Essais

Graine de championne !

Chez Renault Sport, on aime conduire. Le plaisir de conduite est le leitmotiv des ingénieurs, ce qui nous a déjà valu quelques sportives enthousiasmantes ! Il était dès lors tout naturel que l’arrivée de la nouvelle Mégane soit saluée par une variante sportive, mijotée par ces sorciers de la clé à molette. Pour faire les courses la semaine, et la course le week-end.
  • Piette François
  • 18 octobre 2009
  • Renault
Avantages et inconvénients
  • Châssis équilibré et efficace
  • Confort préservé (sport)
  • Esp entièrement déconnectable
  • Ligne réussie
  • Moteur souple
  • Tarif concurrentiel
  • Moteur trop policé
  • Seuil de coffre élevé
  • Visibilité arrière et ¾ arrière

Inscrit dans l’ADN

Chez Renault, la tradition des compactes sportives n’est pas toute récente. Outre les 4 CV 1063 et Dauphine Gordini, les sportifs se rappelleront sans doute de la tonitruante R8 Gordini, qui écumait les circuits dans de longues glissades ponctuées par le hurlement rauque d’un petit 1300 cc poussé dans ses derniers retranchements. Plus près de nous, la Mégane a connu une déclinaison RS dès 2004. Une sportive qui a enchaîné de nombreuses variantes, dont une diesel et une version très radicale, baptisée R26.R. Ce qui nous laisse supposer que cette toute nouvelle Mégane RS connaîtra à son tour quelques évolutions dans le futur…

Deux modèles

Ce n’est pas une Mégane RS que Renault propose, mais bien deux ! En effet, le constructeur insiste fortement sur la différence de philosophie entre la version normale, dite « Sport », et la « Cup », qui bénéficie de réglages spécifiques. La première nommée propose un compromis confort/tenue de route tout à fait adapté à un usage quotidien, voire urbain. Dans ce cas, la suspension se fait plus tolérante et préserve un très bon niveau de confort, sans vraiment compromettre l’agilité.

Mais si votre truc à vous, c’est aller limer le circuit le dimanche, alors, nous ne saurions que vous conseiller la version Cup. Ici, la sportivité est nettement plus évidente, avec des tarages plus fermes et une barre anti-roulis plus raide, entre autres modifications. Relevons également un autobloquant optionnel et la possibilité d’opter pour un système de télémétrie embarqué, baptisé « R.S. Monitor ». Cet outil, semblant inspiré des jeux vidéos, voire de la Nissan GTR, renseigne le « pilote » sur la pression du turbo, la température d’huile, la sollicitation des freins, le nombre de G encaissé latéralement et longitudinalement, ses temps au tour et ses performances sur un 0 à 100 km/h… Entre autres… Plus intéressant encore, il permet de personnaliser la cartographie de la pédale d’accélérateur selon 5 modes.

Signes extérieurs de sportivité

Commençons par les attributs extérieurs spécifiques à cette RS. Impossible de la confondre avec une version 1.5 dCi ! Les ailes sont élargies pour accueillir des jantes de 18 ou 19 pouces, le bouclier avant se voit percé par une large prise d’air et orné de LED optionnelles, la sortie d’échappement centrale est intégrée à un diffuseur plus esthétique que vraiment fonctionnel et les jupes latérales agressives finissent de donner le ton !

Jaune !

Dans l’habitacle, les baquets Recaro de la version Cup sont tout simplement parfaits ! Un vrai régal de maintien en conduite sportive ! Le compte-tours est… jaune, de même que les ceintures, les surpiqûres du volant et une partie de l’assise des sièges sur la version Sport. A chacun ses goûts…

250 chevaux !

Sous le capot, les modifications sont nombreuses. Renault ne s’est pas seulement contenté de reprendre le moteur 2 l turbo de l’ancienne version mais a également chipoté dans ses entrailles. Et sur le banc, les résultats sont éloquents : 250 chevaux à 5.500 tr/min et un couple de 340 Nm à 3.000 tr/min. La boîte, exclusivement manuelle, comporte 6 rapports.

ESP à trois modes

Bien entendu, les suspensions sont optimisées (amortisseurs, ressorts, barre antiroulis, triangles en alu, axes de pivot,…) et le freinage a été très largement dimensionné, avec des disques de 340 mm à l’avant pincés par des étriers Brembo à 4 pistons. L’ESP présente trois modes de fonctionnement : normal (enclenché), Sport (avec seuil de tolérance plus… tolérant !) et Off. Soulignons ici l’initiative des ingénieurs de laisser la possibilité au conducteur de débrancher complètement cette aide électronique (qui met également l’assistance au freinage d’urgence hors circuit). Cela peut paraître normal sur une sportive, mais le cas est rare parmi la concurrence !

Pour l’image… Mais prix concurrentiel !

Avec 21.000 exemplaires vendus au total, la Mégane RS n’a pas pour but de faire du gros volume. Renault veut simplement « faire de l’image », comme on dit en terme marketing… Il n’empêche qu’à 26.950 €, le produit est moins cher que ses concurrentes directes (VW Golf GTI, Mazda 3 MPS, Ford Focus RS) et, comme on le verra, n’a pas grand-chose à leur envier sur le terrain !

En piste !

Renault a décidément bien fait les choses : le parcours routier sillonnait les petites routes, routes et autoroutes d’Andalousie, et permettait de constater les différences entre les versions Sport et Cup. Clairement, la première citée se prête nettement plus à un usage quotidien, ses suspensions plus tolérantes étant plus en accord avec notre réseau routier. Le confort y est même étonnant ! L’efficacité n’est cependant pas oubliée, même si elle ne peut logiquement concurrencer la Cup et son autobloquant mécanique, qui profite à la motricité en sortie de virage. Présentant une belle montée en effort, la direction permet de tailler des trajectoires fines et précises. L’amortissement se charge de limiter les mouvements de caisse et le freinage apparaît indestructible. Le moteur, quant à lui, présente un visage plutôt policé : souple et rempli à tous les régimes, il pousse constamment sans se révéler trop bruyant. Sous forte charge, le souffle rageur du turbo s’harmonise alors avec le grondement rauque de l’échappement… Ambiance ! Mais certains regretteront un manque de caractère à hauts régimes. La boîte à 6 rapports est ferme et rapide. Le problème se situe au niveau des… pieds ! En effet, le pédalier demande des chevilles fort souples pour la manœuvre du talon-pointe !

Le clou de cette présentation était indubitablement la possibilité de rouler sur le circuit Ascari avec la version Cup. Une excellente initiative, qui a permis de profiter pleinement de l’équilibre du châssis, très sain. Parfaitement neutre, ce dernier présente un grip impressionnant ! Il n’y a qu’en courbe serrée où mieux vaudra balancer généreusement la voiture, d’un coup de volant et de frein volontaire, pour éviter le phénomène de sous-virage. Le train arrière, nettement plus sage que sur une Focus RS, suit en toute circonstance et n’enroulera que si vous plongez en virage, au garde-à-vous sur les freins. Puissance, freins (endurants, sauf sur mon exemplaire sans doute bien fatigué) et équilibre, la Mégane RS peut en remontrer à ses rivales sur circuit ! Le châssis a d’ailleurs été optimisé dans ce sens.

Amateurs de rallye, de gros travers et de sonorités rauques tonitruantes, prière de voir du côté de la Focus RS ! Pour les autres, qui préfèrent l’efficacité au côté démonstratif, cette Mégane RS est une excellente alternative. Et qui plus est, franchement bon marché !
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Vidéo ©: Manufacturer, François Piette. Source ©: Renault.

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