Essais

Grosse cavalerie

En adoptant le nouveau moteur V6 diesel de l’Alliance Renault-Nissan, le Navara prend le large sur ses concurrents en matière de performances. Mais est-ce vraiment là l’essentiel ?
  • Piette François
  • 29 avril 2010
  • Nissan
Avantages et inconvénients

      Avec son moteur diesel quatre cylindres 2,5 litres de 171 chevaux, la précédente génération de Navara n’était pas vraiment à la traîne en matière de puissance. Cela n’a pas empêché Nissan de revoir sa copie. D’abord, ce même 2.5 dCi gagne 19 chevaux (désormais 190 ch) grâce à une injection directe fonctionnant désormais à 2.000 bars de pression (1.800 bars auparavant) et un nouveau turbo à géométrie variable. Si les performances sont naturellement en hausse, la consommation est en baisse de 1,3 l/100 km (8,5 l/100 km) et les rejets de CO2 chutent de 40 g (224 g/km).

      Chevaux à gogo

      Mais la vraie nouveauté sous le capot du Navara, c’est l’arrivée du moteur V6 diesel (code usine V9X) mis au point par l’Alliance Renault-Nissan (on le retrouvera notamment dans les prestigieuses Infiniti). Un moteur de luxe, donc, dans un utilitaire : amusant ! Outre sa puissance spécifique élevée (231 ch) et son couple monumental de 550 Nm disponible dès 1.700 tr/min, ce nouveau bloc se distingue par une série d’originalités, dont un ralenti qui ne tourne qu’à 650 tr/min. L’angle inhabituel du V (65 degrés) offre un excellent compromis entre équilibrage (absence vibrations) et compacité mécanique tout en permettant l’implantation du gros turbo au centre du « V ». Une autre surprise vient du matériau utilisé pour le bloc. Les ingénieurs sont arrivés à la conclusion que l’aluminium était trop compliqué à mettre en œuvre, et que la fonte classique aurait pesé trop lourd sur l’essieu avant, pénalisant ainsi la tenue de route. La solution retenue est celle de la fonte CGI (Compacted Graphite Iron) qui, bien que plus lourde que l’aluminium, n’exige pas l’ajout de contreforts pour assurer la rigidité et permet de se passer d’isolants phoniques. Du coup, le poids reste limité.

      Boîte lente

      Au volant, ce nouveau moteur transforme le placide pick-up à vocation utilitaire en une machine performante (près de 200 km/h en pointe !). Le silence de fonctionnement est stupéfiant, que ce soit au niveau des trains roulants ou du moteur. Malheureusement, le paramétrage de la nouvelle boîte automatique à sept rapports (la même que celle qui équipe le 370 Z !) annihile quelque peu les velléités de l’engin. Plutôt lente et peu réactive, elle permet de rouler sur le couple, mais pas d’adopter une conduite dynamique. En usage tout-terrain, cette boîte bénéficie d’un réducteur qui permet d’avancer à très faire allure à peu près n’importe où, à condition de déconnecter l’ESP, livré en série, et d’enclencher la transmission intégrale (le Navara évolue en 4X2 sur la route).

      Evolution discrète

      Pour reconnaître extérieurement le nouveau Navara de l’ancien, il faut avoir l’œil aiguisé. Les concepteurs n’ont pas voulu révolutionner la ligne, et les modifications concernent essentiellement le capot, la grille de calandre, les phares et le bouclier (plus arrondi, il allonge la voiture de 8 cm). A l’arrière, le nouveau pare-chocs abaisse visuellement le centre de gravité. L’ensemble de ces modifications fait gagner un point de Cx au Navara (qui passe de 0,38 à 0,37). Pour le reste, le nouveau Navara existe en versions King Cab ou Double Cab.

      Plus bourgeois

      Dans l’habitacle, par contre, les évolutions sont plus perceptibles. Certes, le volant n’est toujours pas réglable en profondeur, mais les sièges ont été intégralement repensés et se révèlent nettement plus confortables que par le passé. Pratique : les vide-poches des contreportes ont été agrandis et accueillent un livre de cartes au format A3 ainsi qu’une bouteille d’un litre. Côté équipements aussi, le Navara progresse. Une caméra de recul est disponible (une solution unique sur le segment des pick-up), ce qui facilite grandement les manœuvres une fois que la benne est chargée. Un limiteur de vitesse est intégré au régulateur et, surtout, le client peut désormais se payer le Nissan Connect Premium qui combine GPS, centre audio et gestion des appels téléphoniques via Bluetooth. On regrettera seulement le manque de précision de la navigation et le fait que celle-ci ne dispose pas de mode « off-road » permettant d’évoluer hors de l’asphalte. Le prix de cette version V6 n'est pas encore connu.
       

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: Manufacturer. Source ©: Nissan.

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