Plus consensuelle que sensuelle

Tradition maison

Fade ? Non, nous n’irons pas jusque là. La 508 affiche des traits traditionnels, élancés, assez fins, mais on n’y voit guère d’exubérance ! Il faut dire que la clientèle maison est plutôt frileuse à l’idée d’un grand chambardement ! En clair, cachez le lion, mettez-y le logo que vous voulez et ça passera très bien ! Voilà donc une berline taillée pour être vendue en masse aux quatre coins du globe… Quitte à y perdre l’agressivité (pas forcément élégante, il est vrai) qui caractérisait le précédent modèle. Pour plaire à tout le monde, mieux vaut modeler des formes lisses ! Le break (SW chez Peugeot) présente une ligne plus aguicheuse, la malle arrière de la berline ne résumant pas vraiment une inspiration divine du designer…

Souvenirs, souvenirs !

La 407, c’était d’abord et avant tout un fabuleux châssis et surtout, un train avant à double triangles à pivot découplé. Kesako ? Une machine extraordinaire, capable d’enfiler les virages avec un mordant incroyable pour une berline ! Il faut dire que cette architecture technique est surtout répandue en compétition, ceci expliquant cela ! Bref, en voilà une qui nous aura laissé de sacrés souvenirs.

Méthodes traditionnelles…

Mais voilà, la clientèle a changé et ses préoccupations également. Désormais, il n’est plus question d’enchaîner les virages à un rythme effréné, mais bien de se soucier de notre planète. Pour la 508, Peugeot est donc revenu à un train avant nettement plus classique avec des pseudos McPherson. Et le train avant à pivot découplé, aux oubliettes alors ? Non, il atterrit sur la version GT, uniquement disponible avec le plus puissant des moteurs, à savoir le 2.2 HDi de 204 chevaux ! Une certaine logique des choses finalement…

Au vert !

Mot d’ordre de la 508 : moins consommer ! Et pour y arriver, elle s’allège en faisant appel à des matériaux plus nobles, remplace son V6 HDi par un 2.2 HDi aussi puissant mais nettement plus sobre, acquiert la technologie e-HDi pour son 1.6 HDi (une technologie qui ne devrait pas tarder à se généraliser sur les autres moteurs)… Sans oublier, naturellement, un emploi massif de matériaux à faible empreinte écologique.

A bord !

Tout d’abord, on est séduit par la qualité de la finition, le choix des matériaux et la présentation de l’ensemble. La 508 n’a plus grand-chose à envier à ses concurrentes allemandes ! Peugeot a bien appris les leçons du passé ! Quoique… Au volant des versions SW, quelques bruits de mobilier restaient malgré tout perceptibles. Des cas isolés à mettre sur le dos de nos véhicules de présérie, n’en doutons pas. L’habitabilité est excellente à l’arrière et le toit panoramique inonde l’habitacle de lumière…

Que du positif, alors ? Non. Les grands se plaindront de la position de conduite, toujours trop haute, des sièges peu inspirés et, de manière générale, du manque d’espaces de rangement. Le coffre apparaît plus convaincant sur le break (660 litres, vous avez dit « woaouuuuuuw » ?), surtout pour une question d’accès ! Dans les deux cas, vous aurez droit à un double plancher.

Parmi les nouveaux équipements, notons la climatisation à quatre zones, la carte mains libres et l’affichage tête haute (mal placé, cela dit).

e-HDi

N’y allons pas par quatre chemins, la boîte de vitesses robotisée imposée sur ce modèle apparaît franchement datée face aux dernières réalisations à double embrayages. A quand la boîte manuelle ? Bientôt, nous dit-on. Si la gestion est acceptable en conduite tranquille, elle devient franchement énervante en conduite sportive, voire pour un simple dépassement : ça cafouille et ça perd les pédales ! Dommage, vraiment, car pour le reste, c’est plutôt réussi : le moteur est souple et silencieux, le train avant assez mordant, et le silence à bord est roi ! Même le confort est franchement réussi !

2.0 HDI boîte manuelle

Ce 2.0 HDi de 136 chevaux est une vieille connaissance. Et force est de reconnaître qu’il a pris un coup de vieux, question insonorisation ! Son punch et sa souplesse restent toujours d’actualité, mais il gronde plus que ses camarades. Quant à la boîte manuelle, si elle se révèle nettement plus agréable que la boîte robotisée, elle pêche toutefois par une commande aux débattements assez longs. A noter que le moteur se fait lourd sur le train avant qui paraît dès lors manquer de tranchant face aux autres versions.

2.2 HDI

Ici, c’est l’extase ! Uniquement disponible en finition GT et donc, avec le train avant à pivot découplé, ce modèle est une ode au plaisir de conduite. La direction dirige les roues avec autorité et précision ! Le comportement routier affiche une insolente suprématie sur ses concurrentes ! Oui, Peugeot reste un maître dans l’art du compromis confort/tenue de route et cette version nous le prouve ! Quant au moteur, il fait certes regretter le doux feulement du V6 (son claquement manque de noblesse), mais son punch rassure et sa boîte auto est un régal, elle aussi.

1.6 THP 156 chevaux

La révélation. Souvent occultées par les diesels, les versions carburant à l’essence ne manquent cependant pas d’intérêt. Voilà qui est encore confirmé par ce moteur THP 156 qui offre tout : rondeur, souplesse, nervosité et un feulement parfaitement maîtrisé et pas désagréable à l’oreille ! De plus, sa réelle légèreté rend le train avant encore plus directif et précis ! Question comportement, ce modèle n’est pas très loin derrière la superbe GT. Face au diesel, ce THP enivre par sa plage de régimes utilisable : elle commence à 1.400 tr/min (avec pas moins de 240 Nm) et le moteur calme ses ardeurs passé 5.000 tr/min. Bon, je vous l’accorde, il boit un peu plus, mais rien de disproportionné : il apparaît facile de se maintenir sous la barre des 8 l/100 km. A méditer sérieusement si vous ne parcourez pas plus de 15.000 km par an !