Quel rôle ingrat parfois de celui d'essayeur (si, si je vous assure). Ce n'est pas qu'on ne s'amuse pas au volant du Viano, non, mais on regrette d'être obligé de conduire. En effet, les passagers de la version Fun du monospace-utilitaire de Mercedes profitent d'un confort et d'un espace inégalable. Grâce à la table, aux espaces de rangement, à l'éclairage multiple et à la modularité du siège arrière et de la banquette, on peut y travailler, y jouer, s'y reposer, pique-niquer, dormir... Bref, on peut y vivre. Pendant ce temps, au volant on enfonce généreusement l'accélérateur pour obtenir des performances dignes d'une berline, mais les suspensions, le bruit du moteur et le grand volant rappellent que cela reste « une quasi-camionnette ». En version longue avec un empattement de 3200 mm, le Viano cache un moteur de 2.2 L Diesel d’une puissance de 150 chevaux (version Fun) qui balance le 0 à 100 en 11,1 secondes (BVA). Ce grand monospace propose cependant de nombreuses variantes propulsives : deux CDI et deux V6 essence de 80 kW (109 ch) à 160 kW (218 ch). Une cavalerie plus que suffisante pour tirer les 2 tonnes à 2,2 tonnes du Viano. Le freinage est lui aussi conséquent avec un très bon grip, pourtant le Viano ne peut s’empêcher d’avoir du roulis lors d’un évitement et de glisser légèrement de l’arrière… Autant savoir ! On regrettera aussi sur le gazole essayé des vibrations des rétroviseurs extérieurs au-delà de 100 km/h. Pour tous les goûts Le Viano à l’esthétique équilibrée et racée est également un véhicule polyvalent avec ses différentes variantes : trois longueurs de véhicule (deux empattements), trois lignes d’équipement Trend, Ambiente, Fun et une version camping-car Marco Polo. La Fun essayée peut être utilisée comme voiture VIP, comme bureau roulant ou simplement comme voiture sympa pour une grande famille, chien compris. En effet, l’arrière est constitué d’un siège escamotable installé dos au sens de marche, d’une banquette arrière et d’une table. Entre la table et la porte coulissante à droite, un espace immense idéal pour le chien, surtout s’il est du genre « frère des ours ». La banquette arrière peut aussi se transformer en lit d’appoint. À l’avant, on profite de deux sièges non pivotants mais très confortables. Une prise 12V à l’arrière, un réglage spécifique du chauffage, un équipement audio qui englobe tout l’habitacle, des tiroirs sous la banquette… rien ne manque. Le seuil de chargement du grand hayon arrière est très bas et pratique pour accéder au coffre immense qui peut carrément devenir géant. En version compacte, la table est plutôt remplacée par une tablette et les sièges avant sont pivotants, mais le concept reste le même. La liste des options permet de le transformer en mini camping-car avec le toit Westfalia. La version Trend est plus traditionnelle avec deux rangées de sièges qui se font face à l’arrière. L’Ambiente est synonyme de luxe et de transport de passagers et la modularité brille ici dans toute sa splendeur. De monospace gigantesque, il devient utilitaire léger à plancher plat. Dans un espace réellement cosy. Le Marco Polo, enfin, est un vrai camping-car, coin cuisine compris avec le pack Westfalia ! Et en feuilletant le catalogue d’options avec les packs d’équipement disponible, on peut vraiment « fabriquer » le Viano qui colle à son mode de vie familiale ou professionnelle. Plus explorateur que chineur La boîte auto 5 rapports qui équipait le CDI 2.2 confirme la maîtrise de Mercedes dans ce domaine. En effet, les chiffres d’accélération sont meilleurs avec la boîte auto très réactive et plaisante ! Si bien qu’elle est proposée d’office pour les moteurs essence. De plus, le levier est placé de manière très ergonomique, ce qui préfigure une utilisation aisée de la boîte manuelle 6 vitesses pour les versions Diesel. On regrettera toutefois que le système d’aide au parking ne soit qu’une option. Dieu qu’il n’était pas facile de placer le Viano entre le mur, le bout du parking et la voiture de madame. C’était au centimètre près, tête par la fenêtre ouverte pour placer le monospace dans l’espace disponible. Un petit tour au centre ville de Bruxelles a permis de constater qu’il n’est vraiment pas simple de stationner l’engin. La sécurité est aussi digne de l’insigne sur le capot. Ce dernier, moins droit qu’un utilitaire et rallongé, offre un potentiel d’absorption de l’énergie cinétique élevé, ce qui garantit une meilleure protection au conducteur et aux passagers en cas de choc frontal. Les airbags sont présents en nombre suffisant et la panoplie d’aide électronique est complète. ABS associé à la régulation de l’antipatinage ASR, répartiteur de freinage EBV, freinage d’urgence assisté BAS et ESP sont là pour aider le chauffeur et corriger ou diminuer l’impact des erreurs de jugement ou de réaction du conducteur. Une suspension pneumatique est disponible en option (de série sur Ambiente). Elle est équipée d’un correcteur d’assiette automatique à l’essieu arrière en liaison avec une suspension acier confort à l’essieu avant. De quoi partir rassuré sur les routes d’ici et de là-bas, avec toute la tribu et leurs encombrants bagages. Petite « anecdote » : lors de l’essai, le pneu avant droit a éclaté. L’éclatement a été soudain, même si le volant a montré des signes inquiétant de comportement aléatoire un peu avant, mais la situation de la route dans la portion du Ring vers Waterloo sans bande d’arrêt d’urgence ne permettait pas de s’arrêter. Une fois l’incident survenu, le Viano est resté maîtrisable suffisamment pour le placer en lieu sûr sur le bas côté. L’occasion de tester l’efficacité du service de dépannage de Mercedes. Une fois le véhicule, et votre serviteur, en sûreté, tout fut réglé en une grosse heure. Heureusement que le Viano a une vraie roue de secours sous le châssis. Et dire qu’il y en a qui pensent vraiment qu’on ne crève plus jamais ! © Olivier Duquesne