Essais

De plus en plus sport !

Aussi remarquables soient-elles, les Mercedes SLK n’ont jamais vraiment attiré les véritables sportifs, qui les considèrent plus comme des « attrapes-minet » que comme de véritables roadsters pour les « purs »… Mais cette vision quelque peu restrictive des choses est sur le point de changer ! Mercedes a profité de ce relifting pour affirmer le caractère dynamique de ses SLK ! Et le résultat n’est pas triste !
  • Piette François
  • 14 novembre 2008
  • Mercedes-Benz
Avantages et inconvénients
  • 200 k efficace et disponible
  • 350 pêchue et mélodieuse
  • Boîte auto 7 (350)
  • Excellent châssis
  • Ligne attrayante
  • Qualité de fabrication
  • Toit rigide
  • Boîte auto 5 (200 k)
  • Equipement de série
  • Options nombreuses
  • Options nombreuses et onéreuses
  • Prix élevé
  • Suspensions fermes (châssis sport)

Quelques modifications subtiles mais…

Esthétiquement, on reconnaît ce nouveau SLK à son bouclier avant recevant un spoiler inspiré de la F1, à son diffuseur arrière et à ses sorties d’échappement trapézoïdales. Dans l’habitacle, le volant à trois branches évoque le sport et l’instrumentation est réaménagée. Mécaniquement parlant, ce sont principalement les 200 Kompressor et 350 qui subissent le plus de modifications, avec un gain sensible en puissance à la clé : 21 chevaux pour la première et 33 pour la seconde. Les autres versions (280 et AMG) restent quant à elles, identiques. Les réglages du châssis ont également été peaufinés.

Un 1.8 l rond et un V6 superbe

Les appellations de chez Mercedes (le dicton est aussi valable pour BMW) sont parfois trompeuses. Sous le capot de la 200 Kompressor, pas de 2 l, mais bien un 4 cylindres de 1.8 l de cylindrée. La puissance a été relevée de 163 à 184 chevaux et le couple, de 240 à 250 Nm. Associable à une boîte manuelle à 6 rapports (un brin accrocheuse mais bien étagée) ou automatique à 5 vitesses (à déconseiller), ce moteur suralimenté par compresseur est toujours aussi plaisant à l’usage… Du punch, il en a, et à tous les régimes même ! Inutile de pousser les rapports jusqu’à la zone rouge toutefois, la mécanique s’y étouffe. Les ingénieurs ont particulièrement peaufiné sa sonorité et le résultat est sympathique ! Désormais ce moteur ne chante plus comme une casserole et ses inflexions graves agrémentées du sifflement du compresseur ravissent les tympans. Mercedes annonce 236 km/h et 7,6 secondes pour le 0 à 100 km/h.

Mais question sonorité, il passe pour un chanteur de bistro face au ténor d’opéra qu’est le V6 3.5 l ! Quel coffre, quelle présence ! Il faut dire que Mercedes a mis les petits plats dans les grands pour orchestrer la mélodie de son V6 : admission travaillée, échappement soigné avec clapets, bref, la totale ! Au démarrage, le moteur s’ébroue discrètement dans un grondement sourd. Une tonalité rauque qui mue vers un miaulement aigu et métallique à hauts régimes. Et pour couronner le tout, des petites explosions sourdes s’invitent de temps à autres au lever de pied ! Décidemment, Mercedes nous surprend de plus en plus avec la « signature sonore » de ses bolides ! Avec ses 305 chevaux et ses 360 Nm, il n’éprouve aucun mal à donner des performances de feu au roadster à l’étoile. Pour peu, on se croirait dans une version AMG ! Réactif à tous les régimes, il monte dans les tours avec une verve jamais vue chez le constructeur pour venir taper dans le rupteur bien au-delà des 7.000 tr/min ! Quelle perle ! Ce moteur-ci se savoure tant avec une boîte automatique à 7 rapports qu’avec une unité manuelle à 6 rapports. Et, contrairement à la version 4 cylindres, je vous conseille ici l’unité automatique ! Pour sa rapidité, sa douceur et sa gestion particulièrement intelligente et fine ! Cerise sur le gâteau : le petit coup de gaz donné au rétrogradage, histoire de flatter les tympans. Les performances annoncées sont loin d’être tristes : 0 à 100 km/h en 5,4 secondes et 250 km/h en pointe !

Comportement

En propulsion équilibrée, la SLK présente un comportement remarquablement neutre, qui peut varier au gré de vos envies, mais restera toujours progressif. Si les amateurs seront ravis par le train avant tranchant, les plus sportifs seront frustrés par l’ESP, jamais complètement déconnectable. La SLK colle donc au plancher, avec des réactions saines et logiques. La direction complète bien ce tableau, se montrant nettement plus précise que sur les autres produits de la marque. Quant au freinage, les grands disques ventilés ne sont pas là que pour la garniture ; ils servent également à ralentir efficacement la bête propulsée par ses plus de 300 chevaux.

Confort

Notre 350 était dotée du kit AMG comportant des suspensions rabaissées : le résultat est sans appel pour vos lombaires : C’est ferme et ça secoue ! Autant donc en rester avec les suspensions de série, qui réussissent à préserver un confort honorable, ainsi qu’une certaine qualité de filtrage. L’ergonomie est bonne, sauf pour les commandes situées au bas de la console et l’insonorisation mérite des éloges. Si elle parvient à contenir efficacement les bruits de vent, elle laisse percevoir les rugissements des mécaniques, surtout ceux de la 350 ! Que du bonheur ! Quant au confort décapoté, on atteint des sommets, surtout avec l’Airscarf, soit le fameux chauffage de nuque qui pulse de l’air chaud ! L’habitabilité est excellente et le conducteur n’éprouvera aucun mal à se concocter une bonne position de conduite : le mérite en revient aux amplitudes et à la multitude de réglages possibles. A noter que la nouvelle interface multimédia se révèle particulièrement efficace, la commande vocale étant plus locace qu’auparavent. En revanche, dommage que la molette Comand ne soit toujours pas disponible. Cette dernière facilite d’autant la prise en main.

Tarifs et équipement

S’il fallait trouver un gros défaut à cette Mercedes, c’est bien ici qu’il se situe… Mais ça, vous vous en doutiez ! Prix de base pour une SLK 200 Kompressor à boîte manuelle : 39.688 € ! Pan ! Et rajoutez 716 € pour la peinture métallisée, 382 € pour les sièges chauffant, 123 € pour les capteurs de pluie, 38 € pour le porte-gobelets (ce n’est pas une plaisanterie !), 44 € pour le pommeau en cuir (ici non plus !), 667 € pour la climatisation automatique, 402 € pour l’Airscarf (chauffage de nuque), 1.031 € pour les phares bi-xénon, et je ne vous parle même pas des différentes radio, GPS et autres selleries cuir dont les prix cumulés peuvent atteindre 6.000 € ! Pas très compliqué, dès lors, d’atteindre les 50.000 € !

Quant à la 350, c’est 49.368 € qu’il faudra débourser, voire 51.713 € si vous la prenez avec l’excellente boîte automatique ! Petite info : le kit AMG est proposé à… 3.678 € ! Nous voilà quasiment au prix d’une Porsche Boxster S ! Certes, cette dernière est bluffante d’efficacité et possède un blason évocateur, mais son équipement est tout aussi indigent, son flat-six est moins puissant et ce n’est jamais qu’une capote souple qui lui sert de couvre-chef.

Chapitre consommation, Mercedes a réussi à limiter les dégâts, avec une moyenne d’environ 9 l/100 km pour la 4 cylindres et de 12 l/100 km pour la V6. En termes d’émissions de CO2, Mercedes annonce 182 et 219 gr/km.

Conclusion

Le but est atteint ! La SLK est enfin devenue ce roadster sportif, au ramage aussi affriolant que le plumage ! La 350, tout particulièrement, nous aura bluffé de par l’indicible agrément de conduite qu’elle distille ! Son V6 chante juste, son châssis est finement réglé et sa qualité de construction ne mérite que des éloges ! Pour qui se sent touché par cette période de crise, la 200 Kompressor est loin d’être un modèle au rabais (y compris, hélas, pour le tarif), en distillant les ingrédients qui font le succès de sa grande sœur !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette. Source ©: Mercedes.

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