Essais

Old school !

Les voitures de sport, chez Subaru, on connaît. Mais jusqu’à présent, celles-ci se présentaient comme des berlines familiales pratiques, avec 4 roues motrices et un gros turbo pour déclencher le frisson… Changement radical d’orientation avec cette BRZ, pour notre plus grand bonheur !

  • Piette François
  • 13 novembre 2012
  • Subaru
Avantages et inconvénients
  • Châssis formidable !
  • Design réussi
  • Equilibre
  • Ergonomie
  • Finition
  • Habitabilité correcte
  • Moteur rageur et spontané
  • Position de conduite
  • Sonorité à hauts régimes
  • Accès aux places arrière
  • Mode sport de l'esp trop castrateur
  • Moteur creux
  • Pas de système d'info-divertissement (contrairement à la gt86)
  • Version de base à éviter

Une collaboration qui marche !

Forcément, développer une voiture de sport sur une plateforme entièrement nouvelle et destinée à une production somme toute limitée, n’est pas exactement une chose particulièrement rentable… Surtout en période de crise ! Subaru et Toyota ont donc mis leurs efforts en commun, ce qui donne les BRZ et GT86 ! Toyota au pinceau et Subaru à la clé à molettes, voilà comment s’est déroulée cette collaboration !

Retour aux sources !

Voguant à contre-courant, Subaru n’a pas suivi le chemin actuel de bien des sportives, qui conduit vers une inéluctable et bien rébarbative aseptisation. Rien de tout cela ici, trois mots clés ont défini le design de l’auto : centre de gravité au plus bas (voiture au ras du sol et moteur boxer), roues arrière motrices et moteur atmosphérique (pour la réponse la plus naturelle qui soit à l’accélérateur). On s’en réjouit et on dit merci !

Sportive, sans aucun doute…

Toyota a voulu un style proche de celui de la mythique 2000 GT. Pleine de caractère, la ligne de la Subaru ne s’en différencie que dans quelques menus détails, à l’instar du pare-chocs avant. Sportive, à n’en pas douter, cette BRZ déçoit toutefois par son habitacle un peu triste. Le compte-tours bien au centre, la position de conduite surbaissée, les commandes tombant droit dans les mains, aucun doute, il s’agit d’une sportive ! Mais on aurait aimé un peu plus de fantaisie…

Un détail qui cloche…

Question finition, disons que le niveau est très correct, même si l’on regrette quelques détails furieusement datés, à l’instar de cette montre digitale digne d’une vieille Impreza des années 80 ! Mais un détail choque plus que tout : alors que Toyota donne une petite touche high-tech avec son système d’info-divertissement (très bien réalisé, intégrant navigation, audio, téléphonie…), la Subaru ne propose qu’un vague lecteur CD, au design daté et aussi bien intégré qu’une pustule sur le minois de Cameron Diaz !

Fonctionnalité ?

Question fonctionnalité, ne rêvons pas ! Cette BRZ ne remplira pas les mêmes services que la 308 SW de madame ! Certes, la banquette arrière est rabattable, mais le coffre souffre d’un accès étriqué, alors que l’habitabilité arrière en fait une 4 places occasionnelle, qui peut éventuellement accepter des adultes aux places arrière.

Bon, trêve de bavardage…

Une BRZ, cela se savoure principalement au volant ! Alors, en route ! Bon à savoir, la version haut de gamme de notre essai (baptisée Sport Executive) profite d’un pont autobloquant et d’un pont court, pour des accélérations plus rageuses ! Immédiatement, on se sent en parfaite harmonie avec l’engin, les fesses au plus près du sol, le siège au maintien impeccable et avec toutes ces commandes, à commencer par le volant et le levier de vitesses, tombant sous le sens et… sous la main !

Déçu ?

Au début, on ne peut toutefois réprimer une certaine déception. Les quelques kilomètres parcourus en ville révèlent une mécanique assez creuse, un embrayage un brin subtil et une sonorité franchement quelconque… Une facilité d’utilisation digne d’un vélo, mais pas de grand frisson à déclarer… Ensuite, vient l’autoroute : jusque 4.500 tr/min, le moteur semble toujours un peu engourdi, mais s’exprime d’une voix un poil plus sportive. On s’amuse avec le levier de vitesses, court et précis, mais un poil accrocheur, mais on sent que là, n’est pas la vocation première de l’engin.

Ouh, que non !

Puis, viennent les petites routes sinueuses, bien dégagées… Et là, honnêtement, ça devient fichtrement excitant ! Un virage en vue ? Il suffit de taper dans les freins, prolonger légèrement le freinage jusqu’à l’entrée de courbe, laisser le train arrière enrouler, gérer à l’accélérateur et au volant et hop ! L’affaire est réglée ! Promis, c’est encore plus simple à exécuter qu’à expliquer : les réactions sont fabuleusement progressives, l’équilibre naturel est juste jubilatoire et il suffit de taquiner la pédale de droite pour imprimer l’angle que vous désirez à la dérive. Il manque juste quelques canassons, pour les plus hardis !

Le plus extraordinaire, c’est que cette BRZ accepte tous les types de conduite : exubérant en accordant alors de joyeuses dérives ou propre, avec des trajectoires nettes et bien dégagées derrière les oreilles ! Face à la Toyota, le constat est quasiment identique, mais signalons un amortissement un chouïa plus efficace sur la BRZ, notamment au freinage. Les ingénieurs apportent la réponse : celle-ci est un tantinet plus ferme ! Enfin, notez que l’ESP présente trois modes : ON (très castrateur), Sport (plus ludique, mais toujours très sécurisant) et OFF (complètement !).

Et le moulin ?

Le moteur, c’est clairement le point polarisant de l’auto : on adore ou on déteste ! Dans la première catégorie, on retrouvera sans doute des nostalgiques des GTI des années 80, dans la deuxième, des utilisateurs de turbo mazout bourrés de couple ! Comprenez que ce boxer de 2 litres va chercher ses 200 chevaux à 7.000 tr/min et son couple de 205 Nm entre 6.400 et 6.600 tr/min ! Pour résumer, il s’agit de taquiner sans cesse le levier de vitesses pour obtenir des relances dignes de ce nom !

Pour ma part, j’adore : schizophrène, le moteur se réveille à 4.500 tr/min dans un râle rageur pour partir à l’assaut du rupteur, à 7.500 tr/min ! Une plage d’utilisation réduite, mais jubilatoire, où on se plait à claquer les rapports pour faire gronder de bonheur une mécanique enfin libérée ! Certes, un petit moteur turbo de même puissance donnera de meilleures reprises, mais question sensations, on ne connaît rien de mieux qu’un bon « atmo » !

Subaru ou Toyota ?

Vu les différences esthétiques et la quasi absence de différence technique, c’est principalement la préférence envers une marque ou une concession qui définira le choix. Notons que, contrairement à la GT86, la BRZ existe en version de « base », qui fait épargner 4.000 € (28.990 €). Un choix peu recommandable, car outre les concessions en matière d’équipement de confort, cette version lambine avec un pont plus long et ne bénéficie pas du différentiel autobloquant.

Une lacune déjà signalée : alors que la GT86 se pavane avec le Toyota Touch&Go (système d’info-divertissement), la BRZ se contente d’une vieille radio chipée à on ne sait quel modèle dépassé… Question tarifs, cela donne 32.990 € pour la « Sport Executive » en boîte manuelle et 34.490 € pour la même finition, mais en boîte automatique. Côté consommation, la BRZ reste presque raisonnable : entre 9 et 12 l/100 km. Acceptable.

Conclusion

C’est entendu, la BRZ est un jouet. Une voiture ludique, que l’on choisit pour des raisons probablement un peu égoïstes… Mais quel jouet ! Son tempérament « à l’ancienne » en fait l’une de nos sportives préférées de ces cinq dernières années ! Châssis au top, moteur rageur, il n’en faut pas plus pour faire revivre l’esprit des sportives d’antan, avec tout ce que cela comprend en termes de plaisir de conduite ! Un summum ! Reste à choisir entre cette BRZ ou la sœur ennemie, la Toyota GT86…

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Subaru.

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