A l’image de la Reine ou du thé à 5 heures, le Range Rover semble absolument indétrônable. Un monument qui toise la production automobile depuis 43 ans… Imperturbable dans sa philosophie, il se voit toutefois chamboulé pour rester au sommet.
Après plus de quatre décennies de carrière, le Range en arrive à peine à sa quatrième génération. C’est dire si l’idée de base avait tapé juste ! Le concept est d’une grande simplicité : développer un véhicule aussi à l’aise et confortable à la ville, que dans les chemins les plus reculés. Le Range, ce n’est pas le SUV rebuté par le premier trottoir, ni le tout terrain radical aussi confortable qu’un engin de chantier.
Et vous l’aimez ce Range… Au point de l’élever au rang de mythe automobile ! Alors que les premiers modèles sont de plus en plus recherchés, les clients des versions les plus modernes ont demandé à la noble firme de ne pas le changer, mais de l’améliorer. Et à le regarder, on se dit que les designers ont finement travaillé : la continuité est évidente, avec des proportions et des traits généraux inchangés.
Mais le Range a mûri, s’est modernisé, affiche un regard plus sophistiqué et soigne ses angles. Le Range, ce n’est plus cette cathédrale ambulante, c’est un SUV chic qui s’assume. Et le tout, sans rien perdre de l’héritage ! C’est beau…
Au fils des générations, le Range s’est découvert une folle gourmandise, au point d’afficher une masse absolument démesurée : 2,6 tonnes ! Outre l’agilité et les performances, cela plombait lourdement l’appétit. Et ça, de nos jours, c’est fatal. Aux grands maux, les grands remèdes ! L’épine dorsale du Range est désormais entièrement en aluminium. La masse dégringole : Land Rover parle d’un gain situé entre 300 et 420 kg selon les versions !
Dans l’habitacle, le Range distille encore et toujours cette ambiance absolument unique. Les combinaisons de couleur, le choix des matériaux, la présentation de l’instrumentation : chez Land, on sait concevoir des habitacles. Chaleureux et luxueux, toujours accueillant, un Range se savoure jusque dans les moindres détails. Cinq personnes pourront en profiter, pas sept, contrairement à ce que propose de plus en plus la concurrence.
Le conducteur, lui, domine la situation. On a toujours cette même impression d’évoluer dans un aquarium survolant la circulation, tant la surface vitrée est importante. Toutes les commandes sont à portée de main et, signe des temps, l’instrumentation est entièrement digitale. Tout n’est pas perdu : les aiguilles répondent toujours présentes !
Aussi compétant sur l’asphalte qu’en dehors, le Range propose le « Terrain Response 2 ». Ce dernier, outre les modes habituels (neige, sable, rochers…) profite désormais d’un mode automatique qui reconnaît les conditions et adapte les lois de suspension, moteur/boîte, hauteur de caisse en fonction.
Sous le capot de notre version, on retrouve le V6 diesel bien connu du groupe… Mais tout à fait inconnu du Range Rover qui dans ses dernières versions, ne consommait que du V8 ! Une évolution tout à fait logique, d’autant que ledit V8 reste au catalogue en profitant de quelques évolutions.
Revenons au V6 : le poids en baisse a permis de conserver un niveau de performances identique ! Mais la grande force de ce moteur, c’est d’avoir fait dégringoler les valeurs de consommation et d’émissions de CO2 de près d’un quart ! Les 258 chevaux et 600 Nm n’émettent plus que 196 g/km !
Sur la route, le Range affiche un savoir-vivre absolument édifiant. A bord, le confort est surnaturel : les ornières sont digérées avec gourmandise, tandis que l’insonorisation ultra poussée donne l’impression d’évoluer dans un cottage sur roues ! Toujours digne, le Range se joue de toutes les conditions en chouchoutant des passagers extrêmement gâtés.
Le conducteur, lui, savoure la conduite d’un engin dominant la route. Le V6 ne semble jamais à court de ressource, tandis que la boîte automatique égrène doucement les 8 rapports. On se sent en parfaite confiance ! En conduite dynamique, le Range prend du roulis dans les virages, ce qui n’est jamais dangereux, ni déstabilisant, mais rappelle gentiment au conducteur que là n’est pas sa tasse de thé.
Mais que les conditions se détériorent et Sa Majesté le Range fera un étalage complet de ses compétences. Chemins défoncés, sentiers perdus, dunes de sable, rocaille acérée, terrains boueux, pentes quasi verticales, il se joue de tout, sans jamais donner l’impression de forcer son talent. En clair, le conducteur se sent capable d’affronter les pires conditions tout en sirotant doucement son café et en savourant l’excellente station stéréo.
A prestations exceptionnelles, tarifs exceptionnels ! Et plus encore… Car les prix démarrent à 91.200 € (HSE) pour culminer à 114.900 € pour la version Autobiography. Dès la version « de base », l’équipement est déjà fort complet car comprend les sièges chauffants, la suspension pneumatique, les capteurs de parking avant/arrière, la navigation HDD (en retrait face aux dernières réalisations des concurrents germaniques), le système audio de 380 Watts, la climatisation trois zones, les phares au Xénon…
La consommation est un vrai sujet d’étonnement : si naguère, le Range nous habituait à son appétit d’ogre, il se contente maintenant d’environ 10 l/100 km. Voire même moins si le conducteur respecte la dignité de sa monture !
D’une polyvalence édifiante, le Range peut (presque) tout faire ! Alors bien sûr, on dira de lui qu’il est le digne héritier d’une belle lignée. Au-delà de cela, le Range est à considérer comme un chef d’œuvre automobile, capable de concilier l’inconciliable. Si ce 6 cylindres n’a pas le prestige d’un V8, il s’avère largement suffisant à l’usage et permet même de titiller quelques GTI égarées sur sa route. Mais une fois en dehors de celle-ci, il devient irrésistible, ridiculisant tous ces SUV de pacotille, taillés pour jouer les grimpe-bordure. Alors oui, il est cher, mais au vu des prestations, cela paraît justifié… Une perle qui servira de mètre étalon !
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