Essais

L'Automobile avec un grand "A"

Si l’essai d’un coupé grand tourisme est déjà en soi un pur moment de bonheur, celui de la Maserati GranTurismo confine à la délectation…
  • Piette François
  • 31 juillet 2007
  • Maserati
Avantages et inconvénients
  • Equilibre
  • Ergonomie
  • Finition de qualité
  • Ligne
  • Places arrière utilisables
  • Position de conduite
  • Sonorité moteur
  • Angle mort
  • Consommationé
  • Maintien latéral des sièges
  • Masse élevée
  • Pas de boîte manuelle
  • Puissance haut perchée
Merci qui ? Merci Fiat, d’avoir donné le feu vert à Maserati pour donner naissance à cette œuvre d’art. Car si aujourd’hui le constructeur italien remonte la pente à grandes enjambées, ce n’était pas le cas au moment d’initier le développement de ce coupé grand tourisme. Mais les hommes de Turin ont cru en la renaissance de la marque au trident. Et ils ont eu raison puisque, pour la première fois depuis que Fiat a repris la marque en 1993, Maserati est bénéficiaire, notamment grâce à la Quattroporte et particulièrement à sa version automatique. Cette bonne santé signifie concrètement que la GranTurismo sera déclinée en différentes versions (on pense notamment à un cabriolet). Mais pour l’heure, concentrons nous sur celle-ci. Aucune inquiétude à avoir au niveau commercial puisque quelque 1.600 exemplaires ont d’ores et déjà été commandés, ce qui correspond à la production de toute l’année 2007. Et pour se convaincre de l’engouement suscité par la belle italienne, il suffisait d’observer la réaction du public autour des quelques exemplaires d’essai alignés sur la place centrale de Bolzano. C’est en effet là, au pied des Dolomites, que Maserati nous a convié fin juillet pour quelques heures de pur bonheur. Proportions parfaites La Maserati GranTurismo semble avoir été conçue pour mettre nos sens en éveil. La vue, tout d’abord. A vrai dire, je la trouvais tellement belle sur photos que j’avais un peu peur d’être déçu en la découvrant à la lumière du jour. Il n’en fut rien et, pour être tout à fait honnête, seul le design des optiques arrière me perturbe quelque peu. Mais pour le reste, pardon. Cette voiture est tellement belle de tous les côtés qu’on ne sait pas par où commencer. Elégante, sensuelle, musclée, elle reprend les codes génétiques propres à la marque dont la très expressive calandre incurvée de manière concave au milieu de laquelle trône le trident. Le problème, c’est qu’il va falloir fixer une plaque d’immatriculation à cet endroit, ce qui risque de défigurer quelque peu l’ensemble. Le V8 prend place sous un très long capot marqué du « V » lui aussi typique de la marque, alors que les ailes en relief intègrent des phares bi-xenon horizontaux qui s’étirent très loin vers l’arrière. Derrière les roues de 19 ou 20 pouces (en option), on retrouve les trois petites ouies d’aération. Mais au-delà de ces détails, ce qui impressionne, ce sont les proportions parfaites de cette grande voiture (près de 5 mètres, tout de même) qui reprend – en la raccourcissant – la plate-forme de la berline Quattroporte. Dans le bon sens Le toucher prend le relais de la vue lorsque l’on se glisse dans les superbes sièges en cuir. La position de conduite est absolument parfaite : on est assis plus bas que dans une Quattroporte et le volant, réglable en hauteur et en profondeur avec de grands débattements, est implanté de manière très verticale. La vocation sportive de la voiture transparaît également au travers des larges palettes de la boîte robotisée fixées directement sur la colonne de direction et non solidaires du volant. Cette solution est pour moi la seule acceptable dans une voiture de sport, mais elle n’entraîne malheureusement pas l’adhésion de tous les constructeurs. Même remarque pour le sélecteur de vitesses implanté sur la console centrale : en mode manuel, il faut le tirer vers soi pour monter les rapports et pousser pour rétrograder. Là encore, c’est de la pure logique puisque le mouvement suit les lois physiques. Malheureusement, le levier est implanté trop en arrière pour être utilisé de manière efficace, on préférera donc les palettes (pour le sport) ou le mode Drive (pour la balade). En parlant de sport justement, un petit bouton situé à gauche de l’écran multimédia permet de sélectionner un mode rafermissant les suspensions (du moins si la voiture est équipée du système Skyhook) et rendant le papillon de gaz plus réactif. Par contre, et c’est un peu dommage, ce mode sport ne modifie en rien la gestion de la boîte. Grand tourisme Située entre la Quattroporte et la GranSport dans la gamme du constructeur italien, la GranTurismo s’inscrit parfaitement dans l’esprit « grand tourisme ». Ni super sportive ni berline, la GranTurismo est un coupé quatre places faisant la part belle au design et aux performances sans toutefois mettre de côté les aspects pratiques. Il est ainsi possible d’y monter à quatre adultes, pour autant bien sûr qu’il ne s’agisse pas d’une équipe de basket. Le tunnel central qui transmet la force motrice aux roues arrière est plutôt volumineux, mais n’empêche pas de trouver ses aises dans chacun des quatre sièges individuels. Bonne nouvelle : vous pourrez même emmener quelques bagages avec vous. Pas trop tout de même puisque avec 260 litres de contenance, le coffre de la GranTurismo est plus petit que celui d’une Peugeot 207. Un comble pour une voiture de près de 5 mètres de long ? Mais non : le créateur Salvatore Ferragamo a dessiné une bagagerie spécialement étudiée, et vous pourrez même mettre deux sacs de golf côte à côte. C’est l’essentiel, non ? La mélodie du V8 Cela dit, je n’étais pas venu dans les Dolomites pour jouer au golf, mais bien pour voir ce que cette sculpture sur roues a dans le ventre. Le moteur est connu : c’est celui de la Quattroporte. V8, 4,2 litres, 405 chevaux à 7.100 tr/min et 460 Nm à 4.750 tr/min. Par rapport à ses concurrentes (BMW 650i, Jaguar XKR, Mercedes CL 500), ces valeurs sont particulièrement haut perchées ce qui, compte tenu du poids conséquent de la voiture (1,9 tonne), nécessite le recours fréquent aux palettes du changement de vitesses. Le mode Drive ne doit en effet être envisagé que pour la balade. En montagne, et pour exploiter efficacement le châssis, mieux vaut passer en manuel, d’autant que la magnifique mélodie du V8 participe au plaisir de conduite. Notre modèle d’essai était équipé de la suspensions active Skyhook (en option) ce qui, combiné à l’excellente répartition des masses (49% à l’avant, 51% à l’arrière) confère un bel équilibre à cette grande voiture. Mais ne vous méprenez pas sur ses aptitudes : si elle est efficace et équilibrée, la belle n’est pas joueuse. La masse du véhicule combinée à la puissance haut perchée annihile toute propension au survirage. Pour faire décrocher l’arrière (après avoir pris soin de débrancher le contrôle de stabilité) il faut vraiment le faire exprès, d’autant que la motricité est excellente. Mais cela correspond parfaitement à la philosophie « GT » de la GranTurismo, et le manque de maintien latéral des sièges n’incite de toute manière pas à ce genre d’exercice. Performante, mais gourmande Cela dit, même si elle ne se présente pas en tant que sportive pure et dure, les performances sont tout de même exceptionnelles : 0 à 100 km/h en 5,2 secondes, c’est aussi bien qu’une XKR, et mieux qu’une 650i ou qu’une CL 500. Quant à la vitesse de pointe de 285 km/h, elle met tout le monde d’accord (les autres étant bridées à 250 km/h). Reste la chose qui fâche : avec une consommation moyenne (données constructeur) de 14,3 l/100 km, la GranTurismo est nettement plus gourmande que ses concurrentes directes. Et ne parlons pas alors de la consommation urbaine, annoncée à 21,6 l/100 km en moyenne.

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Maserati.

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