Essais

tempérament de feu !

La Porsche Boxster S est sans doute le roadster actuel le plus polyvalent et le plus naturellement dédié vers le plaisir de conduite. Le modèle que nous avons essayé était d’ailleurs équipé de tout ce qu’il fallait pour exacerber encore sa sportivité : échappement sport pour ravir les oreilles des mélomanes, des bagues d’écartement pour une meilleure assise, des sièges sport pour un meilleur maintien, le pack sport avec chrono pour les adeptes des circuits, la suspension PASM pour une polyvalence accrue, le levier de changement de vitesses raccourci pour des changements de rapports éclairs,…
  • Piette François
  • 22 juin 2007
  • Porsche
Avantages et inconvénients
      Style Même s’il a subi une refonte complète, le Boxster reste semblable à lui-même avec des modifications esthétiques minimes par rapport à la première version. Hormis la forme des feux et phares, difficile pour le néophyte de faire la différence. La ligne reste toujours aussi actuelle, avec ses formes rebondies au niveau des ailes et une sportivité non feinte. Moteur Disponible avec un 2.7 l de 245 chevaux (ou 211 en version fiscale) dans sa version « normale », le Boxster S fait appel, quant à lui, à un 3.4 l d’abord étrenné par la Cayman. Fournissant quelque 295 chevaux à 6.250 tr/min et un couple de 340 Nm entre 4.400 tr/min et 6.000 tr/min, il convainc plus par son caractère que par sa puissance spécifique. Deux boîtes différentes sont disponibles : Tiptronic S (déjà essayée dans ces colonnes) et mécanique à 6 rapports. Pour peaufiner encore le rendu mécanique, le sélecteur peut être raccourci, cas de notre exemplaire. Sur la route, l’ensemble est irrésistible. Le moteur, tout d’abord. Il n’attend qu’une petite pression du pied droit pour envoyer sa fougue dans le dos des occupants. Souple et disponible sous les 4.500 tr/min, il se déchaîne au-delà en hurlant à la mort ! La touche sport, qui libère l’échappement tout aussi sport de notre modèle, rend l’accélérateur encore plus sensible. Parfaitement exploitable en ville, le 6 cylindres y ronronne alors avec bonhomie en évoluant sur des gammes rauques, pour ensuite muer et vociférer dans les aigus métalliques à l’approche du rupteur ! Que du bonheur ! Ensuite, la boîte mécanique à 6 rapports, à l’étagement resserré, est tout en accord avec le tempérament du moteur. Ferme, ce sélecteur court permet des changements de vitesses éclairs en offrant des sensations très mécaniques dans la paume de la main du conducteur (pilote ?). La commande d’embrayage est tout aussi ferme, ce qui, dans le cas d’un roadster comme celui-ci, est plutôt une qualité. Tenue de route Avec un moteur central, le Boxster a toujours été réputé pour son équilibre. Et de fait, il suffit de viser la corde d’un virage, pour en être déjà sorti ! Un véritable instrument à la précision chirurgicale que ce Boxster. La direction procure un feeling tout simplement parfait, sans doute l’un des meilleurs que nous connaissons. Consistante, sans être lourde, elle est aussi précise qu’informative, avec un calibrage frisant le sans faute. Notons enfin que, même sous une pluie battante, le Boxster s’est montré docile... A la condition toutefois que le conducteur sache garder la tête froide ! Le PASM est un système (optionnel) de réglage électronique des amortisseurs à la régulation active et permanente de la force d’amortissement. En gros, le système régule chaque roue individuellement en fonction du profil de la route et du type de conduite. En outre, il abaisse la caisse de 10 mm. Deux modes sont proposés : normal et sport, ce qui ne veut pas dire que les réglages sont « bloqués », la suspension continue de réguler l’amortissement suivant les conditions. Sur la route, toute cette usine à gaz fonctionne plutôt bien. Très bien, même ! Le mode normal assure un confort exemplaire pour un roadster de ce type, se révélant remarquablement filtrant sur les aspérités de revêtement. En revanche, le mode sport est très nettement plus ferme et sera plutôt à réserver au billard des circuits. Pour conclure ce chapitre, un petit mot sur les freins : notre exemplaire n’était pas doté du système PCCB (Porsche Ceramic Composite Brake) optionnel et ses plaquettes étant toutes fraîches et à roder, nous n’avons pu pousser le freinage dans ses derniers retranchements ! Mais de précédents essais de Boxster nous ont fait constater l’exceptionnelle tenue du système, ainsi que sa puissance impressionnante. Le PCCB sera donc une option à réserver aux adeptes des sorties sur circuit. Ce qui fera une jolie économie pour les autres ! Confort Le PASM est à ce chapitre, réellement surprenant d’efficacité. En dépit des sièges sport qui équipaient notre exemplaire, l’amortissement s’est montré remarquable, préservant les vertèbres des occupants. Un toucher de route qui informe subtilement, mais ne dérange nullement ! Pour le reste, c’est du Porsche : l’ergonomie est excellente, tout tombe littéralement sous le sens et… sous la main, la finition est superbe et l’habitabilité largement suffisante pour deux. L’insonorisation dépend de l’inclinaison du pied droit et du mode de l’échappement, la visibilité est excellente vers l’avant, un peu moins vers l’arrière, où les arceaux constituent un obstacle. A noter que la capote isole remarquablement des bruits d’air. Mais que les brushings sophistiqués soient avertis : une fois décapoté, les turbulences restent présentes, ce qui pourrait relooker involontairement une permanente soignée. Enfin, de par son architecture, cette Porsche présente deux coffres de contenances suffisantes (150 et 130 litres). Le volume cumulé des deux permettra à un couple de partir en vacances avec armes et bagages. En revanche, les espaces de rangement au sein de l’habitacle sont restreints et comptés… Tarifs et équipement Bon, évidemment, c’est ici que ça fait mal. Affiché à un prix de base de 56.870 € (modèle 2008), les inévitables options qui s’y ajoutent augmentent irrémédiablement la note finale, pour la faire passer de « pas bon marché » à « sacrément salée »… Parmi les équipements quasi incontournables, on notera le coupe-vent à 350,90 €, le régulateur de vitesse (vu la puissance et le nombre exponentiel de contrôles de vitesse, ça vient vraiment à point) à 459,80 €, la climatisation automatique (manuelle de série !) à 484 €, le Park-assist system à 520,30 €, les sièges sport en cuir à 411,40 €… A vrai dire, la liste d’options est tellement fournie qu’il difficile de ne pas craquer pour l’une ou l’autre « gâterie » : les phares bi-xénon à 1.113,20 €, le changement de vitesses court à 605 €, le volant multifonctions à 750,20 €, le très ludique échappement sport à 1.694 €, les jantes Sport Design en 19 pouces à 1.972,30 €, le PCM (Porsche Communication Management, le GPS, pour faire simple) à 3.025 €, la sono Bose à 1.355,20 €,… Notre modèle d’essai totalisait ainsi pour près de 22.000 € d’options… Au niveau de la concurrence, on relèvera principalement la Nissan 350 Z roadster (300 ch, 45.400 €) et la BMW Z4 M (343ch, 61.700 €). Enfin, un petit mot au sujet de la consommation et des émissions : évidemment élevées, celles-ci sont directement dépendantes du style de conduite. S’il est possible de descendre aux alentours de 10 litres sur autoroute, à vitesse légale et stabilisée, cette valeur grimpera vite vers les 16-17 litres en ville ou si le conducteur ne peut s’empêcher de faire les gammes aux six cylindres. Enfin, Porsche annonce des émissions de 254 grammes de CO2 au kilomètre, ce qui est beaucoup dans l’absolu, mais raisonnable si l’on considère les caractéristiques du moteur. Conclusion A quoi peut bien servir un roadster strict deux places et fournissant près de 300 chevaux par les temps qui courent ? A rigoureusement rien. Juste à procurer du plaisir, beaucoup de plaisir, et un sourire béant sur le visage du conducteur. La prouesse réalisée par cette Porsche est de fournir un agrément de conduite exceptionnel, même à basses vitesses. Argument choc par les temps qui courent ! De plus, grâce à sa remarquablement polyvalence, le Boxster peut très bien être considéré comme voiture quotidienne. Dommage seulement que les tarifs soient si salés…

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: Manufacturer, François Piette. Source ©: Porsche.

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