Land Rover Discovery : L’arme à tout faire !

Oubliez les traits droits, les angles nets et les optiques carrées : le nouveau Discovery affiche un look nettement plus sportif. Un mot presque blasphématoire pour ce modèle qui a toujours raffolé de la gadoue, mais qui répugnait à la vue d’un virage ! Ce style le rapproche également davantage des derniers produits de la marque britannique. Il garde néanmoins quelques gimmicks du passé : le décrochement caractéristique du toit est toujours présent, mais il est cette fois plus lisse. Et puis, il y a cette face arrière, avec la plaque curieusement décentrée. Un artifice bien étrange…

En quelques chiffres

Le nouveau venu n’a rien d’un petit loulou puisqu’il s’étale sur près de 5 mètres de long (4,97 mètres), affiche une largeur titillant les 2 mètres et approche 1,9 mètre en hauteur. Une sacrée carcasse mais qui repose sur une base directement dérivée de celle du Range Rover. Avantage immédiat : une importante réduction de la masse, pouvant aller jusqu’à un demi-quintal ! Après 27 ans de carrière, le Discovery cinquième du nom se met enfin à l’aluminium…

Un petit tour dans l’habitacle ?

Dans l’habitacle, il se fait plus luxueux que jamais : la finition est nettement plus avenante que jadis et un système multimédia de dernière génération s’invite également à bord. Mais surtout, c’est le plus spacieux de tous les Land Rover, avec sept véritables places assises ! Votre serviteur peut le confirmer : mesurant 1,88 mètre, il a pu confortablement s’asseoir à toutes les places, même sur celles de la troisième rangée en dépit d’un accès logiquement acrobatique.

Modulaire à souhait

Mais surtout, le Discovery est un outil fabuleux pour les familles nombreuses, avec une modularité de pointe, permettant de basculer les deux dernières rangées de sièges via le bouton ad-hoc ou l’écran multimédia, voire une application sur votre smartphone ! Le coffre atteint alors des volumes délirants : jusqu’à 2.500 litres ! Avec la deuxième rangée en place, mais la troisième repliée dans le coffre, le volume atteint 1.231 litres. A cela, rajoutons également les 21 espaces de rangement disséminés dans l’habitacle. Enfin, le Discovery affiche toujours un hayon divisé en deux, avec une ridelle amovible électriquement supportant une charge de 300 kg…

Moteurs

Si la précédente version s’enorgueillissait de V6, voire de V8, le nouveau modèle profite de sa masse en baisse pour proposer des motorisations plus raisonnables. D’ailleurs, la gamme des moteurs débute avec un 4 cylindres diesel de 2 litres et 180 chevaux ! Ce même moteur peut proposer 240 chevaux. Mais pour ceux qui réclament une certaine « noblesse » mécanique, deux V6 de 3 litres sont toujours proposés : diesel avec 258 chevaux ou essence, avec un compresseur et 340 chevaux !

Bien entendu, toutes ces mécaniques sont servies par une boîte automatique à 8 rapports et par une transmission à 4 roues motrices permanente. Une boîte de transfert avec gamme courte est proposée sur tous les moteurs, à l’exception du « petit » diesel de 180 chevaux. Nous avons pour notre part profité du V6 diesel, rond, silencieux et formidable de ressources à tous les régimes. Une perle qui se marie à merveille avec ce modèle !

Radicalement différent sur la route

Jadis flottant, voire ondulant gaiement, le Discovery est aujourd’hui nettement plus habile sur la route. Oubliez les effets « chaloupés », le nouveau venu se mène sur la route comme n’importe quel SUV de son standing, le confort suprême en plus avec la suspension pneumatique ! Très sincèrement, sur la route, il n’a donc pas grand-chose à envier à un Ranger Rover… Il est presque possible de rouler sportivement avec lui, du moins si vous n’oubliez pas sa masse importante et son centre de gravité plus élevé que celui d’une Jaguar F-Type…

Prodigieux en tout terrain

Sortons du bitume, histoire de voir comme la bête se comporte… Et là, c’est la démonstration totale ! Avec ses suspensions souples, ses grands débattements de roue (un demi-mètre !), sa garde au sol de tracteur (283 mm !!) et son aptitude au passage dans les gués (900 mm !!!), le Discovery ne redoute rien. D’autant que la molette du Terrain Response 2 propose une vaste palette de situations (dont un mode automatique), dans laquelle il vous suffit de piocher le bon mode. Il s’occupe de tout (différentiels, réponse des gaz, suspension pneumatique, gamme courte…) pour vous sortir facilement de n’importe quel obstacle.

Mais inutile de fanfaronner auprès des passagers : ils auront vite compris que c’est la voiture qui s’occupe de tout, pouvant même s’occuper de l’accélérateur et des freins, vous laissant simplement le volant à tourner… D’ailleurs, sur la route, c’est le même constat : quasiment toutes les dernières aides à la conduite sont présentes, hormis l’assistance de conduite dans les embouteillages et l’aide au dépassement. Quitte à parler de l’équipement, saluons également le système multimédia fort bien fourni, avec Apple CarPlay et Android Auto. Les sportifs pourront également opter pour une clé-bracelet de déverrouillage-démarrage, dite « Activity Key », qui peut être émergée.

Tarif

La gamme des prix démarre à partir de 51.699 €, une somme assez copieuse puisqu’elle désigne le modèle S à l’équipement indigent. Une version TD4 HSE (180 ch) se paye 62.699 €, voire 68.699 € pour la version 240 chevaux. Le haut de gamme, le TD6 First Edition, est quant à lui affiché à 84.700 €. Cher ou pas ? Telle est la question. Disons que la question est difficile, car si la somme paraît rondelette dans l’absolu, elle permet d’accéder à un engin fort comparable au tout puissant Range Rover, mais à un tarif vraiment moindre ! Aucune concurrence à l’horizon, les gros SUV étant soit nettement moins capables en tout terrain, soit moins spacieux, soit nettement plus puissants !

A la pompe, notre V6 diesel aura réclamé un peu plus de 10 l/100 km, ce qui est encore raisonnable, vu le comportement relativement dynamique du pied droit de votre serviteur.

Conclusion

N’y allons pas par quatre chemins : le Discovery est notre Land Rover préféré. Certes, son style a perdu en caractère et il est devenu tellement compétant en tout-terrain que l’on en vient à regretter cette facilité d’usage. Mais si l’on considère les choses avec un tant soit peu de raison, on découvre un engin basé sur l’omnipotent Range Rover mais au prix solidement raboté, aux capacités en tout-terrain quasiment comparables, à l’habitacle bien plus spacieux et à l’équipement équivalent sinon plus riche. Alors certes, il n’a pas le raffinement de son grand-frère, ni ses mécaniques foudroyantes, mais tel quel, il nous convient parfaitement. Côté moteur, le 4 cylindres 240 ch est largement suffisant, mais le V6 apporte une rondeur irrésistible pour les plus exigeants.