Enterrées, les Pony des années '80! Hyundai a parcouru ces dernières années un chemin saisissant, se hissant dorénavant sans guère de complexes au niveau de ses concurrents européens ou japonais, arrivant même à se démarquer avec des réalisations aussi atypiques et décalées que la récente Veloster. Ce coupé a vocation plus familiale que sportive, malgré une ligne qui promet beaucoup, se démarque de la concurrence par l'originale disposition de ses ouvrants.
Côté conducteur, une large porte découvrant le cockpit, dans la tradition bien établie des coupés, mais du côté passager deux portes pour faciliter l'accès à bord. Curieusement, Hyundai fait l'impasse sur la porte "suicide" et l'absence de montant central, pour se contenter du côté droit de deux ouvrants bien classiques. Un peu décevant, mais sans doute dicté pas des considérations économiques sur lesquelles le constructeur ne s'étend guère…
Ceci dit, même sans l'astuce des ouvrants asymétriques, le Veloster en jette un maximum avec une ligne étonnamment sculptée, un capot entaillé de deux larges extracteurs, une ligne de toit fuyante surplombant une poupe impressionnante avec des passages de roues arrières marqués, un gros travail de tôlerie encadrant les feux et une jupe barrée d'une double sortie d'échappement très prometteuse.
Une plastique pleine de promesses, mais vite calmée par la lecture de la fiche technique: avec son 1,6 L GDi de 140ch, on ne s'attend pas à arracher les pavés. Et ça se confirme au volant, avec un moteur souple et volontaire, certes, mais peu démonstratif pour un coupé sportif. Encore un peu de patience, le Veloster Turbo est annoncé pour très bientôt et devrait se montrer plus menaçant avec ses 186 ch et ses 265 Nm. Pas trop féroce donc, notre Veloster, mais pas désagréable pour autant. L'habitacle, plutôt stylé se montre agréable à vivre et même plutôt logeable pour un coupé. Certes la porte arrière manque de largeur, mais il sera plus facile d'atteindre les places arrières que par le biais d'un siège rabattable.
Et le hayon mordant généreusement dans le toit ménage sous sa lunette arrière intelligemment teintée de noir assez de dégagement pour la tête d'un adulte. Bien vu! L'habitacle entièrement tendu de noir est égayé par le large toit ouvrant panoramique, bien plaisant, mais bruyant à haute vitesse. La nouvelle transmission à double embrayage, une première chez le constructeur coréen, nous séduit complètement. Passages fluides sans coupure de charge, réactivité, possibilité d'intervenir manuellement via les palettes au volant, rien à dire, c'est le bon choix malgré l'absence de différents modes, qui ne se justifient guère dans le cas présent.
Inutile d'ailleurs d'aller chercher le dernier carat dans la mécanique, le châssis ne s'y prête guère. Très sain, il avoue malgré tout assez vite ses limites avec une prise de roulis importante et une direction qui ne remonte pas beaucoup d'informations. A contrario, les suspensions trop souples pour un usage sportif ménagent un confort en toutes circonstances remarquable, malgré une monte pneumatique extrême: du 215-40-18 ! Rien à dire non plus au niveau du freinage, vigoureux, puissant, facile à doser, et dont personnellement nous apprécions le mordant.
Le Veloster s'est révélé un compagnon agréable à vivre, pourvu qu'on ne le prenne pas pour ce qu'il n'est pas: un coupé sportif! Une fois ce préalable accepté, nous nous retrouvons face à un coupé accueillant et logeable, ménageant un excellent confort à ses occupants, au comportement agréable pour peu qu'on s'en tienne à un rythme raisonnable, et qui ne pêche par guère de défauts. Il laisse une place pour le Veloster Turbo qui, s'il bénéficie d'un châssis plus affûté, pourra prétendre à d'autres ambitions!
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