Mercedes-Benz
On en a assez peu parlé, mais la Mercedes Classe B a elle aussi, profité d’un récent facelift. Un comble, sachant qu’elle pourrait bien être la meilleure des Mercedes compactes ! Hélas, le plaisir sera de courte durée…
Ca se confirme dans le segment B chez Renault, avec des Modus qui n'ont jamais réellement réussi à convaincre. Le constructeur a donc décidé de suivre le mouvement et de changer son fusil d'épaule en présentant le Captur, premier SUV au losange de ce segment. La Clio IV n'est pas loin, évidemment, et lui cède sa plateforme et certaines de ses mécaniques. On retrouve ainsi deux motorisations essence, l'Energy TCe 90 à boîte mécanique cinq rapports (113 g CO2/km), le TCe 120 EDC à boîte six à double embrayage (125 g CO2/km), alors qu'en diesel, il faudra se contenter du dCi 90 à boîte mécanique cinq rapports (95 g CO2/km), en attendant de voir prochainement ce même dCi 90 bénéficier de la boîte EDC six rapports et double embrayage.
Héritage
Si la Clio cède sa plateforme, celle-ci a malgré tout subi quelques aménagements, histoire de caser de grandes roues, un "must have" pour tout SUV qui se respecte, donc des trains roulants adaptés et des voies élargies. Ca veut dire aussi, pour ménager une habitabilité attrayante, un allongement de l'empattement. Ceci permettra par exemple le coulissement de la banquette sur 160 mm, de quoi augmenter la capacité du coffre de 377 à 455 litres ou, a contrario, de ménager un espace aux genoux pour les passagers arrière de 215 mm, une mesure digne d'une Laguna…
L'air du temps
La ligne s'inspire très librement du prototype Captur, mais doit surtout beaucoup à la Clio IV. Nous n'échapperons donc pas au logo élargi de la marque, avec un losange envahissant, flottant sur un fond noir brillant, au "dessin musclé des flancs et des passages de roues" (ce qu'on l'a déjà entendu, ce refrain là!), ni aux inévitables strippings de personnalisation. Le Captur a pour mission de réunir le meilleur de trois mondes: celui du SUV pour son design et sa position de conduite surélevée, celui du monospace pour son accueil à bord et sa modularité, et celui de la berline pour son agrément de conduite.
Et il faut admettre que le Captur ne s'en sort pas trop mal. Nous ne prendrons pas position sur sa ligne, mais reconnaissons qu'elle se situe bien dans l'air du temps et que le côté SUV est bien rendu par les roues de 17" équipant nos voitures d'essai et la garde au sol de 200 mm, de quoi se donner l'illusion d'escapades tous chemins.
Deux roues motrices
Illusion seulement car le Captur ne propose pas de version 4X4. Trop peu d'amateurs (3% des Juke sont 4X4) et trop de contraintes en termes d'espace intérieur ont dicté ce choix somme toute logique de Renault. La ligne s'anime aussi d'un travail sur la couleur avec neuf teintes disponibles qui peuvent se conjuguer avec trois teintes pour le toit, rejoignant ainsi des références prestigieuses (Mini Countryman, Range Rover Evoque…).
Cette ligne évocatrice renferme un habitacle astucieux et facile à vivre. Nous avons parlé du coffre, il possède un plancher intermédiaire ménageant une large soute à l'abri des regards, la banquette coulissante permet de moduler entre espace pour les jambes et capacité d'emport, la boîte à gants classique et souvent minuscule est remplacée par un tiroir d'une capacité de onze litres, de quoi y ranger un fameux fourbi.
Familles, je vous aime
Les familles apprécieront, tout comme elles apprécieront le dos des sièges avant en plastique, faciles à entretenir, ou les garnitures de sièges zippées et pouvant passer en machine à 30°. Bien vu ici aussi! Les packs de personnalisation applicables à l'extérieur suivant trois thèmes (Arizona, Azur et Manhattan) se répercutent aussi à l'intérieur, pas toujours avec le meilleur goût, hélas.
Renault propose par ailleurs deux ambiances intérieures, claire ou foncée. Dans les deux cas malheureusement, la qualité perçue déçoit: les plastiques durs sont omniprésents et manquent singulièrement de raffinement. Voyons le bon côté des choses: l'entretien sera d'autant simplifié!
Hanches musclées, mais encore?
Nous avons à notre disposition une TCe 120 DCE et une dCi 90. Le hasard nous fait découvrir d'abord le modèle essence. Malgré un poids somme toute contenu (1180 et 1170 kg respectivement), le calibrage de la boîte DCE n'aide guère le TCe 120 à s'exprimer, et les hanches du Captur semblent en effet plus musclées que sa motorisation.
Si, à vide, le Captur montre malgré tout un certain dynamisme, pas sûr qu'avec cinq personnes et leurs bagages il se montre très à l'aise. Paradoxalement, le dCi semble mieux s'en sortir. La boîte? Le couple plus généreux et disponible un peu plus bas dans les tours? Toujours est-il que le diesel nous a paru plus agréable à mener que l'essence, d'autant que son insonorisation est soignée et que le déficit de puissance ne se ressent guère.
Pari gagné
Look de SUV, aspects pratiques de monospace, sur ces deux points le pari est gagné, qu'en est-il du comportement? Pari gagné ici aussi! Malgré l'assise haute, Renault a réussi à préserver un comportement exemplaire, voire amusant sur les petites routes du Pays Basque qui nous servaient de terrain de jeu. Pas de roulis, un confort préservé, une conduite précise, les ingénieurs ont fait du beau boulot.
Les limites du genre seront atteintes avec des réactions sèches à basse vitesse sur mauvais revêtement et un peu de pompage à grande vitesse sur les courbes autoroutières. Rien de vraiment rédhibitoire, et pas cher payé pour le plaisir que nous avons pris à son volant sur ces départementales si attractives mises à notre disposition!
Le Captur arrive en concession courant mai en trois finitions: Life (TCe 90: 15.500 €), Zen (TCe 90: 17.500 €, TCe 120 EDC:19.650 €, dCi 90: 19.400 €) et Intens (TCe 90: 19.000 €, TCe 120 EDC: 21.150 €, dCi 90: 20.900 €).
