mais plus lourde ! Boîte en mode sport, la petite chose verte se fait alors plus vive encore ! Mais pour un réel agrément, n’hésitez pas à user et abuser des palettes derrière le volant, simulant 7 rapports ! Quant à la consommation, nous avons réalisé environ 6 l/100 km sur autoroute et un litre de moins en ville. Pas mal !

Au volant de la 1.2 l

Ce petit 1.2 l n’affiche certes que 90 chevaux et un couple rachitique de 114 Nm qui plus est perché à 4.900 tr/min, mais en bonne mécanique Honda, il ne déçoit pas. En usage courant, sa souplesse et sa bonne volonté suffisent et sa consommation reste remarquablement mesurée : 6,1 l/100 km ! Soit… pareil que l’hybride ! Fichtre bleu ! Evidemment, sur autoroute, le petit moulin mouline : on n’est pas loin des 4.000 tr/min ! Sur parcours sinueux, il s’agit de le manier à l’ancienne : à savoir, rétrograder fermement (la boîte est superbe !), maintenir l’aiguille du compte-tours le plus haut possible et ne changer que lorsqu’il est au bord de l’explosion ! A cette condition, ce petit moteur se fait rageur et rappelle alors le pedigree de la marque en Formule 1 et autres...

Question châssis, on adresse des éloges pour la partie dynamique : c’est relativement ferme, mais le roulis est bien contenu, la direction est précise et les réactions sont saines. Bref, que demander de plus ? Ben peut-être un poil plus de souplesse, justement, c’est qu’après tout, la Jazz est plus taillée pour la ville que pour les virolos montagneux !

Conclusion étonnante…

La réflexion risque de vous paraître curieuse, mais si vous n’avez que faire de la climatisation automatique, du cuir, du toit panoramique, etc… n’hésitez pas, foncez droit sur la petite 1.2 l de base. Aussi étrange cela puisse paraître, la version hybride a renforcé l’attrait de ce petit moteur. Economique, suffisant et accouplé à une boîte superbe, voilà un modèle qui remplit parfaitement son boulot. Gardez tout de même en tête qu’avec une telle cylindrée, il sera forcément moins à l’aise pour les grands départs en vacances.

Un coup dans l’eau, alors, cette hybride ? Non, certainement pas. Avec les primes, son prix reste correct (profitez-en tant que ça dure !) et la rend tentante, surtout pour un utilisateur urbain, qui profitera alors pleinement des bienfaits de la technologie hybride (notamment au niveau de l’agrément et de la consommation). Certes, le surcoût est conséquent, mais la petite hybride reste convaincante car agréable, facile avec sa boîte CVT et conviviale avec son équipement pléthorique. Il s’agit d’une Jazz haut de gamme, mais gardant une fibre économique et écologique. En revanche, elle éclipse complètement la 1.4 l traditionnelle, qui par le jeu des primes, est affichée au même prix !