Essais

Salon cosy et branché

Dans le segment des limousines, il est une référence parmi les références. Un paquebot sur roues qui, depuis bien des décennies, contribue à faire avancer l’Automobile en repoussant les frontières de la technologie. Cette fois, la Classe S s’offre un facelift et en profite pour avancer quelques raffinements supplémentaires ainsi qu’une version hybride.

  • Piette François
  • 20 janvier 2010
  • Mercedes-Benz
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier
  • Confort suprême
  • Insonorisation
  • Intégration de l'hybride réussie
  • Performances
  • Sécurité active et passive
  • Liste d'options longue et chère
  • Pas de mode 100 % électrique
  • Prix hors normes

Sapin de Noël

Vue de face, la Classe S faceliftée se reconnaît sur le champ ! Il faut dire que Mercedes n’a pas mégotté sur les lampes LED pour l’éclairage diurne ! A chacun d’apprécier selon ses goûts, mais à force de rajouter ces LED un peu partout, le côté statutaire de la calandre est désormais tempéré par ces guirlandes lumineuses… A force de maquiller Meryl Streep, vous finirez avec Britney Spears !

Assistances à la conduite

C’est une bonne vieille tradition, la Classe S représente le summum en terme de technologies embarquées. Et question sécurité, Mercedes fait rarement les choses à moitié ! Prêt ? C’est parti ! On commence avec l’Adaptive Highbeam Assist, qui contrôle le faisceau des phares, pour garantir une visibilité optimale sans aveugler les conducteurs venant en sens inverse. Le Night View Assist Plus, doté d’une caméra infrarouge, est désormais doté d’une fonction qui reconnaît les piétons qui auraient la mauvaise idée de se balader la nuit et dans le brouillard devant vos roues. Le Lane Keeping Assist, quant à lui, détecte les bandes de circulation via la caméra positionnée au sommet du pare-brise. Si le conducteur dévie de sa trajectoire, le système se charge de le prévenir via de petites vibrations dans le volant. Le Speed Limit Assist reconnaît les panneaux de signalisation et informe le conducteur de la vitesse à respecter. L’Attention Assist surveille de près le conducteur et le prévient lorsque le risque d’assoupissement est reconnu.

Sécurité active…

Les systèmes Brake Assist Plus et « Distronic Plus proximity cruise control » (à vos souhaits…) se chargent de maintenir une certaine distance avec le véhicule qui précède. En d’autres termes, si le système Pre-Safe détecte un accident inévitable, il actionne le système de freinage à sa puissance maximale.

Le comportement dynamique a également progressé, notamment via la nouvelle direction, baptisée Direct-Steer et qui présente une démultiplication variable pour une plus grande agilité. Le contrôle actif de la suspension est également revu et se voit désormais doté d’une fonction stabilisante en cas de vent latéral (en option pour les modèles à propulsion motorisés par des 8 et 12 cylindres - de série sur la S600). Enfin, le freinage est réparti de manière inégale sur les quatre roues en cas de fort ralentissement en courbe.

Pour éviter de s’ennuyer…

La Classe S se destine aux mélomanes avertis, la nouvelle interface musicale dispose en effet d’un disque dur de 7,2 GB ainsi que d’un système de recherche perfectionné. Il est désormais possible de lire une clé USB ainsi que de connecter un iPod. Les autres nouveautés concernent l’affichage multimédia : le Splitview permet au conducteur de suivre le GPS et au passager de visionner un DVD, le tout sur le même écran. Pour conclure, notons trois nouvelles combinaisons de couleur intérieures, ainsi que cinq essences de bois différents.

Le moteur hybride

Première voiture à utiliser en série les batteries au lithium-ion (fallait bien innover quelque part…), la Classe S Hybrid utilise un V6 essence comme moteur thermique. D’une cylindrée de 3.5 l, il développe 279 chevaux. Soit une jolie cavalerie… Mais couplez ce moteur à une unité électrique de 20 chevaux et, surtout, 160 Nm au démarrage et vous obtiendrez une puissance totale de 299 chevaux et un couple de 385 Nm. Le tout est couplé à la bien connue 7G-Tronic, la boîte automatique à 7 rapports.

Tout d’abord, avant de passer à l’aspect pratique des choses, petite note importante : la Classe S n’est pas une Toyota Prius. Les finalités sont très différentes : quand cette dernière fait de l’écologie son cheval de bataille, la berline allemande en fait plutôt son alliée. Nuance… Bref, ne vous attendez dès lors pas à être assiégé de logos éco, prêts à vous menacer si votre pied droit se met à chatouiller le plancher, voire de mode entièrement électrique… Non, la Classe S ne sait se mouvoir via son seul moteur électrique, mais sa fonction Start & Stop coupe le moteur à l’arrêt !

Prêt à embarquer ?

La Classe S, c’est un monument. A force de changer de voitures, on finit forcément par se blaser. Mais ce paquebot-là, il se révèle toujours aussi impressionnant ! Le confort dépasse l’entendement, la Mercedes s’apparente à un tapis volant qui vous isole des irrégularités de chaussée. Et Dieu sait si ces dernières sont nombreuses ! Ambiance calme et zen, discrètement rehaussée par un éclairage indirecte, silence d’or, confort moelleux mais non chaloupant, la croisière s’amuse ! Et combinez cela avec le massage des sièges, la superbe stéréo Harman Kardon et vous éprouverez du mal à en sortir. Le système Splitview, permettant au conducteur de suivre le GPS et au passager de regarder la télévision est absolument épatant !

Et le moteur ?

Chuchotant discrètement, le V6 roucoule de bonheur en appuyant plus fort ! Son chant est discret mais mélodieux. De nombreux écrans vous rappellent d’où vient l’énergie (moteur thermique, ou électrique et thermique), l’état de charge de la batterie, le sens du courant, l’âge du capitaine,… Boîte en mode C (pour confort) et l’accélération se fera linéaire, pas franchement grisante, mais suffisante pour dominer le trafic sans avoir l’air de vraiment y toucher. Basculer en mode Sport et la poussée se fait plus nette, avec un passage des rapports retardé et un V6 chantant dans les tours.

Mercedes annonce une consommation moyenne de 7,9 l/100 km, soit des émissions de 190 g/km. Un record pour ce genre de voiture… Pour ma part, circulant principalement sur grands axes et autoroutes, ce à quoi la voiture se prédestine, j’ai atteint un raisonnable 9,8 l/100 km environ. Une belle valeur, sans pour autant être réellement spectaculaire.

Prix

Bon, c’est sûr, on n’est pas dans le low cost… Affichée à 92.807 €, la Classe S Hybrid n’est sans doute pas franchement donnée… A ce prix, l’équipement est évidemment archi-complet, même si l’on note encore quelques mesquineries sur la liste d’options (comme les sièges chauffant, le sac à skis, la climatisation du compartiment arrière,…). Pour la version longue, il faudra débourser 98.131 €… Le prix d’un petit appart ? Certes, mais hormis la salle de bain et la cuisine, la Classe S peut être considérée comme un luxueux duplex !

Conclusion

Le vaisseau intercontinental tout électrique, ce n’est pas encore pour aujourd’hui, voire, à en croire les hommes de Mercedes, ni même pour demain : l’utilisation faite de ces grosses limousines va en effet, à l’opposé des contraintes exigées par les véhicules 100 % électriques. Reste cette formule hybride, qui n’enlève rien aux délices habituels d’une Classe S, mais qui promet une bonne conscience écologique.
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Mercedes.

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