Audi
La SQ8 Sportback e-tron détient officiellement le titre de SUV électrique de pointe dans la famille Audi. Un rang qu’elle pourra encore tenir même avec l’arrivée de la SQ6 e-tron ?
Si pendant longtemps les restylages portaient bien leur nom avec pour principal objectif des pare-chocs redessinés ou, plus récemment, une signature lumineuse que les designers jugent à chaque fois mémorable, aujourd'hui ça ne suffit plus. Les pressions environnementales et les nouvelles exigences législatives qui en découlent obligent les constructeurs à investir des sommes folles en recherche et développement pour obtenir des motorisations de plus en plus propres et performantes.
Alors d'accord on n'échappe plus, à chaque présentation, à la surenchère divertissante et connectée dont on se demande si c'est bien la place au milieu du tableau de bord d'un véhicule à l'heure actuelle encore conduit par un humain, mais on restera songeur, voire admiratif, face aux performances des moteurs actuels.
Ingenium
Le nouveau bloc diesel baptisé "Ingenium", dernier fleuron en date du groupe Jaguar Land Rover, présenté d'abord dans la Jaguar XE puis dans la XF en 163 et 180 ch, apparaît pour la première fois sous un capot Land Rover, et en position transversale. L'Evoque en hérite quelques semaines avant le Discovery Sport avec une puissance inédite de 150 ch, complétée d'une version 180 ch. Les chiffres parlent d'eux même: la version de 150 ch à deux roues motrices et boîte manuelle dispose d'un couple de 380 Nm, se contente de 4,2 L/100km et ne rejette que 109 g/km de C02. La version à quatre roues motrices et boîte manuelle de 180 ch annonce respectivement 430 Nm, 4,8 L/100km et 125 g/km.
Mais observons ce millésime 2016 plus en détail. Peu de différences extérieurement: un bouclier et une calandre discrètement redessinés, l'apparition (pour la première fois chez le constructeur) d'un éclairage full LED, de nouveaux dessins de jantes, quelques autres détails cosmétiques, une palette de coloris revisitée et l'affaire est pliée.
Plus
Intérieurement, de nouveaux sièges, des habillages de portes et le combiné d'instruments redessinés, quelques matériaux plus flatteurs et, bien entendu, l'inévitable écran tactile, interface du nouveau système multimédia, heureusement plus performant que le précédent.
L'équipement s'enrichit, dans tous les domaines, avec une ouverture du hayon "mains-libres", l'alerte de franchissement de voie avec correction de trajectoire, le freinage autonome, la détection de somnolence ou encore l'adoption de l'ATPC (All-Terrain Progress Control) hérité des gros Range, un système qui permet de sélectionner une vitesse de progression constante (entre 2 et 30 km/h) pour ne plus se concentrer que sur la trajectoire.
Revenons un instant sur le bloc "Ingenium". Très proche du moteur monté sur les Jaguar, il en diffère par le dessin du bloc et du carter, adaptés pour la position transversale. Spécifiques aussi le turbocompresseur à double étage et la ligne d'échappement, tandis que la fréquence d'entretien passe de 26 à 34.000 km.
Retouches aussi au niveau du châssis, avec un train avant adapté au poids réduit de l'Ingenium et de nouveaux freins, plus puissants.
4X4
Premier Evoque à passer entre nos mains, un HSE Dynamic Td4 AWD, soit l'Ingenium de 180 ch à boîte automatique. L'Ingenium se montre ici encore à son avantage et ne fait à aucun moment regretter l'ancienne motorisation. La sonorité et les vibrations inhérentes aux motorisations diesel sont ici remarquablement filtrées, tandis que la boîte ZF semble mieux calibrée qu'auparavant. Certes elle hésite encore un peu trop fréquemment entre certains rapports, mais le progrès est réel.
En mode plus sportif (S sur la mollette de commande de boîte, "Dynamic" pour le châssis), la conduite devient même amusante, avec un comportement efficace (pour un SUV!), mais dans ce cas de figure précis, on sera inspiré de jouer des palettes pour plus de réactivité de la boîte. L'Evoque donne alors le meilleur de lui-même sur les routes accidentées du parc Montserrat, au nord de Barcelone.
Les Comes
Land Rover se targue d'une formidable légitimité en tout terrain et chacun de ses produits se doit de briller en off-road. Notre terrain de jeux, Les Comes, un espace de plus de 500 hectares, accueille le "Land Rover Experience" et doit nous permettre de mesurer les capacités de l'Evoque dans les pires conditions. Objectif atteint.
Certes, le confort de marche ne pèse guère face à celui d'un Range Rover Vogue, et le passager cherche désespérément une poignée à laquelle s'agripper, mais l'électronique fait des miracles, compensant aisément les débattements de suspensions somme toute fort limités et les pneus à profil 55.
Malgré tout impressionnés par les honnêtes prestations de notre 4X4, nous prenons ensuite le volant d'un plus modeste Evoque SE eD4 2WD de 150 ch à boîte mécanique, un peu perplexes face à ses capacités tout terrain. Aucun réglage de châssis, pas de "Hill Descent Control" ici, nada, rien du tout… Première observation, notre 4X2 se montre (un peu) plus confortable: les réglages de suspension standard sont plus bienveillants que ceux de notre 4X4 doté de l'Adaptative Dynamics.
4X2
Deuxième observation, notre 4X2 passe aux mêmes endroits, avec presque la même aisance que le 4X4. Le conducteur doit bien sûr plus s'impliquer, doser embrayage et freins avec délicatesse, mais ça passe. C'eut été sans doute moins simple sous la pluie, mais ça explique aussi que les plus malins n'ont pas attendu la mode des SUV pseudo tous terrains pour aller crapahuter au fond des bois ou des champs avec leurs vieux pick-up Peugeot 404 ou leur fourgonnette Citroën C15… Au fait, en descendant de votre Evoque boueux, gaffe à votre pantalon: il sera maculé de la boue accrochée au bas de caisse!
C'est avec notre SE eD4 que nous finirons la journée, sur route. A peine moins performant que le Td4 de 180 ch, il y fait preuve d'une très belle sobriété. Objectif atteint par cette nouvelle motorisation, décidément très attractive!
