Škoda a choisi le 1.9 TDI de 130 chevaux pour sa version RS car c’était le moteur le plus puissant du groupe qui entrait sans encombre sous le capot de la petite Tchèque. De plus, cette configuration colle à merveille à l’image de voiture sympa mais pas trop chère du constructeur. En effet, on peut s’amuser sur les routes en consommant environ 5 litres au 100 kilomètres en moyenne. Le 4 cylindres n’a pas trop de mal non plus à faire décoller les 1245 kg de la Fabia RS qui a reçu pour l’occasion un bouclier avant plus proéminent et un très discret becquet arrière. Ici, pas de look ostentatoire. Regarde, j’ai une voiture presque comme les autres D’autres petites touches stylistiques distinguent la RS, tout en restant relativement mesurées. À l’avant, le pare-chocs "à la WRC" est doté de trois grandes écopes qui alimentent les radiateurs et freins en air frais. Les lames verticales de l'écope centrale s'inscrivent dans le prolongement de la calandre traditionnelle dominée par le logo. Sauf qu’ici elle est parée également de l'emblème RS. Les prises d'air latérales, à grille horizontale, intègrent des phares antibrouillards. Le look spécifique est aussi renforcé par les sorties d'air ménagées dans le bouclier du pare-chocs, devant les roues, et les clignotants assombris sur les ailes. La Škoda Fabia RS a reçu de grandes roues en alliage léger dont le design rappelle celles de l'Octavia RS. Sans oublie les étriers peints en vert maintenant traditionnels des modèles sportifs de la gamme. L'arrière de la voiture est pour sa part caractérisé par un spoiler monté au-dessus de la lunette arrière, un pare-chocs doté d'un nouveau spoiler intégré et un embout d'échappement caractéristique en acier inoxydable. Vraiment amusante La bonne surprise de la configuration de la RS est le silence du TDI. Enfin un moteur à injecteurs pompe qui sait se montrer discret tout en gardant ses nombreux attraits : vivacité et sobriété. Le pommeau de la boîte 6 vitesses tient bien en main. L’étagement de boîte ne permet toutefois pas de profiter de la 6e en deçà de 120 km/h, et encore c’est limite, malgré le bon couple du bloc Diesel. De plus, la 5e et la 6e ne sont pas placées suffisamment loin de la 3e et de la 4e, du coup on hésite parfois. « Je passe la 6e ou je retombe en 4e ici ? » On va dire que ce n’est pas grave car une RS se vit surtout sur les petites routes, de préférence avec lacets. Sauf que la suspension assez ferme vous fera ressentir tous les défauts rencontrés sur le bitume… Si le dos n’est pas déchiré, la conduite se révèle éprouvante à long terme. D’autant que les sièges sport sont eux aussi un peu durs. Mais on est bien calé dedans. Toutefois, j’ai été obligé d’opter pour une position de conduite assez près du volant, à cause de ma carrure, et mes coudes étaient parfois gênés par les joues du siège. Châssis retravaillé Les trains roulants de la Fabia RS ont été modifiés spécialement pour offrir un comportement plus dynamique à la voiture. Dès lors, la Škoda Fabia RS a été surbaissée de 29 mm par rapport au modèle standard. Derrière les jantes de 16'' chaussées de pneus de dimensions 205/45 R 16, on trouve quatre freins à disque – ventilés à l'avant – combinés avec l’ABS. L'antipatinage électronique ASR veille quant à lui à un transfert sûr de la force motrice à la route. Lors de l’essai, on a pris quelques virages sur les chapeaux de roue dans le but de la faire glisser. Sans le faire non plus exagérément, il faut rester prudent sur route ouverte, même déserte et large. Dans ces conditions, la voiture a montré de bonnes aptitudes sur route sèche avec sous-virage, mais ni tête à queue ni glissade incontrôlable. Le punch du TDI, allié à un comportement sain, procure vraiment beaucoup de plaisir au volant. L’accélération permet de passer de 0 à 100 en 9,6 secondes pour atteindre une vitesse de pointe de 204 km/h. Dommage que le confort à la dure risque de faire râler un peu les passagers qui ne goûteront pas au même bonheur que le « pilote ». Asymétrie Détail extérieur, le rétro droit est plus petit que celui de gauche, du coup, la Fabia est asymétrique. Cela ne se voit pas vraiment… sauf si on le sait. L’habitacle a reçu un habillage spécifique fait de gris et de noir, faisant aussi appel au cuir. Les sièges sport sont garnis du nouveau tissu Cross-Tuck avec un contour en tissu gris clair tandis que leur bandeau central noir arbore le symbole RS. Les garnitures intérieures, le tableau de bord, les montants et le pavillon de toit sont réalisés en noir Onyx. Le caractère sportif de la voiture s'exprime aussi au travers du gainage en cuir du volant à trois branches, du pommeau du levier de changement de vitesses avec manchon correspondant et du levier de frein à main. D’autres éléments spécifiques détachent la RS des autres Fabia : graduation argentée des instruments de contrôle, pédales sport en acier inoxydable dotées de bourrelets qui empêchent le pied de glisser, seuils de porte et tapis décorés de l'emblème RS. Les matériaux peuvent apparaître austères, parfois, mais ce n’est jamais moche. Ça sent la solidité et la capacité à supporter les petits aléas de la vie. On regrettera juste de pauvres espaces de rangement. Haut de gamme du modèle, l’équipement spécifique est bien pourvu, mais reste raisonnable. Et puis, ce plaisir a un prix Škoda : 17300 euros… seulement, serait-on tenté de dire. Une bonne affaire si on veut s’amuser tout en restant discret sur ses démangeaisons sportives et en sachant l’utiliser au quotidien, en famille. © Olivier Duquesne