Le ticket "chic"!

Parmi celles-ci, nous avons une faiblesse toute particulière pour l'atypique Clubman, le dérivé "break" de la Hatch. Originale de par ses ouvrants (petite porte suicide du côté droit, histoire de faciliter l'accès aux places arrières, et pour le coffre, deux ouvrants antagonistes hérités des anciennes mini break, appelées à l'époque "Countryman": vous suivez toujours?), la Clubman profite, comme ses ancêtres d'un empattement rallongé, tout bénéfice pour les passagers arrières et le confort, et d'un porte-à-faux plus important, rendant ainsi la capacité du coffre (presque!) acceptable, le tout habillé d'une ligne à notre avis très réussie.

Une Mini, en plus pratique!

La Clubman corrige les défauts de la Hatch, avec ses aspects pratiques plus aboutis, son habitacle plus accueillants et un confort en net progrès grâce à l'empattement rallongé, sans que ça se paie vraiment au niveau du comportement qui reste toujours aussi vif et amusant.

Avec 143 chevaux (ou 136 sur notre voiture d'essai, pour des raisons fiscales), la Cooper SD en offre sur le papier bien plus que la Cooper D équipée du bloc 1.6 L qui se contente de 112 chevaux, de quoi sans doute adopter le patronyme SD et se parer de la robe des Cooper S. Notre Clubman adopte donc la prise d'air de capot, les boucliers spécifiques et la double sortie d'échappement, ainsi que quelques détails d'équipement.

Plus d'efficacité que de sensations

Pas de miracle au niveau de la sonorité, quoi qu'en promette le constructeur: nous avons bien à faire à un diesel, et son chant ne possède rien de particulièrement mélodieux ou excitant, même si son niveau reste acceptable dans l'habitacle. Particulièrement coupleux avec 305 Nm disponibles de 1750 à 2700 trs/min, le bloc 2.0 L offre de belles accélérations et de non moins belles relances à la voiture, mais bizarrement sans avoir réellement l'air d'y toucher.

Les chiffres sont là, bien plus attractifs que la Cooper D, alors que le ressenti ne le laisse pas deviner, sans doute à cause de l'extrême élasticité et de la bonne volonté du bloc 2.0 L. A contrario, on pouvait craindre une certaine difficulté à faire passer un tel couple sur un train avant que nous avons déjà pris en défaut sur d'autres modèles (nous gardons un souvenir épouvantable d'un cabrio Cooper S!), il n'en est rien, et la Clubman se montre agréable et précise à mener sur un tempo plus rapide.

Nous persistons cependant à prétendre que la monte pneumatique en 17 pouces proposée en option constitue un mauvais choix pour la Mini: génératrice de bruits de roulement envahissants, elle nuit au confort sans apporter un "plus" particulièrement sensible en termes de précision de conduite. Autant les pneus de 17 ne nous dérangent pas sur une Mini Cooper S Coupé, autant ils paraissent déplacés sur une Clubman!

Shooting break

On l'a vu plus haut, la Clubman se démarque de la Mini Hatch par un meilleur confort et des aspects pratiques plus conséquents. Elle ne revendique pourtant aucune prétention de voiture utilitaire, s'éloignant définitivement des prétentions d'une Clio Estate ou d'une 207 SW. Pas vraiment une voiture des familles non plus, la récente Countryman et ses ouvrants classique paraît mieux faire l'affaire.

Avec une Clubman, on retrouve un certain style anglais, un peu décalé, celui d'une nation qui a inventé le terme "shooting break", un produit inclassable, exclusif, bourré de style, sans négliger pour autant certains aspects pratiques. La Clubman s'en rapproche et a le mérite, sans doute au désespoir de BMW mais au grand bonheur de ses heureux propriétaires, de ne pas se croiser à tous les coins de rue.

Et comme notre petit doigt nous dit que son éventuelle descendante risque bien de perdre un peu de son originalité pour plaire au plus grand monde, la Clubman vaut qu'on s'y intéresse, pour qui pense à acquérir une Mini! Après, ce sera affaire de choix, entre une Cooper S vraiment performante, une Cooper D particulièrement attractive financièrement, tant sur un plan fiscal qu'au niveau de la consommation, et une Cooper SD, plus gratifiante, plus performante, certes, mais pénalisée fiscalement par un moteur deux litres, une consommation légèrement plus élevée et des performances (discrètement) plus flatteuses…