Essais

French cancan !

Voilà une Lionne qui se fait diablement sexy ! Tout en elle évoque une irrésistible sensualité, dynamitée par une carrure athlétique… Voiture fatale, la RCZ entend bousculer les idées reçues et prouver que les Français savent eux aussi, construire des véhicules-plaisir qui s’adressent essentiellement au cœur ! D’ailleurs, le Sochalien n’y va pas avec le dos de la cuillère : il pointe l’Audi TT droit dans sa ligne de mire !
  • Piette François
  • 30 décembre 2010
  • Peugeot
Avantages et inconvénients
  • Boîte auto intelligente
  • Confort
  • Finition flatteuse
  • Ligne évocatrice
  • Moteurs performants et sobres !
  • Tenue de route ultra efficace
  • Boîte manuelle accrocheuse
  • Places arrière peu utilisables
  • Seuil de coffre élevé

Présentation

Des sportives, Peugeot nous en a concocté quelques beaux exemplaires : on pense aux 205 et 309 GTI, 405 Mi16,… Des coupés, il y en a eu de très sensuels également, même si la sportivité n’était certes pas leur qualité première, on considère alors les 203 et 404 Coupé, sans oublier les superbes 504 et 406… Mais ces derniers temps, le lion s’est retrouvé un peu repus et n’avait plus grand-chose à mettre sous la dent du sportif. Les dernières 207 RC et 407 Coupé n’ont pas franchement réussi à raviver la flamme des nostalgiques. Qu’à cela ne tienne, les ingénieurs ont retroussé leurs manches, les designers ont fait frétiller leur imagination et le service marketing a battu son plein : la RCZ fût présentée ! D’abord comme un exercice de style, mais tellement réaliste que la production était sa seule issue possible ! Et la voici sur nos routes…

La ligne ? On adore… Son double bossage de toit, rappelant les créations d’un certain Zagato, les feux avant félins et l’arrière arrondi, tout cela évoque la sportivité de bon goût, sans aucune vulgarité déplacée. Non, la RCZ n’est pas du genre training-basket comme certaines compactes délurées, mais s’habille plutôt en Sportswear. A ses côtés, une Audi TT semble presque banale ! Et je sens que je ne vais pas me faire des amis auprès des amateurs de la belle Allemande…

Moteurs

Cela fait belle lurette que les sportives peuvent carburer au mazout et cette RCZ ne fait pas exception : sous le capot, les diéselophiles retrouveront le 2.0 HDI poussé à 163 chevaux. Sympa, mais trop lourd sur le train avant et irritant à votre oreille musicale ? Visez les moteurs essence, à savoir le 1.6 THP décliné en 156 ou 200 chevaux ! Si toutes profitent d’une boîte manuelle à 6 rapports, une version automatique est disponible sur le 1.6 THP 156. Vous suivez toujours ? Parfait… En route !

Commençons avec le diesel. Armée de cette manière, la RCZ révèle une âme voyageuse. Pas de vroum-vroum au feu rouge ou d’aiguille tricotant la zone rouge, mais une envie de voyager loin, galamment accompagné(e) et avec quelques broutilles dans le coffre. Bien encapsulé, il se fait très discret dans l’habitacle et présente une réserve de couple parfaitement utilisable sur toutes les graduations du compte-tours ! Mais dans la circulation, on plantera l’aiguille dans le premier-tiers du cadran de ce dernier ! La boîte 6 le seconde parfaitement. Mais l’excellente surprise, c’est à la pompe : avec 6,4 l/100 km, la RCZ peut voyager loin sans vider le portefeuille ! En clair, ne la prenez pas pour ce qu’elle n’est pas : une sportive pure et dure. Mais si vous la considérez comme une GT, cette version diesel est tout à propos !

En essence, forcément, le voyage est différent. Surtout avec la version 200 chevaux ! Le volant est plus petit, le levier de vitesses a vu ses débattements raccourcis et la sonorité se fait enivrante ! Peugeot a poussé le vice jusqu’à équiper son modèle d’une « boîte à bruit », qui module les intonations de la mécanique selon l’inclinaison de votre pied droit. C’est bluffant, mais grisant ! Artificiel, certes, j’en conviens, d’autant qu’à l’échappement le moteur se fait très discret, mais dans l’habitacle, c’est un orchestre pour 4 pistons ! Elastique, le moteur se fait particulièrement rageur passé les 4.000 tr/min. En dessous, c’est souple, mais on sent que l’électronique travaille plein tube pour assurer un fonctionnement aussi franc que possible. Bon, bien sûr, 200 chevaux, c’est une bien jolie cavalerie, mais on connaît aujourd’hui encore plus pimenté. Résultat, les performances sont excellentes, mais restent un trait en dessous de ce que proposent les concurrentes teutonnes. D’autant que l’on sent que le châssis pourrait encaisser beaucoup plus !

Et en boîte auto ? La RCZ se mue alors en vraie GT, facile et souple, d’autant que la boîte est particulièrement réussie. Non, la foudre ne s’abattra pas sur le macadam, mais voilà une monture qui permet d’affronter la circulation moderne en toute relaxation et… avec style ! D’autant que la boîte manuelle ne constitue pas un summum en soi, la faute à une commande accrocheuse, surtout sur la diesel. La THP 200, avec son levier court, présente une commande plus mécanique, plus virile, mais parfois accrocheuse également.

Tenue de route

Oui, c’est une traction avant. Non, elle n’est pas du genre à virer en glissade du postérieur. Et pourtant… quel plaisir ! Si les spécialistes-châssis chez Peugeot nous avaient laissé sur notre faim avec une 207 RC morne, cette RCZ nous réconcilie ! Le train avant est vif, précis, tranchant, surtout avec les versions essences, particulièrement légères du museau. Quant au train arrière, ça suit. Routes lisses, déformées, en traits droits ou sinueux, peu importe le terrain, la RCZ se joue du sol et affiche une efficacité sidérante. Elle n’a certes pas le tempérament primesautier d’une Renault Wind, mais au chronomètre, elle sera loin devant ! Et nul besoin d’être le fils spirituel de Schumacher pour en tirer parti : freinez, visez la corde, accélérez, en un battement cil, vous avez éclipsé le virage !

Confort !

Chez Peugeot, on sait concilier tenue de route efficace et confort tolérant. Croyez-moi, tous les constructeurs ne savent pas en faire autant ! Et là, Peugeot nous bluffe encore avec un châssis absorbant avec beaucoup de brio les irrégularités. Certes, c’est une sportive, donc ça secoue forcément un peu plus que dans une gentille 308. Mais nettement moins que sur une concurrente. Et si vous aimez les jantes « qui en jettent », sachez que les 19 pouces sont superbes, vraiment, mais nuisent au filtrage.

Parfaitement insonorisée, la RCZ se fait surtout silencieuse en… diesel ! En essence (200 ch), elle est plutôt du genre… musicale ! Rauque, profonde, la voix est artificielle, on l’a dit, mais intelligente : arrêtez de jouer les Fred Astaire avec les pédales et elle se muera en voiture silencieuse ! Le confort est donc réel, d’autant que l’habitabilité est des plus correctes ! Y compris pour les grands gabarits ! En revanche, à l’arrière, il faut franchement une bonne dose de sadisme pour y inviter quelqu’un ! Le coffre, spacieux, est facile et logeable mais souffre d’un seuil de chargement trop haut. Dans l’habitacle, toujours au sujet des rangements, les espaces prévus à cet effet sont en nombre suffisant. Enfin, encore quelques félicitations pour la qualité de finition ! Opter pour le cuir complet, décorant le tableau de bord, c’est incontestablement faire preuve de bon goût !

Prix et équipement

Décidément, pas facile de lui trouver des défauts à cette belle Française… D’autant que le prix est remarquablement serré ! Les tarifs démarrent à 27.080 € pour la version 1.6 THP 156 ch. Rajoutez 1.300 € pour la boîte automatique. Vous préférez quelque chose de plus émotionnel ? Foncez droit sur la version 200 ch : à 29.580 €, vous ne serez certainement pas volé ! Pour le mazout, on navigue dans la même zone : 29.180 € !

Question équipement, la lionne se fait tout aussi généreuse : rétroviseurs électriques, climatisation automatique, pédalier et seuil de porte en aluminium, régulateur et limiteur de vitesse, Bluetooth, commandes au volant, jantes alliage de 18 pouces,… En option, cochez le « cuir intégral » si votre budget le permet, il est plutôt valorisant ! En revanche, le toit carbone, il faut avoir l’œil dessus pour le remarquer… A moins d’opter pour une teinte claire !

Et la consommation ? On l’a dit, le diesel est un chameau : 6,4 l/100 km. En essence, comptez trois petits litres supplémentaires. Ce qui reste remarquable, au vu des prestations.

Conclusion

Sensuelle, généreuse et vivante, la RCZ ressuscite l’esprit sportif du lion ! Une éclatante démonstration du savoir-faire de la marque ! Capable d’en remontrer à ses rivales teutonnes tout en se faisant franchement plus accessible, elle ne pêche que sur un seul point : l’absence d’une version « heavy metal » ! En attendant, vous la choisissez à la carte : GT en diesel, emballante mais homogène en THP 200 et reposante en THP 156 et boîte auto. Des autos comme celle-là, on en redemande !
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette. Source ©: Peugeot.

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