Apparu à l'automne dernier sur les podiums des salons, le Discovery, cinquième du nom, en est à sa troisième génération. Et comme le premier, né en 89, le Discovery 5 est bâti à son tour sur la plateforme du Range Rover et abrite à nouveau sous son capot des motorisations quatre cylindres.
L'idée de base était simple, lors du lancement du premier Discovery au siècle dernier. Entre le besogneux et purement utilitaire Land Rover, précipitamment baptisé Defender à l'apparition du Disco, et le bien plus luxueux et valorisant Range Rover qui ne cesse de monter en gamme, se creuse un abîme dans lequel se précipitent de nombreux constructeurs, pour la plupart japonais. Avec la volonté évidente de contrer ceux-ci, le groupe anglais réagit avec un véhicule polyvalent, plus accessible et accueillant qu'un Range, bien moins rustique qu'un Land dont on n'imaginait pas une seconde à l'époque qu'il puisse bénéficier ne fût-ce que d'une peinture métallisée, à fortiori d'une finition "Autobiography"!
Le Disco tenait donc un rôle fondamental dans la volonté d'expansion du groupe anglais, qui lui donnait les moyens de la réussite. Bâti sur le châssis éprouvé de 100 pouces d'empattement du Range Rover Classic, il s'en démarquait complètement par un habitacle lumineux accueillant jusqu'à sept personnes, abrité sous une ligne qui récupérait quelques traits de caractère de ses concurrents japonais comme le toit surélevé, la large porte arrière à charnières latérales et même la roue de secours fixée à celle-ci.
La deuxième génération inaugure en 2004 une nouvelle ère, avec une monocoque (Integrated Body Frame) accolée à un léger châssis supportant les suspensions; une technique alliant, selon Land Rover, les vertus d'une monocoque et celles d'un châssis séparé. Dans la pratique, un surpoids conséquent.
Le Discovery 5 se montre sur ce plan un bien meilleur élève et retrouve un poids plus décent, Land Rover annonçant un allègement pouvant atteindre 480 kg! La raison? Une structure monocoque en aluminium, largement inspirée de celles des Range et Range Sport actuels. La plateforme, à savoir les trains roulants, l'empattement et les transmissions 4X4 est partagée par les trois modèles, les moteurs aussi, pour la plupart.
Le "Land" Discovery se distingue des "Range" par quelques "gimmicks" historiques, comme le décrochement, devenu bien discret, du toit, ou le support de plaque légèrement décalé, tellement légèrement d'ailleurs, qu'on se demande bien pourquoi il n'est pas tout simplement centré…
Il se distingue aussi par sa troisième rangée de sièges, bien plus généreuse et accueillante que celle proposées aussi sur le Range Sport. Si ces deux places supplémentaires restent une option, elles offrent malgré tout une assise confortable, même pour deux adultes. Avec des hauteurs d'assise en gradin, les occupants du dernier rang bénéficieront même d'un certain agrément. Les aspects pratiques reliés à ces sièges ne manquent pas, avec la possibilité de les rabattre (ou de les déployer) depuis l'écran tactile, depuis le coffre arrière, et même, via une app, depuis votre smartphone! Depuis la caisse de l'Ikea, vous préparez votre Disco à engloutir vos achats!
Autres marques d'attention pour les occupants du Disco, de nombreux rangements, parfois surprenants, toujours intelligents, soit un total de 21 espaces différents pour une capacité totale de 45 litres! En jouant avec le rabattement des sièges, la capacité du coffre oscille entre 258 litres en sept places et 2406 litres en deux places. La configuration cinq places libère 1.137 litres, voire 1.231 lorsque l'option sept places n'a pas été retenue à l'achat. Tant que nous en sommes aux capacités, sachez que le Discovery, fidèle à une réputation bien établie de la marque anglaise, peut tracter une remorque de 3.500 kg, fixée au crochet d'attelage déployable électriquement depuis un interrupteur situé sur la paroi gauche du coffre. Bien entendu, les assistances aux remorquage feront de vous le roi de la marche arrière avec un attelage!
Difficile aujourd'hui de faire l'impasse sur la connectivité: ici aussi, le Disco 5 fait fort, avec neuf ports USB, six prises 12V et un hotspot wifi supportant huit connexions, en plus des systèmes multimédia connectés habituels.
L'offre moteur commence avec l'Ingenium 2.0 L diesel, 180 ou 240 ch, puis viennent les six cylindres 3.0 L, 211 et 258 ch pour le diesel, et 340 ch pour l'essence. Tous les moteurs sont accolés à l'excellente boîte automatique ZF à huit rapports. La boîte de transfert à rapports courts, l'élément clé qui différencie un vague SUV tous chemins d'un véritable franchisseur, est livré de série sur les six cylindres, en option avec le 2.0 L de 240 ch, indisponible avec le "petit" 180 ch.
Après, on pourra encore jouer avec les suspensions pneumatiques électroniques et les modes Terrain Response qui feront du possesseur de Disco ainsi gréé le roi du tout terrain, bien aidé par une garde au sol de 283 mm ou une profondeur de gué de 900 mm! Et, cerise sur le gâteau, après avoir crapahuté comme un pro jusqu'à un spot exceptionnel où vous pourrez pratiquer avec vos six potes votre sport extrême favori, vous pourrez laisser la clé dans votre 4X4, désactiver celle-ci et verrouiller le Disco avec le bracelet étanche "Activity Key" fixé à votre poignet!
Plus sérieusement, le Disco 5 pourra aussi se voir bardé d'une belle panoplie d'aides à la conduite tels que le régulateur de vitesse adaptatif, la détection des panneaux routiers, le contrôle d'état du conducteur, le freinage d'urgence, l'avertisseur de franchissement de ligne, l'assistance au maintien de trajectoire, le système de caméras périphériques, la surveillance de l'angle mort, ou encore l'aide au parking et au remorquage.
Pour nous faire découvrir son dernier-né, Land Rover nous a emmenés au confins du Luxembourg et de l'Allemagne, sur les rives de la Moselle, et plus spécifiquement la mine de dolomie de Wellen, TKDZ. Cette fois-ci, la session de tout-terrain se déroulera en sous-terrain! Et de fait, avec nos Discos bien pourvus (suspension pneumatique, rapports courts, différentiels électroniques, Terrain Response 5 modes…), l'off road semble sans limites et lamine une éventuelle concurrence: aucun SUV n'y sera capable de le suivre.
Sur route, Land Rover a plus privilégié le confort que les prétentions sportives, rien de plus logique, et le compromis agrément – efficacité est particulièrement bien maîtrisé avec les suspensions pneumatiques et la transmission intégrale. Bien moins pataud que la génération précédente, il prend sans doute plus de roulis que ses concurrents allemands, mais il assume complètement cette incroyable polyvalence qui lui permet d'exceller en toutes circonstances.
Sous le capot, le deux litres fait mieux que de la résistance et constitue un choix intéressant. Plus modeste, certes, mais aussi plus économique et plus léger, il suffit largement, dans sa variante 240 ch à mouvoir avec aisance le Discovery, et ne démérite guère face au plus statutaire V6. Seul une bande son un peu plus envahissante et un accord moteur – boîte légèrement moins onctueux feront la différence, mais les 125 kg gagnés, principalement sur le train avant, apportent un agrément certain à sa conduite.
Si la perte de personnalité de la ligne du Discovery par rapport au reste de la gamme faisait craindre le pire, il n'en est rien dans les faits. Le Disco nouveau se montre meilleur en tout: en comportement routier, en tout terrain, en accueil à bord, en équipements, en finition, même si pour ce faire, il faudra sans doute piocher dans la liste d'options. Le Discovery 5 réussit ce tour de force d'en offrir presque autant qu'un Range Rover, en se montrant aussi, voire plus, efficace qu'un Defender en off-road extrême. Rien que pour cette extraordinaire polyvalence, on l'aime déjà!
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