Choucroute recyclée en paella

Présentation

70 % des pièces de cette Exeo sont communes à l’ancienne Audi A4. En règle générale, lorsqu’un modèle se fait remplacer, ce même pourcentage tombe à 60 %. Bref, visuellement, la filiation avec l’Audi A4 est évidente, surtout de profil ! Dans l’habitacle, c’est chou vert et vert chou… Hormis le logo de volant et les sièges au maintien renforcé. Mais notre Luc Donckerwolke national a réussi à exacerber les traits sportifs de cette berline en lui dessinant une calandre plus agressive ! L’arrière, plus neutre, semble moins inspiré. Pour un dessin homogène, n’hésitez pas à commander les jantes de 17 pouces, celles de 16 paraissent un peu perdues dans les grandes arches. Enfin, notons que le break se démarque plus de l’ancienne A4, de par sa face arrière plus inédite.

Moteurs

Ici, la rupture avec l’ancienne A4 est nette et l’Exeo profite des derniers enseignements : les diesels passent tous à la rampe commune ! Le 2.0 TDI est disponible en trois variantes de puissance : 120, 143 ou 170 chevaux. En terme de couple, cela donne respectivement 290, 320 et 350 Nm.

Essayée en 120 et 170 chevaux, l’Exeo affiche toujours d’une belle rondeur. Certes, avec la version la plus puissante, vous aurez toujours l’impression d’en garder sous le pied, mais même avec « seulement » 120 chevaux, l’agrément reste tout à fait correct. Souples et silencieux, ces deux moteurs s’apprécient particulièrement à bas régimes ! Cette souplesse se double donc d'une conduite coulée et complétée de passages rapides de rapports.

Grosse déception : pour le moment, aucune boîte automatique n’est programmée en association avec un moteur diesel. Pas même la fabuleuse DSG à double embrayage ! Heureusement, la boîte manuelle à 6 rapports n’a rien de désagréable et se révèle, de plus, bien étagée.

Comportement

Réglée plus dynamique que l’ancienne A4, l’Exeo percute aussi plus fermement sur le pavé. Deux suspensions sont prévues : confort ou, vous l’aurez deviné, sport. Dans le premier cas, la suspension a parfois tendance à pomper un peu dans les longues courbes, tandis que la seconde percute plus sèchement mais met parfois les lombaires à mal. Mais globalement, le filtrage est assez efficace et l’Exeo parvient même à se montrer amusante ! Plus, en tout cas, que la précédente A4, très – voire trop – rigoureuse. Et comme c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes, la direction affiche une meilleure transparence et paraît moins artificielle que celle, sophistiquée, de la nouvelle A4.

Confort

En tant qu’ex-berline premium, l’Exeo affiche un habitacle particulièrement soigné ! La finition est superbe, les matériaux de grande qualité et les ajustements, parfaits ! Preuve qu’elle n’était pas si démodée que ça, cette vieille Audi ! Les sièges, refaçonnés par Seat, affichent un meilleur maintien mais leur qualité de présentation est au meilleur niveau ! Le cuir est particulièrement délicieux. Un peu plus ferme, mais savoureux malgré tout ! Au volant, la position de conduite est irréprochable, tout tombe parfaitement sous la main ! Le petit levier de vitesses, en particulier, se révèle amusant à manipuler ! Quoiqu’on note une faute, assez gênante et déjà présente sur l’Audi : un accoudoir central posé sur le levier de frein à main, qui oblige quelques contorsions pour tirer celui-ci ! Cela peut paraître un détail mais, croyez-moi, ça devient vite agaçant !

L’insonorisation a logiquement profité de l’apparition des nouveaux moteurs à rampe commune d’injection. Aaaaaaaaah ! En revanche, des bruits de vent sont apparus autour des rétroviseurs, remodelés pour l’occasion ! Oooooooh ! Globalement, c’est satisfaisant. La climatisation fonctionne efficacement et est bizone de série. Que demande le peuple ?

Fonctionnalité

L’habitabilité est assez mesurée, surtout à l’arrière où l’accès n’est pas si évident. Côté fonctionnalité, les espaces de rangement sont plutôt modestes. Le coffre est correct, sans plus. Ce qui est également un reproche que l’on peut formuler à la berline. Non, clairement, l’Exeo n’est pas la berline la plus fonctionnelle, ni la plus logeable du marché. Une critique que l’on peut également adresser au break. Mais là n’est pas le but de cette Seat, qui offre en revanche, un bel équipement de série et une finition au top !

Tarif et équipement

1.000 € ! C’est le prix qui sépare la berline du break ! Et les tarifs débutent à 23.990 € pour la berline ! Et l’équipement de série est plutôt généreux : climatisation automatique bi-zone, lecteur CD MP3 avec prise auxiliaire, airbags parsemés un peu partout (y compris pour les genoux du conducteur),… Bref, on en a vraiment pour son argent ! Rajoutez 2.700 € pour une version Sport 143 ch et encore 1.300 € pour bénéficier de la « top of the range » TDI 170. Tout cela reste raisonnable !

Question consommation, les écarts de consommation entre la berline 170 ch et notre break 120 ch sont plutôt mesurés : 6,8 l/100 km pour la seconde, 6,4 l/100 km pour la première. Mais les trajets urbains peuvent faire envoler cette moyenne au-delà des 7,5 l/100 km ! Dans l’ensemble, cela reste raisonnable, compte tenu des performances.

Conclusion

Non, l’Exeo n’est sans doute pas la plus pratique, ni la plus attirante des berlines actuelles. Peut-être est-ce son air de déjà vu ? Pour autant, le concept mérite franchement la peine : pour moins de 25.000 €, vous voilà possesseur d’un break remarquablement fini, dynamique et correctement équipé ! Et n’allez pas croire que cela se résume à un vague bricolage autour d’une Audi démodée : non seulement le produit de départ était très brillant, mais Seat lui a donné une véritable valeur ajoutée, de par les suspensions spécifiques et les moteurs plus évolués ! Et revoilà miss A4 à nouveau dans le coup !