S’asseoir au poste de pilotage du Pathfinder ou du Navara, c’est kif-kif bourriquot. La calandre aussi a une personnalité identique. Il faut dire que les deux voitures font partie d’un projet commun. Mais le Navara joue sur les plusieurs tableaux : être confortable tout en étant pratique et efficace. Mélange des genres C’est par le châssis qu’on comprend mieux la philosophie du modèle. Ainsi, à l’avant on retrouve deux roues indépendantes à doubles triangles : pas vraiment la suspension d’un pick-up. Elle est plus conventionnelle pour ce type de véhicule à l’arrière. En effet, il repose sur un essieu rigide couplé à des ressorts à lames indispensable pour supporter de lourdes charges. Se distinguant ainsi du Pathfinder. De même, l’empattement est plus long passant à 3200 mm. Ayant quatre roues motrices dans la version que nous avons essayée, le Navara est également construit sur un châssis en échelle à carrosserie séparée idéal pour le tout-terrain. Puissant Notre modèle d’essai était la version Double Cab avec un moteur Diesel 2.5 dCi de 174 chevaux. Un bloc qui n’est pas innocent quant aux qualités routières de l’engin. Ce quatre cylindres turbodiesel à 16 soupapes et double arbre à cames en tête, avec injection directe par rampe commune de deuxième génération, turbocompresseur à géométrie variable et nouveau système d’arbres d’équilibrage, a non seulement une belle puissance de 128 kW. Il a aussi un couple phénoménal de 403 Nm disponible dès 2000 tr/min ! Au volant, on est surpris des capacités de réaction. On ne s’ennuie pas à bord. D’autant qu’il n’a besoin que de 11,2 s pour passer de 0 à 100 km/h. En même temps, son couple lui permet d’être à l’aise à vitesse réduite et à la relance. Avec toutefois quelques claquements venant du capot lorsqu’on le pousse un peu et le matin à froid. Pick-up avant tout Mais si le Navara est dynamique sur la route, il reste un pick-up, notamment avec les réactions sautillantes du train arrière lorsque la benne est vide. Et pas seulement sur les dos d’âne. Toutefois, contrairement à d’autres pick-ups, l’arrière trépidant a finalement peu tendance à partir en travers. Il faut aussi s’habituer au gabarit du véhicule (5220 mm de long et 1850 mm de large) et notamment de cet immense arrière rendant l’art du créneau particulièrement délicat. Par contre, on sourit à l’approche de l’hiver ou en sortant du bitume. Nissan nous a préparé là un véritable 4x4. Par son couple, sa puissance et sa transmission, le Navara s’amuse des difficultés du tout-terrain. Hors piste La puissance est transmise aux roues via une boîte manuelle à six rapports, ou une boîte automatique à cinq rapports, équipée d’un réducteur. En conditions normales, la Nissan n’utilisera que les roues arrière motrices. Et uniquement deux roues motrices. Mais le conducteur peut enclencher un mode 4x4 via une commande électrique rotative au tableau de bord. Le couple est alors réparti de manière égale sur les quatre roues. Le Navara profite d’une garde au sol de 233 mm et des angles d’attaque et de fuite de 29 et 23 degrés, facilitant le franchissement. Le passage gué peut s’effectuer jusqu’à 450 mm. De plus, le conducteur a la possibilité de verrouiller le différentiel arrière, sous réducteur, lorsqu’une roue a perdu toute adhérence. Facile En pratique, les chemins, la boue, la neige et le sable ne sont guère difficiles. Il faut vraiment chercher des sentiers tortueux sauvages pour mettre un peu le Navara en difficulté. Lors du salon de Val d’Isère nous avons pu apprécier ses qualités. Il passe vraiment presque partout sans aucune difficulté. Même en pneus route. Mais revenons un peu sur la route pour remarquer que la direction fait appel à une crémaillère assistée. Quant aux freins, ils sont à disques ventilés à l’avant et à tambours à l’arrière. L’ABS fait partie de l’équipement standard. Un freinage qu’il convient de tester car le Navara montre là ses limites sur la route. Ce n’est pas un monovolume ou un SUV. De la place Ce qui étonne aussi c’est le confort et la place à bord. On a ici un pick-up super équipé avec un habitacle de SUV. Les sièges arrière de la double cabine (quatre portes - cinq places) peuvent même se rabattre ou servir de cache-bagages. Tout derrière, le plateau de charge a une longueur de 1,5 m environ. Pareil pour la largeur : 1,50 m. Si on abaisse la ridelle, on passe alors à 2 mètres de longueur. Pour faciliter le chargement, les ingénieurs Nissan ont pensé à limiter l’intrusion des chandelles de suspension arrière dans l’espace de charge. Et puis, il y a la petite attention typiquement Navara : un marchepied à l’arrière pour accéder plus facilement sur le plateau. C’est évidemment de la vraie benne de pick-up où il est possible de déposer un tas de choses depuis des branchages jusqu’au quad. Pesant un peu plus de 2 tonnes, le Navara Double Cab peut tracter 3 tonnes et transporter 770 kg de charge utile. On le voit, le Navara retrouve vite ses qualités d’utilitaire. Il