Essais

Infiniti Q60 S 3.0t : Une saveur venue d’ailleurs

Avec son V6 survolté de plus de 400 chevaux et sa ligne agressive à souhait, ce coupé semble chercher les plus redoutables coupés germaniques, BMW M4 et Audi RS5 en tête. Mais à bien l’analyser, ce modèle propose tout autre chose…





  • Piette François
  • 22 août 2017
  • Infiniti
3,4
score VROOM
  • 4,0
    Performance
  • 3,0
    Tenue de route
  • 4,5
    Confort
  • 2,5
    Équipement
  • 3,5
    Sécurité
  • 3,5
    Prix/Qualité
  • 3,5
    Consommation
  • 3,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Comportement sûr
  • Confort d'amortissement
  • Performances décapantes
  • Services après-vente
  • Petit retard technologique (p.e. multimédia)
  • Politique d'équipement
  • Position de conduite trop haute
  • Rendu de la direction

On pourrait se laisser enhardir par ces lignes viriles et athlétiques, par cette vitre de custode arrière au design probablement inspiré par l’un ou l’autre Manga, voire par cette énorme calandre menaçante à souhait. Mais si l’ensemble respire la puissance à plein nez, il ne déborde pas non plus de testostérone à l’instar des deux teutonnes susnommées. L’Infiniti Q60 suggère plus qu’elle n’impose, en oubliant les éléments additionnels tombant parfois dans l’extravagance… Pas d’aileron démesuré, ni de sorties d’échappement façon oléoduc…

Une héritière discrète

Jouant dans les court des Audi A5, BMW Série 4 et autres Mercedes Classe C Coupé, ce coupé n’a pas la prétention d’atteindre les mêmes volumes de vente. D’ailleurs, seuls deux moteurs sont proposés : 4 cylindres de deux litres turbo essence de 211 chevaux ou V6 de 3 litres, biturbo, délivrant quelque 405 chevaux et 475 Nm de couple. Côté transmission, le Japonais laisse cependant le choix entre la classique propulsion (4 cylindres) ou une transmission intégrale (V6). La boîte automatique, pour sa part, est imposée. Chipée sur les étagères de Mercedes, celle-ci propose sept rapport.

Un habitacle qui respire le chaud et le froid…

Après avoir été ébloui par le style, faisons un détour par l’habitacle. Ici, la rigueur japonaise reprend le dessus. Les matériaux et les assemblages sont soignés, mais la présentation est datée par rapport aux dernières réalisations portant une étoile ou quatre anneaux. Curiosité typique de la marque : le système multimédia divisé en deux écrans, dont seul l’élément inférieur est tactile. Si l’ergonomie n’est pas la grande qualité de ce système, ce n’est cependant pas son plus gros défaut : le graphisme est vraiment daté et les possibilités sont également assez réduites. Ne rêvez donc pas d’une connexion Apple CarPlay ou Android Auto, par exemple…

De la place ? Oui… et non

Pour un paquebot long de 4,69 mètres, on s’attend logiquement à un espace habitable pour le moins copieux. Et c’est à moitié le cas : si l’espace aux jambes et aux coudes ne peut être pris en défaut, nous regrettons un siège ne s’abaissant pas suffisamment et limitant dès lors, la garde au toit pour les plus grands. Quant aux passagers arrière, ils devront de préférence, mesurer moins d’1m70 et être insensibles aux insolations, grande lunette arrière oblige ! Le coffre dispose de 342 litres, mais n’offre pas des formes très régulières. Le design semble prendre le dessus…

La rage au ventre ?

Enflammé par ces promesses d’un V6 survolté et par ces lignes si audacieuses, on en vient rapidement à prendre cette Q60 S pour ce qu’elle n’est pas, à savoir une sportive ! La mise en route est pourtant un indice : le V6 ne claque pas bruyamment dans l’air pour manifester sa présence, mais se réveille dans un murmure quasi inaudible.

Mais cette discrétion sonore est inversement proportionnelle à sa santé : quelle machine ! Dans une poussée silencieuse mais résolue, le V6 expédie prestement l’équipage. Le couple ne fait qu’une bouchée de la masse de 1,9 tonne et les quatre roues motrices s’occupent de transmettre toute cette fougue sur le sol. Petite déception : l’étagement de la boîte qui laisse un trou béant entre les 3ème et 4ème rapports, en dépit de la présence de 7 vitesses.

Une direction imparfaite

Essayée sur un sol étonnement sec pour le pays, l’Infiniti semble déborder d’adhérence… ce que le conducteur ne ressent hélas pas ! En effet, la direction « DAS » efface toute liaison mécanique entre le volant et les roues (sauf en cas de défaillance technique où une crémaillère s’embraye automatiquement), ce qui entraine un manque flagrant de ressenti et ne met pas vraiment en confiance.

L’équilibre du châssis est pourtant réel, quoique les plus pointilleux pourront lui reconnaître une certaine paresse du train avant (toute relative). Ne chipotez pas trop aux différents modes de direction pour rendre cette dernière plus directe ou plus consistante, vous ne feriez qu’accroître une sensation « Play Station »… Quant aux freins, s’ils ne manquent pas de puissance, leur dosage n’est pas toujours évident.

Retour aux sources

Vous l’aurez compris, en dépit d’un châssis manifestement bien né et d’un moteur très volontaire, cette Q60 S ne se destine pas à l’attaque de petits cols de montagne, le couteau entre les dents. Un rythme plus « civil » mettra en lumière l’excellent confort d’amortissement, l’isolation mécanique au sommet (quoique les bruits de roulement sont d’autant plus perceptibles) et la qualité de la stéréo. La Q60 S, c’est donc ça : un vaisseau taillé pour voyager loin, avec une originalité certaine de style.

Tarifs

Commençons par la consommation : Infiniti annonce 9,1 l/100 km de moyenne, une valeur que nous avons… quasiment mesurée à la pompe ! Une fois n’est pas coutume… De manière générale, comptez une bonne dizaine de litres, à moins de solliciter le V6 plus que de raison. Voilà qui correspond à des émissions de CO2 de 208 g/km.

Question budget, tout dépend de ce que vous désirez. Une version 4 cylindres est déjà disponible à partir de 42.489 €. Sachez que chez nous, le 4 cylindres est uniquement disponible en propulsion alors que le V6 (à partir de 59.489 €), ne s’associe qu’à la transmission intégrale. Le sommet de la gamme est constitué par la « Sport Tech » à 65.990 €. Comme toute Japonaise qui se respecte, ne cherchez pas à personnaliser votre voiture par le biais des options, la liste est très réduite. Il faudra donc grimper en gamme…

Conclusion

Voilà un modèle pour le moins original et qui se présente comme le digne descendant du coupé G37 essayé jadis. Rageuse avec sa ligne agressive et son V6 percutant, cette voiture est néanmoins taillée comme une très confortable GT, à savoir silencieuse et agréable dans toutes les circonstances. Nous n’avons que deux principales critiques à son égard, certes faciles à résoudre : un équipement daté et une direction imparfaite.





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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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