SUV d'avenir

Présentation

Sous cette allure statutaire se cache un véritable concentré de technologie ! Les neurones nippons ont certainement surchauffés car les chiffres annoncés tiennent de l’exploit ! Comme toute voiture hybride qui se respecte, le RX 450h n’est pas un poids plume. Mesurant 4,77 m de long, 1,89 m de large et 1,69 m de haut, il accuse un certain excès pondéral, accusant près de 2,2 tonnes sur la bascule ! Un sérieux colosse… Pourtant, les valeurs de consommation annoncées ont de quoi surprendre : 6,3 l/100 km et des émissions de CO2 de 148 g/km ! La transmission intégrale est optionnelle, une version à traction avant, encore plus sobre, étant disponible au catalogue!

Moteurs

Ici, le « s » est de rigueur car le RX 450h comporte pas moins de 3 moteurs ! Commençons par le plus sophistiqué de tous, le moteur thermique ! Il s’agit d’un V6 essence d’une cylindrée de 3.5 l et fournissant quelque 249 chevaux. Pour le rendre plus efficace, Lexus le fait tourner selon le cycle d’Atkinson, qui retarde la fermeture des soupapes d’admission, ce qui fait ainsi profiter d’un taux de détente élevé pour une compression plus faible et réduit donc les pertes d’énergie liées aux phases d’admission et d’échappement. Souvent critiqués pour leur consommation élevée en période hivernale, les véhicules hybrides souffrent alors de la décharge plus rapide de leur batterie. Ici, le problème a été en très grande partie résolu par le système EHR, qui utilise la chaleur des gaz d’échappement pour chauffer le liquide de refroidissement. Ainsi, en condition hivernale, cela permet au moteur de se couper jusqu’à 15 minutes plus tôt et donc, de prétendre à un rendement énergétique supérieur (de l’ordre de 23 %) face à son prédécesseur.

Deux autres moteurs électriques animent le RX, celui placé sur le train avant est le plus copieux des deux, annonçant 167 chevaux pour un couple de 335 Nm. Celui situé à l’arrière est annoncé pour 68 chevaux et 139 Nm. Au final, cela donne une puissance combinée de 299 chevaux ! Plutôt copieux… Pas de boîte de vitesses au sens propre du terme, ce sont les moteurs électriques qui jouent le rôle d’une boîte à variation continue ! Ingénieux et diablement efficace !

Sous le pied droit…

Dans les faits, le V6 essence est conforme à la tradition Lexus et présente un raffinement extrême ! Tournant avec la finesse et la précision d’une montre suisse, il ne se fait que subtilement entendre, à moins d’écraser la pédale de droite ! Son chant est alors perceptible, mais devient vite lancinant car il tourne souvent au même régime, boîte à variation continue oblige. En ville, c’est motus et bouche cousue si vous sélectionnez le mode électrique. Attention dès lors aux piétons qui ne vous auront pas forcément entendus arriver ! Si la puissance est impressionnante sur le papier, la Lexus accélère tout en douceur, mais de manière continue et ferme, un peu à la manière d’un Boeing au décollage. La main de fer dans un gant de velour…

Conduire selon l’humeur !

En plus du mode normal, on trouve trois modes de conduite à sélectionner selon les conditions de conduite et l’humeur du conducteur ! Le mode ECO vise à réduire la consommation en adoucissant les sollicitations de la pédale des gaz et en contrôlant le climatiseur. Le mode EV n’utilise que les moteurs électriques sur une autonomie qui dépend essentiellement de la charge des batteries. Il est désormais possible de sélectionner ce mode manuellement. Au démarrage et à faibles vitesses, ce mode est engagé par défaut. De quoi se déplacer en silence et avec un taux d’émission nul. Enfin, le mode Snow améliore la stabilité du véhicule sur la neige en modulant l’effet de la pédale d’accélérateur, pour une motricité optimale. En cas de patinage des roues avant, le moteur électrique arrière s’enclenche pour fournir une traction supplémentaire. Bien entendu, il est essentiellement conçu pour la route et ses capacités en tout terrain sont franchement limitées. Ce qui n’a pas de grande importance pour l’immense majorité des acheteurs…

Comportement routier

Avec une telle masse, les ingénieurs ont du recourir à quelques solutions originales pour préserver un certain dynamisme. Ainsi, des barres stabilisatrices arrière actives (optionnelles) s’occupent de maintenir la caisse en virage sans pour autant nuire au confort en ligne droite ! Bon, c’est sûr, tout cela ne le transforme pas en ballerine et la masse totale se fait toujours ressentir sur routes sinueuses. Mais forcez l’allure et il restera rigoureux ! Mais la philosophie de l’engin et l’ambiance qui règne à bord n’incitent pas vraiment à la grosse attaque ! Ainsi, sur un rythme souple, le RX 450h conserve sa dignité et avale les virages avec une certaine décontraction. Contrairement à la précédente mouture dont le volant était affublé de réactions désordonnées à la moindre accélération un tant soit peu prononcée, le RX 450h se montre plutôt stable. Sur autoroute, il affiche même une tenue de cap imperturbable.

Confort

Royal ! Forcément, nous sommes à bord d’une Lexus, qui plus est, hybride… Ainsi donc, le SUV affiche un silence d’or et avale le bitume avec une décontraction désarmante. Pour les longs trajets, pas de doute, c’est lui qu’il vous faut ! Dans l’habitacle, l’ambiance est high-tech, mais relaxante. L’écran d’info-divertissement se commande via une souris dont le joystick vient ergonomiquement se lover dans le fond de la paume de la main. Pratique, intuitif et nettement plus rapide qu’un certain système bavarois ! De là, vous pouvez commander la radio (intégrant un disque dur), la climatisation (superbement efficace), le système de navigation, le répertoire du téléphone, la température de la cave à vin,… Bref, c’est Byzance ! Sur la route, on profite du confort souverain octroyé par les suspensions. Digérant les inégalités avec une maîtrise absolue, celles-ci ne donnent pas non plus dans le tangage. Quant aux sièges, confortables et accueillants, ils manquent juste d’un peu de maintien. Constat identique à l’arrière. On regrette seulement de ne pouvoir disposer de 7 places… Enfin, les espaces de rangement sont astucieux, bien disposés et le coffre affiche une contenance correcte. Concernant ce dernier point, saluons la banquette arrière coulissante ainsi que son système de rabattement (40/20/40).

Budget et équipement

Les tarifs démarrent à 57.500 € pour la version à traction avant. A 61.680 €, vous bénéficiez de la traction intégrale. Différents packs d’options vous permettent de personnaliser au mieux votre RX : Executive, Technology, Luxury et Privilège. De quoi faire grimper l’addition à plus de 76.000 € ! Mais honnêtement, en regardant la liste d’équipement de série, les prestations, la technologie embarquée et les tarifs pratiqués par la concurrence, cela reste assez bien tarifié.

Reste la question de la consommation : naturellement, en conduite normale, n’espérez pas descendre sous les 8,5 l – 9 l/100 km. En faisant extrêmement attention et pour la beauté du geste, j’ai réussi à atteindre 5,4 l/100 km, mais il faudra dès lors faire preuve d’une vigilance hyper soutenue ! La moyenne tournera plutôt autour des 10 litres, avec un style de conduite normal et en alternant ville, routes et autoroutes. La différence de consommation entre ces milieux est d’ailleurs plutôt restreinte. Un excellent point !

Conclusion

Ce Lexus bouscule les idées reçues sur les gros SUV essence. Accélérant fort et sirotant l’essence avec parcimonie, il parvient à se montrer extrêmement homogène tout en fonctionnant avec une incomparable finesse. Discret et propre en milieu urbain, il pourrait même se faire l’ami des écologistes ! Lexus frappe fort sur un segment en pleine perdition en nous faisant étalage d’un savoir-faire impressionnant. Epatant !