Essais

Est-ce bien raisonnable ?

Lorsque l’on voit la PGO Speedster II, on peut se demander si cette voiture est vraiment utile. La réponse est clairement non ! Mais quel plaisir au volant. Et puis, si on aime bien se faire remarquer, c’est la voiture de rêve.
  • Piette François
  • 25 février 2004
  • PGO
Avantages et inconvénients
      PGO ? Connais pas ! Normal, c’est une nouvelle marque. Certes, PGO fabriquait déjà des répliques de voitures anciennes comme la Porsche 356 (la mère de la 911) [Voir note infrapaginale à ce propos], mais avec la Speedster II, la marque française propose un produit original au look rétro. Et homologué pour toute l’Europe ! Si l’avant est fort typé 356, l’arrière apparaît plus bombé et l’équipement à bord est typiquement de la décennie. Certes, la conduite reste brute : pas d’ABS, pas d’ESP, pas de direction assistée. Pour cette dernière cela s’explique aussi par la position centrale du moteur. Pas de poids sur les roues avant donc pas besoin d’être monsieur muscle pour tourner le volant. La coque est en matériaux composites et le châssis est multitubulaire. La mécanique, elle, est issue de la Peugeot 206 RS : un 2 litres de 138 chevaux à 4 cylindres, 16 soupapes à injection multipoint et double arbre à cames en tête. Il développe 190 Nm à 4100 tours minute et peut monter jusqu’à 6000 tr/min. Par rapport à une vraie 356, le moteur a été avancé pour permettre un bon équilibre et une meilleure tenue de route. Le comportement sain est aussi dû à une suspension Mc Pherson à quatre roues indépendantes. Excellent rapport poids puissance Une fois assis, très bas, au volant on apprécie le confort des sièges en cuir. On tourne le contact… Rien ! Normal, pour déclencher le moteur, il faut appuyer sur le bouton « Start ». C’est alors que vrombit la mécanique, située juste derrière le conducteur et son passager. La propulsion est alors prête à s’élancer. Les pédales métalliques sont très proches, comme une voiture typée course et le levier de boîte est surmonté d’un pommeau en boule. Les rapports se passent sans difficulté et la voiture se montre souple et relativement facile à conduire à allure modérée. La tenue de route est parfaite pour une propulsion avec même une légère tendance à sous-virer. Le freinage non assisté à quatre disques ventilés est lui aussi terriblement efficace. Il faut juste se rappeler la technique du pompage qu’on n’a plus l’habitude d’utiliser depuis la généralisation, fondée, de l’ABS. Niveau sensations fortes, le freinage appuyé est bruyant et on sent bien la gomme brûlée après une décélération virile. À l’accélération, le chauffeur et le passager profitent d’autres agréables sensations qui vont du guiliguili dans le ventre au mini placage au fond du siège. Le poids de la voiture – 930 kg – explique en partie son agréable punch. Le bruit des pneus sur la route, des passages de boîte et des réactions du moteur ajoutent encore un peu de piment. Pas besoin de radio. Dès lors, on est vite extasié, de préférence cheveux au vent, et on peut se prendre pour James Dean et Pier Angeli… même si son flirt et lui avaient une vraie 356 avec des rétros tout rikiki et un comportement routier terriblement capricieux. On s’imagine aussi « star of the road » vu la réaction des quidams sur les routes. Et puis, on n’a jamais vu autant de monde tourner la tête, de voitures dépasser, se laisser repasser, puis redépasser avec tous les passagers la tête au bord du torticolis pour essayer d’identifier cette drôle de machine. Sans parler des attroupements sur les trottoirs lorsque la voiture était stationnée. Voilà ce qui s’appelle avoir du « turning heads effect » (effet qui fait tourner les têtes). Le genre de voiture qui plaît aussi aux séducteurs séduisants. Musique pas assez vroom Dommage que la musique du moteur soit un peu trop métallique. Un meilleur travail au niveau des pots ou de la préparation moteur aurait permis de faire sortir des sons plus graves, plus costauds, plus sportifs. D’autant qu’au niveau chrono, la PGO se défend assez bien. Le 0 à 100 km/h se franchit en 7 secondes et la vitesse de pointe est de 215 km/h ? Mais sur circuit alors. En effet, la voiture devient plus capricieuse à haute vitesse. Si à 150 km/h la conduite glisse tout doucement vers le pilotage, il faut être inconscient pour la pousser à plus de 180 km/h sur route ouverte. La suspension est ferme et la voiture a tendance à tressauter à la moindre irrégularité. Le confort de l’assise reste bon, mais il faut accepter qu’une telle voiture fasse quelques caprices qui se répercutent dans la colonne vertébrale. De toute façon, ce genre de bolide s’apprécie surtout capote repliée et sur petites routes. Pas question de commande électrique, il faut la replier à la main. Sans compter que l’insonorisation sur autoroute est de celle qu’on connaissait à l’Antiquité, ou presque. La capote en toile avec lunette en plastique est rudimentaire et caractéristique des cabrios des années ’50. Dès lors, les courants d’air sont légions, même si on n’a pas vraiment froid dans cette auto. Mais surtout, dans nos contrées humides, les gouttes d’eau s’amusent à s’infiltrer dans l’habitacle. Si bien qu’après une bonne averse, il n’est pas étonnant de voir le tapis de sol complètement trempé et spongieux. Autant la laisser dans le garage en hiver et ne l’assurer que 6 mois par an pour en profiter vraiment pendant la bonne saison, d’avril à octobre. Il suffit de voir la toute petite taille des essuie-glaces pour comprendre que ce n’est pas une voiture qui aime la pluie. En plus il serait vraiment affligeant de détériorer la PGO Speedster II dont la finition est faite avec autant de passion. Le cuir est cousu main, le sol est recouvert d’une moquette et les 80 salariés de l’entreprise cévenole ont réellement la fibre auto dans le sang. Le Speedster se vend à un peu plus de 30.000 euros et une belle brochettes d’options permettent de personnaliser une voiture déjà unique par son look et sa conception. Note : coup de massue ! Le 18 février dernier, la 3e chambre du tribunal de Grande Instance de Paris a interdit à la firme PGO, installée à Saint-Christol-lez-Alès (Gard), de poursuivre la construction de répliques de 356, suite à une plainte de Porsche. Les magistrats, saisis par le groupe allemand, ont estimé qu'il s'agissait de contrefaçon et de concurrence déloyale. Dès lors, l’entreprise cévenole a été condamnée à verser deux indemnités prévisionnelles de 50.000 euros chacune. PGO doit aussi payer une astreinte de 5.000 euros par infraction constatée. Un gros coup pour la marque qui a un chiffre d’affaires estimé à 2 millions d’euros. Si le jugement demande à PGO d’arrêter la production de ses répliques, l’entreprise peut continuer la production de la Speedster II (400 unités par an). La marque française a décidé de faire appel estimant que ses répliques étaient construites sous licence. © Olivier Duquesne
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