Avec l’ours blanc, l’ours kodiak est la
plus grande sous-espèce d’ours qui peuple notre planète. Le Kodiaq, avec un
« q », lui, se profile comme le plus grand SUV du catalogue Skoda.
S’étirant sur 4,70m, il ferait même passer ses petits-frères Yeti (4,22m) et
futur Karoq (4,38m) pour des demi-portions ! Dans sa refonte intégrale, le
Koleos grandit aussi sensiblement. Il passe de 4,52m pour la première
génération à 4,67m et égale quasiment l’encombrement du « gros ours »
de Skoda. C’est 22 cm de plus que le petit-frère Kadjar. Mais, question de
hiérarchie, 19 cm de moins que l’Espace.
Finition, équipement : avantage Skoda
Surprise : malgré ses dimensions
généreuses, le Koleos ne propose jamais une troisième rangée de sièges. C’est
un choix stratégique de Renault pour éviter de marcher sur les plates-bandes de
l’Espace voire du Grand Scénic. Chez Skoda, c’est tout l’inverse ! Le
Kodiaq est même le seul véhicule à 7 places du catalogue. Si on cherche un
transporteur de troupe pour sa famille nombreuse, le match tournera court…
D’une manière générale, le Kodiaq remporte de toute façon le chapitre
« finition/équipement » grâce à sa qualité d’assemblage soignée, mais
surtout à son équipement optionnel pléthorique hérité du groupe Volkswagen. Sur
le plan de la finition, le Koleos ne se laisse pas distancer (on dénombre même
un peu plus de plastiques durs à bord du Skoda…) et affiche une présentation
soignée et moderne. Mais le Koleos marque tout de même un peu le pas du côté de
l’équipement optionnel en ne proposant pas de régulateur adaptatif,
d’amortissement piloté, d’assistant de conduite pour les embouteillages, d’assistant
de manœuvre pour la conduite avec remorque, etc.
Confort : avantage Renault
Par contre, le Koleos se révèle indiscutablement
plus confortable que le Kodiaq. Ce dernier du moins si on se passe de
l’amortissement piloté qui peut alors devenir plus prévenant en mode confort
affiche des articulations un peu raides. Les sièges, aussi, se montrent
sensiblement plus fermes que ceux, moelleux, du Koleos. Le SUV français
remporte donc le point au chapitre confort même s’il faut bien remarquer que le
SUV Skoda se montre encore plus pratique à l’usage grâce à son coffre au volume
encore très généreux (entre 560 et 720l en configuration 5 places grâce à la
banquette coulissante contre 579l sur le Koleos) et diverses astuces comme la
possibilité de rabattre le siège passager avant en tablette pour le transport
d’objets longs. Dans les deux cas, les passagers arrière bénéficient par contre
d’un espace habitable très généreux.
Moteur : avantage Skoda
Renault se contente du service minimum,
côté moteur. Il ne décline son Koleos qu’avec deux mécaniques diesel sensées
viser le cœur du marché sur le segment des grands SUV généralistes. À savoir un
1.6 dCi 130 et un 2.0 dCi 175. Le panel des motorisations est sensiblement plus
large chez Skoda puisqu’on peut choisir entre les blocs à essence 1.4 TSI 125
ou 150 ch et 2.0 TSI de 180 ch ou les traditionnels 2.0 TDI en 150 ch ou 190
ch. Tant chez Renault que chez Skoda, on peut en fonction de la motorisation
retenue disposer de la transmission intégrale ou d’une boîte automatique.
Soulignons tout de même que si Skoda propose une boîte à double embrayage à 7
rapports, Renault n’équipe pas son Koleos de sa boîte à double embrayage EDC
mais emprunte à son partenaire Nissan sa boîte CVT X-Tronic. Une solution
confortable mais manquant un peu de réactivité… À l’usage, le bloc 1.6 dCi 130
de Renault assure déjà des prestations suffisantes au Koleos mais il faudra
composer avec un léger manque de souffle dans les plus basses rotations que ne
connaît pas le 2.0 TDI 150 du groupe Volkswagen.
Comportement routier : avantage Skoda
Le Koleos ne joue pas dans la catégorie du
SUV de haut-vol, genre Peugeot 5008, adorant attaquer une petite route le
couteau entre les dents. Il se profile plutôt comme un véhicule familial qui
préfère la conduite « pépère » et anticipative. Plus fermement
suspendu et moins sujet aux mouvements de caisse que le Koleos, mais toujours
pas aussi tranchant qu’un 5008, le Kodiaq se positionne entre les deux extrêmes
français.
Budget : avantage Renault
Impossible de commander le 2.0 TDI 150 en
boîte manuelle à deux roues motrices chez Skoda. Le premier bloc diesel proposé
sur le Kodiaq est obligatoirement couplé à la boîte DSG (34.665€), la
transmission intégrale (34.770€) voire les deux (36.580€). Du coup, on
s’éloigne rapidement du prix d’accès alléchant du premier Kodiaq essence
affiché à 26.490€… Et on s’éloigne aussi du premier Koleos 1.6 dCi 130 4X2 à
boîte manuelle (Zen) : 32.150€. Mais, pour jouir d’un équipement plus
généreux, il faudra de toute façon s’orienter vers la finition intermédiaire
Intens facturée 34.450€. Soulignons, en outre, que le bloc 1.6 dCi de 130 ch
impose une fiscalité plus douce que celle du 2.0 TDI 150 ch, surtout en
Wallonie et à Bruxelles.
Conclusion : avantage Skoda
Au final, le Skoda Kodiaq remporte la
confrontation grâce à sa plus grande polyvalence (5 ou 7 places, volume de
coffre gigantesque), son offre de motorisations plus vaste, sa liste
d’équipement (encore) plus étoffée et son comportement routier plus dynamique.
Cela dit, le nouveau Koleos est loin de démériter. Il se montre, d’ailleurs,
sensiblement plus confortable sur la route que son concurrent d’origine tchèque
et peut offrir un rapport prix/équipement plus intéressant tout en contenant,
mieux, son coût à l’usage avec son 1.6 dCi de 130 ch déjà largement suffisant.