La Corée attaque l’Europe avec un produit sportif, décalé et ravageur : la Genesis Coupé ! A sa première arrivée en Europe, en 2011, les grands maîtres européens et japonais n’y ont guère prêté attention… Pourtant, en dépit de quelques grosses faiblesses, la base était bonne ! Cette fois, le Coréen revient avec un produit nettement plus abouti. De quoi donner des maux de tête aux références sportives ?
C’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes ! Le dicton n’est pas valable que pour la cuisine, car Hyundai l’applique pour son coupé ! Le géant asiatique débarque en Europe avec une Genesis qui ressemble beaucoup à une Nissan 370Z à laquelle on aurait greffé deux sièges supplémentaires. Architecture de propulsion avec autobloquant pour satisfaire les puristes, un moteur atmo V6 pour les mélomanes, une ligne de coupé très suggestive et… c’est quasiment tout !
Une fois débarquée sur le Vieux Continent en 2011, la Genesis faisait gentiment sourire ses détracteurs. En cause ? Un châssis parfois sournois, souvent débordé par la puissance, un intérieur bâclé et un regard fade, peu inspiré. On efface tout et on recommence ! Le châssis, tout d’abord, a longuement été peaufiné pour satisfaire nos caprices et le style a été complètement revu pour afficher un museau plus menaçant que jamais ! Et tant qu’à faire, Hyundai rehausse la qualité intérieure et rajoute des chevaux à la pelle !
Une fois séduit par le style sportif à souhait (surtout la face avant), on pénètre dans l’habitacle pour constater un réel effort de présentation. Cette fois, les plastiques durs sont jetés aux oubliettes et Hyundai rajoute même quelques instruments supplémentaires pour amuser la galerie. En revanche, les grands échalas comme votre serviteur seront toujours desservis par le toit ouvrant, empiétant largement sur la garde au toit !
A l’arrière, n’espérez pas trop embarquer les beaux-parents, mais des enfants y seront à l’aise. Quant aux menues affaires, elles finiront dans un coffre modulable grâce à la banquette, mais qui souffre d’un accès étriqué !
Quand le 4 cylindres « de base » gagne 64 chevaux, le somptueux V6 qui nous occupe profite d’une hausse de 303 à 347 chevaux ! Pendant ce temps, le couple, lui, grimpe à 400 Nm. Une injection directe et quelques fins réglages en sont responsables. Côté transmission, Hyundai propose une unité manuelle à 6 rapports en série, ou une boîte automatique à 8 rapports en option. Côté performances, Hyundai annonce 260 km/h et un 0 à 100 km/h en 5,9 secondes.
Que les mélomanes soient rassurés, le V6 GDI Hyundai n’a rien perdu de sa tessiture magique ! Sous le capot, ça chante toujours aussi juste et ça donne des envies de coup de gaz, comme ça, par pur plaisir ! Grave en bas, cristallin et dévastateur en haut, la mélopée enchante les oreilles ! La bonne nouvelle, c’est que pendant ce temps, ça pousse. Fort même. Très fort ! Au point que les roues arrière peinent à assurer une certaine motricité sur revêtement gras.
Si on préfère naturellement associer une boîte manuelle à pareille cavalerie, la boîte automatique de notre exemplaire ne déçoit pas. Les passages de rapports sont suffisamment rapides et doux, mais souffrent parfois d’une logique très sensible : léchez la pédale de gaz et ça rétrograde un ou deux rapports !
Sur sol sec, on se réjouit des évolutions du châssis ! Infiniment mieux amortie qu’auparavant, la Genesis absorbe les irrégularités sans pour autant chahuter l’équipage et… les trains roulants ! Bref, la conduite est nettement plus facile, plus sûre, d’autant que la stabilité est très supérieure ! Seule la direction n’inspire pas encore une totale confiance, avec ce fichu volant qui manque de rappel. Question équilibre, c’est sûr, le léger 4 cylindres facilite l’inscription en courbe par rapport à ce lourd 6 cylindres.
Que les téméraires soient avertis, la chose peut vite secouer sur sol humide ! ESP débranché, la Genesis devient une bête de « drift »… Mais perd largement en efficacité ! A vouloir forcer sur la pédale de droite, le train arrière cherche désespérément de l’adhérence et finit par remuer ! On calmera donc le jeu, en profitant d’un confort somme toute appréciable, hormis quelques bruits aérodynamiques à haute vitesse.
Affichée à partir de 31.349 € dans sa version 2.0T de base, la Genesis entend alors attaquer l’incroyable duo Subaru BRZ/Toyota GT 86. Mais avec cette version V6, on arrive dans une toute autre catégorie… Pourtant, à équipement égal, Hyundai ne demande que 3.500 € de plus que la 4 cylindres ! Disponible à partir de 38.849 €, la Genesis V6 est donc une vraie bonne affaire, à classer à côté de l’incroyable Chevrolet Camaro.
Reste qu’à l’usage, cette Genesis se révèlera plutôt onéreuse à faire rouler. Taxes (plein pot !), assurances, évidemment, mais également le prix des pneus et autres joyeusetés. Quant à la consommation, elle se situe dans des zones presque raisonnables pour ce type d’engin (environ 12 l/100 km). Enfin, saluons l’incroyable programme de garantie : 5 ans, sans limitation de kilométrage !
Avec sa Genesis, Hyundai propose un produit au tempérament fort ! Déjà très performante en version 2.0T, elle devient carrément rageuse avec ce somptueux V6 ! Avec celui-ci, oubliez la rigueur et l’efficacité des Nippones et Européennes… Vous voulez des sensations ? Elle en délivre à la pelle ! Un produit décalé dans cette ère de politiquement correct, mais assez rafraichissant !
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