Essais

Envolées lyriques

En lançant la GranTurismo il y a tout juste un an, Maserati savait pertinemment bien qu’elle serait jugée trop « sage » par certains clients. On l’ignorait à l’époque, mais la version « S » était déjà prête. Elle est aujourd’hui sur la route. Diabolique.
  • Piette François
  • 22 mai 2008
  • Maserati
Avantages et inconvénients

       

      Je m’en rappelle comme si c’était hier. Les petites routes sinueuses des Dolomites, les paysages grandioses, et cette GranTurismo, véritable œuvre d’art qui m’avait subjugué par sa beauté latine. Pourtant, j’étais revenu en Belgique avec un petit goût de trop peu. Certes, les performances étaient au rendez-vous et les 405 chevaux du V8 4.2 bien présents, mais ce grand coupé 2+2 affichait un comportement de GT, pas de sportive. Evidemment, à l’époque, les responsables de la marque au trident s’étaient bien gardés de nous dire qu’une version « S » allait débarquer. C’est aujourd’hui chose faite, et c’est dans son fief de Modena où est implantée l’usine Maserati, que je suis parti à la découverte de cette version qui, autant vous le dire tout de suite, transfigure totalement la GranTurismo.

      Discrète

      Pourtant, à bien y regarder, la S ne se démarque pas vraiment par son apparence. Seuls les experts remarqueront les jantes de 20 pouces, les phares avant à fond noir, le béquet sur le coffre ou les bas de caisse légèrement modifiés. Et si vous cherchez un sigle « S » sur la carrosserie, vous n’en trouverez pas. Dans l’habitacle non plus vous ne distinguerez pas la différence. Pourtant, la partie centrale des sièges a été redessinée. Ce n’est malheureusement pas suffisant, et le maintien latéral n’est toujours pas leur point fort. Cela dit, la position de conduite est excellente, malgré un volant toujours trop grand. Comme chez Ferrari, les palettes situées derrière le volant sont fixes et de très grandes dimensions, ce qui facilite leur manipulation. Sur le tableau de bord, à gauche des boutons du système de navigation qui viennent en droite ligne de chez PSA (dommage !), on trouve un actuateur pour le mode sport de la boîte robotisée, et un autre pour passer en mode automatique. Contrairement à la GranTurismo, il n’y a aucun levier sous la main droite : il est remplacé par un bouton pour enclencher le premier rapport, et un autre pour passer la marche arrière.

      Moteur Ferrari

      Si quasiment rien ne distingue la « S » et la « normale » esthétiquement, il en va tout autrement dès que l’on démarre le moteur. Si le mode sport est activé, des valves pneumatiques modifient la sonorité de l’échappement, et là, on entre dans une autre dimension. Le moindre coup de gaz se traduit par une envolé lyrique suivie de gargarismes au lever de pied, lorsque les gaz recirculent dans les tuyaux. Frissons garantis. Mais Maserati ne s’est pas contenté de soigner la sono : la GranTurismo S hérite d’un tout nouveau moteur V8, celui de l’Alfa 8C. Construit chez Ferrari à Maranello, il développe 440 chevaux et 490 Nm (405 ch et 460 Nm pour la version normale) et sa cylindrée passe de 4,2 à 4,7 litres. Grâce à lui, la vitesse de pointe passe de 285 à 295 km/h, et le 0 à 100 km/h est effectué en 4,9 secondes au lieu de 5,2.

      Plus dynamique

      Voilà pour les chiffres, mais le plus important concerne les sensations de conduites. Certes, la GranTurismo S ne s’est pas allégée, et les 1.880 kilos sont toujours bien présents, mais son comportement est nettement plus dynamique. Grâce à des suspensions rigidifiées (nous n’avons essayé que les suspensions en acier, le système Sky Hook adaptatif est disponible en option) et à ses barres antiroulis de plus gros diamètre, l’inertie est mieux contrôlée et le roulis diminue de 10%. Même constat au freinage, où les étriers à six pistons procurent un excellent mordant. Grâce au système Transaxle (boîte à l’arrière), l’équilibre des masses (53% à l’arrière, 47% à l’avant) est toujours à l’avant.

      MC-Shift

      Mais ce qui fait réellement la différence, c’est la nouvelle transmission MC-Shift. Maserati a renoncé à utiliser une boîte à double embrayage, jugée trop encombrante, mais l’optimisation de la boîte robotisée aboutit à un résultat sidérant d’efficacité. En mode sport, lorsque le régime moteur est supérieur à 5.500 tr/min et que l’accélération dépasse 80%, les rapports passent en seulement 100 millisecondes. Pour y parvenir, le désengagement du rapport et l’engagement du suivant s’effectuent avant que l’embrayage s’ouvre et se ferme. Pour vous donner une idée, en mode normal (qui est loin d’être lent), le temps de passage est de 210 millisecondes. Du coup, cette GranTurismo S, c’est un peu Dr Jeckyll et Mr Hyde : silencieuse et confortable en mode normal, elle devient brutale et en met plein les oreilles par la simple pression d’un bouton au tableau de bord. Merci l’électronique !

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: Manufacturer. Vidéo ©: Manufacturer, François Piette. Source ©: Maserati.

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