Essais

Le charme (trop) discret de la bourgeoisie

L'Avensis a fait peau neuve l'hiver dernier. Ce modèle de gamme moyenne supérieure s'était fait une belle place au soleil, dans un créneau pourtant très disputé. L'évolution se joue donc en douceur, Toyota ne comptant pas un instant révolutionner le marché, et c'est une Avensis fort consensuelle, pour ne pas dire banale, qui vient se frotter aux C5, Laguna, Passat et autres familiales.
  • Wouters Bruno
  • 14 avril 2009
  • Toyota
Avantages et inconvénients

       Notre choix s'est porté sur l'Avensis Wagon, esthétiquement plus dynamique que la berline. L'importateur a mis à notre disposition un modèle plutôt flatteur, en finition "Premium" et motorisée par le 2,2 litres à 6 vitesses développant ici 177ch. Luxueusement équipé, ce break s'affiche à 36.840 €, auxquels vous pouvez d'ores et déjà ajouter 500€ de peinture métallisée et 1.890€ pour le système GPS avec disque dur, écran tactile et caméra de recul. La ligne de l'Avensis Wagon, équilibrée, se veut discrète et sobrement élégante. Nous jouissons avec bonheur du "Smart Entry & Start", décidément bien agréable pour nous glisser au volant. Premier ressenti: une qualité de finition remarquable, des éléments bien ajustés, des commandes tombant naturellement sous la main. Sièges réglables électriquement, pareil pour le volant, nous trouvons naturellement et rapidement notre place dans l'habitacle.

      Sévère

      Les commandes et les instruments de bord se montrent d'un maniement plutôt intuitif, hormis peut-être la commande du frein de parking, un interrupteur situé discrètement sur le tableau de bord et dont le verrouillage n'est guère significatif. Il nous est arrivé une ou deux fois de sortir de la voiture et de la voir bouger pour cause de frein de parking pas enclenché! Gros stress, qui s'est chaque fois bien terminé, heureusement! Mais on se sent particulièrement c.. , agrippé à la poignée de porte en essayant de retenir la voiture! Hormis ce petit souci, la vie à bord se révèle bien agréable, même si nous regrettons la trop grande sévérité de l'habillage. Noir, c'est noir! Certes la planche de bord est rehaussée d'une finition au grain original et particulier, certes les instruments sont joliment éclairés, mais l'ensemble manque de chaleur et d'originalité. Le moteur, plutôt discret, fait preuve d'une grande douceur de fonctionnement et mène agréablement la voiture en ville, sauf lors d'une accélération trop violente, où la puissance a du mal à passer par le train avant. Les roues patinent, piochent et on se retrouve bien involontairement à jouer les "Johnny", un parfait contre-emploi pour cette sage familiale. A ce sujet, nous trouvons dommage et complètement déplacé de nantir la finition "Premium" de jantes de 18 pouces avec des pneus en 225/45.

      Contre-emploi

      Certes, c'est joli à l'œil, ça plaît peut-être beaucoup en Allemagne ou dans les pays de l'Est, mais c'est en parfait contre-emploi avec l'esprit de la voiture, et que dire de l'addition lors du remplacement d'un train de pneus! Nous ne répéterons jamais assez tout le mal que nous pensons de cette mode de jantes géantes montées avec des pneus à profil bas. Si ça peut se justifier sur des voitures sportives (et encore!), ce choix n'offre que des inconvénients sur des véhicules plus sages. Les bruits de roulement et les vibrations générées nuisent au confort, tout comme leur dureté, la sensibilité à l'aquaplanage est bien plus importante que pour des pneus plus étroits, les jantes sont exposées à tous les chocs, les pneus s'usent plus vite et se vendent à un prix prohibitif. Que du bonheur, comme vous pouvez le constater! Et ces choix crétins ne sont pas l'apanage de Toyota, qui ne fait que répondre à une demande d'une part de la clientèle.

      Restons calmes

      Au moins le constructeur nippon pourrait-il laisser le choix à l'acheteur… Cette monte est d'autant plus inadaptée que l'Avensis offre un comportement n'incitant pas une seconde à l'attaque. Rassurante en usage "de bon père de famille", elle avoue vite ses limites en conduite plus agressive, se vautrant complètement sur son train avant, dans un sous-virage contre lequel les pneus larges ne peuvent rien! Ce comportement pataud éloigne la Toyota des standards des meilleures européennes et la rend ennuyeuse à conduire, même si elle satisfera le plus grand nombre. A son volant, le "politiquement correct" est de rigueur, sous peine de grosse déception, mais faut-il en demander plus? Elle se veut à contrario intuitive, tellement facile à vivre, qu'on semble la connaître dès les premiers kilomètres. Que demander de plus dans le contexte actuel de circulation? Peut-être un peu plus de sobriété, sur la durée de notre essai, la consommation moyenne n'est pas descendue sous les 7,8 litres aux cent. Avec un réservoir de 60 litres, l'autonomie nous laisse sur notre faim…

       

      Lire plus:

      À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
      Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!
      Photos ©: Bruno Wouters, Manufacturer. Source ©: Toyota.

      Essais recommandés pour vous

      Plus d'essais
      4,0 /5 Essai : Porsche Macan, l’électricité lui va-t-elle bien ?

      Essai : Porsche Macan, l’électricité lui va-t-elle bien ?

      Pour sa nouvelle génération, le Macan passe au tout électrique. Voyons si ce SUV sans échappement, carburant exclusivement au courant, conserve un agrément de conduite enthousiasmant.

      3,5 /5 Essai : Audi A3, surélevée par son facelift

      Essai : Audi A3, surélevée par son facelift

      Après les Sportback et berline, l’Audi A3 gagne une nouvelle variante allstreet à l’occasion de son récent facelift. Mais cette carrosserie est-elle le seul ajout intéressant au sein du catalogue de la compacte allemande ?

      3,3 /5 Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

      Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

      La 6e génération de la Volkswagen Polo est-elle suffisamment armée grâce à son facelift pour sortir de l’ombre de sa grande sœur, l’iconique et légendaire Golf ?

      3,7 /5 Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

      Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

      La deuxième génération du Skoda Kodiaq enfonce encore le clou par rapport à son prédécesseur, en offrant davantage d'espace ! En outre, il offre quelques fonctionnalités bien pratiques, ainsi qu’une motorisation hybride rechargeable. Peut-on encore lui reprocher quelque chose ?

      Voitures neuves recommandées pour vous

      Plus de voitures neuves

      Essence, Manuelle

      21 500 €

      Essence, Automatique

      27 547 €

      Essence, Manuelle

      23 748 €

      Diesel, Manuelle

      32 584 €

      Voitures d'occasion recommandées pour vous

      Plus de voitures d'occasion

      Essence, Automatique

      23 500 €
      2020
      30 212 km

      Essence, Automatique

      28 995 €
      2011
      65 000 km
      52 990 €
      2019
      105 433 km

      Diesel, Automatique

      52 900 €
      2021
      1 500 km