Une ligne équilibrée Renault a réussi un compromis délicat : offrir une ligne élégante malgré le toit rétractable. En effet, celui-ci impose généralement une poupe volumineuse où il peut se replier quand le climat se fait coopératif. Mais il y a un hic : le problème du volume de toit à replier ! Composé en deux parties seulement, les ingénieurs français ont dû trouver une solution qui permettait de limiter au maximum le volume du toit, dans le but de conserver une ligne agréable et d'avoir un coffre à la contenance correcte. Cette solution, elle est venue du pare-brise ! En l'inclinant et en le faisant revenir au maximum vers l'arrière, la surface de toit s'en est retrouvée limitée… La conséquence et bien, c'est qu'on se demande parfois si l'on est bien dans un cabriolet lorsque le toit est replié ! De plus, pour les gabarits les moins imposants, il faudra faire attention à ne pas se heurter la tête contre les montants du pare-brise ! Les sensations typiques d'un cabriolet s'en trouve donc réduites… En revanche, les turbulences sont limitées aux maximum ! Un moteur silencieux et volontaire Pas spécialement hargneux ou tourné vers le sport, ce 2.0 l essence développe 134 chevaux à 5.500 tours/minute et un couple honnête de 191 Nm à 3.750 tours/minute. Des valeurs assez moyenne mais qui suffisent largement pour ce cabriolet, beaucoup plus "croisière s'amuse" que "Starsky et Hutch"… Il ne manque pourtant pas de bonne volonté, se montrant plein à tous les régimes et d'un silence remarquable. La boîte qui lui est accolée ne supporte pas la critique en ce qui concerne l'étagement… En revanche, la commande a des débattements un peu exagérés et s'est montrée un peu molle au verrouillage, façon motte de beurre en été… Rigidité à revoir L'ablation d'un toit entraîne automatiquement une perte importante de la rigidité, ce qui se traduit généralement par des couinements et des tremblements de pare-brise lors de passages sur terrains bosselés. La Renault ne fait pas exception à la règle en se montrant même un ton en dessous que les dernières réalisations allemandes. Toit baissé, le pare-brise est souvent pris de convulsions lorsque la route ne ressemble plus à un billard. Cela reste plus gênant que réellement dangereux car le comportement routier reste sain et sans surprise. Seule la direction assistée électrique donne un rendu peu naturel, s'assimilant plus alors à un volant de Play-Station… Mais après tout, ce genre de véhicule n'est pas fait pour attaquer une spéciale de rallye le couteau entre les dents. Du confort… mais pour deux ! Il suffit de jeter un œil à l'espace dévolu aux jambes des passagers arrière pour comprendre que cette voiture fera plutôt la joie des couples sans enfants et des célibataires… Mais à l'avant, l'habitabilité est largement suffisante et l'on s'y sent vraiment à son aise, d'autant plus que les sièges se révèlent très confortables. La position de conduite est bonne, même si on chipote un peu avant de la trouver. On l'a dit, l'absence quasi-totale de turbulences, conjuguée à une excellente insonorisation font de la Mégane CC une voiture très agréable sur longue distance, même toit replié. Le fait que celui-ci soit vitré apporte une grande luminosité à l'habitacle, ce qui supprime toute sentiment de confinement. Enfin, en échange de 350 €, Renault propose des sièges chauffants, option généralement bien utile lorsque l'on désire rouler cheveux au vent malgré une température extérieure qui ne s'y prête pas. Cependant, chez Renault, le système fonctionne via un interrupteur "on/off" qui ne laisse guère de choix quant à la "cuisson" désirée, contrairement à ce qui se fait généralement ailleurs. Résultat : on se trouve très vite avec un dos cuit à point, et une curieuse sensation d'être comme un steak sur un grill. Finition plastique mais prix attractif L'intérieur est typé Renault avec des couleurs claires et des combinés que l'on retrouve un peu partout sur la gamme. Malheureusement, ce n'est pas toujours un gage de bonne finition ! Les plastiques ont un aspect assez "Playmobil" et sont mal ajustés… La marque française semble avoir encore une longue route à parcourir avant de pouvoir atteindre la qualité des produits germaniques. Le rapport prix/équipement est cependant concurrentiel : vendue 25.500 € en version "Dynamique", cette Mégane propose déjà l'air conditionné automatique, les jantes alliage, les rétroviseurs rabattables électriquement,… La finition "Privilège", coûtant 600 € de plus, apporte l'ESP et une sellerie cuir/tissu beige. Même les options restent démocratiques avec une peinture métallisée à 420 €, l'indispensable filet anti-remous à 300 € et un Pack cuir à 1.400 € seulement. Petit bémol toutefois : le régulateur-limiteur de vitesse en option (500 €), quelque soit le niveau de finition… Un peu pingre ! Du côté des concurrentes, on trouve donc la Peugeot 307 CC, proposée à 25.750 € en version "dynamique" et dont le 2.0 litres essence développe 9 chevaux de plus. Opel propose son Astra Twin Top à 25.390 € en version "Cosmo". Celle-ci n'est équipée que d'un 1.8 l mais ce moteur se montre plus puissant que le 2.0 l de chez Renault, avec 140 chevaux à la clef. Enfin la VW Eos est beaucoup plus chère, 29.400 €, mais son moteur FSI délivre lui 150 chevaux et son toit est en trois parties, tout comme celui de l'Astra par ailleurs. Conclusion Certes la qualité de finition n'est pas encore au niveau de certaines concurrentes et la rigidité est très moyenne, mais dans l'ensemble, cette Mégane se défend plutôt pas mal. Il est vrai que son prix est très attractif et l'équipement est complet. Elle se révèle la parfaite complice des longs voyages en amoureux, son confort et son moteur agréable y contribuant largement. Il reste à se poser la question de la tenue dans le temps de certains accessoires.