Porsche
Pour sa nouvelle génération, le Macan passe au tout électrique. Voyons si ce SUV sans échappement, carburant exclusivement au courant, conserve un agrément de conduite enthousiasmant.
La vie en Twizy, au quotidien, est-ce possible ? Une question toute simple, mais à laquelle ma conscience professionnelle m’imposait de répondre… Voici donc le récit d’une semaine passée en sa compagnie !
Selon qu’un papier rose garnisse votre portefeuille ou non, le Twizy est disponible en version « 45 » ou « 80 ». La première est donc à considérer comme un véhicule sans permis et dont le moteur est étranglé à… 5 chevaux pour 33 Nm. Ainsi armée, la Twizy ne dépasse pas les 45 km/h…
En version « 80 », le moteur développe la bagatelle de 17 chevaux et pas moins de 57 Nm ! Vous l’aurez compris, il est alors possible de grimper à 80 km/h, alors que l’accélération jusqu’à 45 km/h vous plaque au siège pendant… 6,6 secondes… Ne riez pas trop vite !
Désireux de traiter avec cette grosse cavalerie, j’opte donc pour une version « 80 » dénuée de portes ! En effet, ces dernières ne sont proposées qu’en accessoire… Alors tant qu’à faire, autant vivre la vie en Twizy au grand air !
Elle est là, avec son regard hébété et son sourire permanent, à m’attendre devant la porte. Les batteries sont chargées, il fait déjà nuit, mais tant pis, je ne tiens plus, je pars faire un tour !
Sans les portes, s’installer à bord est on ne peut plus simple… Pensez juste à baisser la tête ! Une fois dedans, on ne peut exactement parler d’un luxe abondant ou d’un équipement pléthorique. Un volant, un cadran, deux boîtes à gants, deux sièges et… c’est à peu près tout !
Trouver une bonne position de conduite n’est en soi, pas très compliqué : le siège avance, recule, et c’est tout ! Reste à se sangler, via les… deux ceintures de sécurité à l’avant, soit 4 points d’ancrage ! Comme sur les attractions de foire ! Les rétroviseurs sont réglés en s’attaquant directement aux miroirs…
Clé de contact tournée, un « bip » se fait entendre, silence, on tourne ! Reste à choisir son sens de marche : « D » pour aller en avant, « R » pour reculer, « N » pour… rester immobile ! Desserrer le frein à main situé sous la planche de bord, petite pression sur l’accélérateur et… miracle, ça bouge !
Ça y est, cette fois, je suis parti pour un tour nocturne du village ! Magique, c’est vraiment le mot… Une sensation de liberté totale, forcément accentuée par l’absence de portes, alors que le moteur électrique turbine derrière dans une sonorité de sèche-cheveux gonflé ! La direction, dénuée de toute assistance, répond directement, semblant être reliée au cerveau ! C’est frais, c’est sain, c’est drôle, c’est jouissif ! Les freins, eux, demandent un jarret bien développé mais, dénués d’ABS qu’ils sont, parviennent à bloquer les roues sans trop de difficultés… Une vraie GTI des années 80, dénuée de toute aide électronique !
Question accélérations, on n’est pas déçu non plus : le petit moteur électrique n’offre certes que 17 chevaux, mais la légèreté du Twizy n’oppose pas une grande résistance : appuyez et ça part ! Que du bonheur ! Bon, passé les 65 km/h, les remous deviennent franchement importants et on n’est plus exactement plaqué contre le siège…
C’est l’heure de faire les courses ! Motivé, j’embarque un sac à dos, le cale sur le siège arrière de l’auto, le ligote avec la ceinture et… Ah oui, de madame, qu’est-ce qu’on fait ? Bon, désolé ma chérie, mais les courses, c’est en solo ! L’absence de coffre commence à se faire sentir et ce n’est pas le riquiqui bac situé derrière le siège arrière qui servira à embarquer les provisions de la semaine !
Arrivé au magasin, le Twizy se parque en un tour de main devant l’entrée ! Pas de place pour votre citadine ? Avec le Twizy, on finit toujours par trouver un emplacement étriqué, mais suffisant ! Avant de faire mes courses, je décide d’embarquer les papiers du véhicule : la boîte à gants de droite se verrouille via un très fragile loquet en plastique… Aussi inviolable qu’un coffre-fort en carton ! Prière donc de ne rien laisser à bord…
Les provisions de la semaine se muent vite en provisions pour les quatre jours à venir, contenance limitée du sac-à-dos oblige ! Bon, une fois le tout sanglé à l’arrière, me voilà reparti pour un tour de manège ! Sauf que… Il va falloir rouler sur des œufs, j’ai oublié de charger les batteries et l’autonomie n’affiche plus qu’une dizaine de kilomètres ! Tout juste ! Quant aux embouteillages au sortir de la ville, je n’ai pu les éviter : le Twizy est trop large pour remonter les files et les scooters me narguent !
Incroyablement populaire, le Twizy fait se retourner les têtes sur son passage, entraîne une ribambelle de pouces levés et amuse tant les petits que les grands ! Pour la frime, oubliez vos Porsche, Ferrari et autres, misez tout sur le Twizy : tout le monde veut faire un tour ! Des voisins aux amis venus rendre visite, en passant par la famille, le Twizy, c’est un acteur social ! Même pour le chat du voisin, que je retrouve tous les matins, blotti sous mes pédales !
Le soir, un ami me propose d’aller prendre un verre chez lui. 52 kilomètres séparent nos deux maisons, c’est jouable, l’autonomie réelle, batteries chargées à fond, tournant autour de 60 à 70 kilomètres. Il faudra juste rester 3h30 chez l’ami en question, histoire de recharger complètement la bête ! Et là, ça devient tout de suite contraignant… Bon, tant pis, partie remise !
Chercher les brochettes chez belle-maman qui habite à 30 km ? Pas de soucis, me voilà parti, ravi de reprendre les commandes de l’engin ! D’autant que cette fois, on ne m’y reprendra plus, la batterie est pleine : je recharge la chose dès que possible, profitant également du compteur bi-horaire de mon domicile.
Je décide de prendre l’autoroute pour une sortie : en Belgique, c’est permis ! Probablement la plus stupide de toutes les idées : le Twizy y est aussi à l’aise qu’un éléphant sur un exercice de funambule ! La moindre voiture a des airs de 44 tonnes, les camions vous klaxonnent à tout va, de quoi vous donner de solides sueurs froides et les bourrasques de vent me fouettent violemment le visage ! L’accélérateur est soudé au plancher, ce qui me vaut 86 km/h en descente, 82 km/h sur le plat, environ 70-75 km/h dans les moyennes côtes (on serre les fesses) et une autonomie qui dégringole à vue d’œil ! Terrifié, j’abdique, rends les armes et sors dès que possible !
M’accueille alors une charmante petite route sinueuse, perdue en pleine campagne, mais… en pavés ! Et là, c’est l’horreur, encore une fois. Je roule à 20 km/h, tout cliquette, donne l’impression de laisser des boulons sur la route, je suis secoué comme un prunier et décide, une fois encore, de faire demi-tour pour emprunter une route mieux revêtue ! Me voilà enfin arrivé chez belle-maman, ébouriffé, éreinté et contraint et forcé de lui demander un peu d’électricité pour recharger mes batteries aux 2/3 vides ! Heureusement, les relations sont bonnes car me voilà obligé de rester sur place pendant une heure, au minimum !
Soudain, le déluge. Je reprends le Twizy et peste sur ma distraction : j’ai oublié ma veste ! La moindre bourrasque me trempe jusqu’aux os, le comportement devient nettement plus délicat sur sol mouillé alors qu’à rouler dans les flaques, on se voit mouillé jusqu’aux chevilles ! Bon sang, mais pourquoi n’ai-je pas commandé un Twizy avec portes ?! Dans un instant de grande bravoure, je décide finalement d’attendre une accalmie sous un pont… Finalement, chercher des brochettes à 30 kilomètres m’aura pris plus de trois heures…
Pas donné, le Twizy se paye entre 7.690 et 8.490 €. A cela, il convient de rajouter la location de la batterie, à un tarif de 50 € par mois, pour une utilisation de 7.500 km par an sur une durée de 36 mois. Toutefois, cet engin de folie se voit octroyé une réduction fiscale de 15 % sur les impôts. Toujours ça de gagné !
A qui peut donc bien s’adresser le Twizy ? A une clientèle urbaine, principalement : en ville, il fait des merveilles ! En zone rurale, il est plus à considérer comme un véhicule de loisirs, rôle qu’il accomplit à la perfection dans les cités balnéaires ! Formidablement ludique, il fait toutefois payer fort cher son originalité et impose de solides concessions en termes de fonctionnalité et d’autonomie.
Pour sa nouvelle génération, le Macan passe au tout électrique. Voyons si ce SUV sans échappement, carburant exclusivement au courant, conserve un agrément de conduite enthousiasmant.
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