Essais

Toyota ProAce Verso: Un tournant!

Longtemps bercée par les différentes générations de Toyota HiAce, l'Europe lui a tourné le dos en faveur du ProAce, un véhicule produit par PSA et Toyota dans l'usine de Sevel Nord, à Valenciennes.

  • Wouters Bruno
  • 02 septembre 2016
  • Toyota
Avantages et inconvénients

      Ce n'est pas la première collaboration du genre: les Toyota Aygo, Peugeot 108 et Citroën C1 sont elles aussi sœurs jumelles. La Toyota ProAce Verso partage donc ses entrailles et bien plus avec la Peugeot Traveller et la Citroën SpaceTourer. Pas question de laisser le gâteau des ludospaces et des navettes aux seuls VW Multivan et autres Mercedes Vito et consorts. Et comme ceux-ci, les triplés émanent des versions utilitaires baptisées ProAce, Expert et Jumpy. La recette est connue: il s'agit d'offrir, à partir de cette base un véhicule dédié aux familles (nombreuses) ou destinées aux flottes VIP, par le biais d'aménagements intérieurs raffinés et riches gommant leur origine roturière. Quelques soins apportés à l'extérieur complètent le dispositif.

      Sur une même base technique, la Toyota ProAce Verso (et ses sœurs jumelles) est proposée en trois longueurs, bâties sur deux empattements. La version courte (460 cm) dispose d'un empattement de 2.925 mm. La version intermédiaire réclame 495 cm au sol sur un empattement rallongé de 350 mm, à 3.275 mm. La version longue s'étire sur 530 cm, une différence entièrement due au porte-à-faux arrière.

      En fonction des finitions, le nombre de passagers maximum oscille entre neuf, pour les versions les plus basiques, et six pour les modèles les plus exclusifs. Le plus court modèle peut donc accueillir huit ou neuf passagers, avec un coffre restreint à la portion congrue: 224 litres, pour une longueur de 282 mm. Avec une rangée de sièges en moins, ça passe tout de suite mieux: 1.356 litres, voire même 1.978 jusqu'au toit, avec une longueur de chargement de 1.242 mm.

      Trois longueurs

      Le modèle intermédiaire fait dans les mêmes cas de figure respectivement 603, 1.624 ou 2.381 litres, avec une longueur de plancher de 627 ou 1.497 mm. Le "Big One" de la famille met tout le monde d'accord avec 989 litres derrière la troisième rangée, voire 2.011 litres sur deux rangées, portés à 2.932 litres jusqu'au toit. La longueur du plancher derrière le troisième rang est portée, à 977 mm, 1.847 derrière le deuxième rang!

      On l'a vu, dès le plus petit modèle, le ProAce Verso peut accueillir huit ou neuf personnes, suivant qu'il est équipé de deux sièges séparés à l'avant ou d'une banquette. Et pareil pour les deux autres longueurs. Le nombre de places dépend aussi du niveau de finition: le Verso est disponible en trois dotations, de la plus basique à la plus sophistiquée.

      On commence avec le Shuttle, disponible dans les trois longueurs, suivi du Verso des familles, le MPV, baptisé Family sur d'autres marchés, lui aussi disponible dans les trois longueurs, et enfin le VIP, seulement en Medium ou Long. Attention, le MPV privilégie d'office le confort avec ses deux sièges séparés à l'avant, il se limite donc à huit places, tandis que le VIP se contente d'embarquer six occupants, avec ses sièges séparés. Le plus basique se contente de banquettes fixes sur les rangs deux et trois, le MPV gagne en flexibilité avec ses rang deux et trois sur glissières et fractionnables 60/40, histoire de trimballer les marmots tout en embarquant la penderie chez Ikea. Tablettes style aviation et fixations Isofix sont bien entendu au rendez-vous.

      Le VIP s'équipe de "Captain's chairs" au rang deux et trois. Les sièges du rang milieu peuvent pivoter pour faire salon avec le rang trois, salon articulé autour d'une table qui se replie entre les sièges du rang deux. Le Shuttle dispose de neuf places dans les trois longueurs, tandis que le MPV court est fourni en cinq places, la banquette du troisième rang réduisant le coffre à la portion congrue n'est fournie qu'en option.

      Trois finitions

      Nous allons nous pencher plus particulièrement au MPV qui s'adresse en priorité au particulier et à sa petite famille. Le Shuttle reste un outil de travail, un minibus "basique" dont le seul objectif se résume à transporter un maximum de monde dans un minimum de place pour un budget réduit. Banquettes fixes, revêtements de sol en caoutchouc et sobriété relative de l'équipement donnent le ton. Le VIP s'adresse aux professionnels, navettes d'hôtels ou d'événements, en soignant les passagers qui disposent de sièges individuels et d'un généreux espace, bien à l'abri derrière leurs vitres sur-teintées.

      Pauvres familles nombreuses qui, il y a quelques années encore, faisaient leur miel de monospaces aussi fonctionnels qu'accueillants! Tout lasse, tout passe, les constructeurs ont tour à tour délaissé le créneau, il ne leur reste plus aux amateurs qu'à tenter de trouver place à bord d'un imposant, coûteux et malcommode SUV, avec tout leur fourbi… Seule alternative aujourd'hui, le ludospace aux origines plébéiennes d'utilitaire. Le Volkswagen Multivan en reste sans doute le plus représentatif, une tradition qui remonte à l'iconique Samba, un modèle que s'arrachent maintenant les collectionneurs à des prix indécents (qui dépassent parfois les 100.000 €!).

      Trois moteurs

      Les professionnels devenant de plus en plus exigeants pour leur outil de travail, ces véhicules offrent maintenant des prestations et des équipements bien proches des voitures et les constructeurs en déclinent des versions "civiles" suréquipées, qui n'ont pas à rougir de leurs performances et de leurs finitions. Toyota revient sur ce marché avec sa ProAce Verso, en finition MPV. Extérieurement, les parechocs peints avec phares antibrouillards, les touches de chrome, les jantes alliage, les vitres teintées et les teintes métallisées donnent le ton. Les larges portes latérales à ouverture électrique, éventuellement commandées d'un mouvement du pied, le large hayon arrière avec vitre mobile pour un accès plus aisé, le toit panoramique complètent le dispositif, de série ou en option.

      Les aides à la conduite ne sont pas oubliées: anticollision, freinage d'urgence, détection d'angle mort, alerte de changement de bande, alerte d'attention du conducteur, lecture de panneaux routiers, régulateur de vitesse adaptatif, allumage automatique des feux et gestion du faisceau d'éclairage, rien ne manque, ou presque! Le Verso obtient d'ailleurs cinq étoiles au tests Euro NCAP. Au tableau de bord, un levier de vitesses placé proche du volant réglable en hauteur et profondeur, un écran tactile multifonctions de sept pouces avec GPS, caméra de recul, vue à 360°, le Head-up Display. Relevons encore les sièges réglables électriquement, chauffants et massants.

      Ce qui ne se voit pas, mais qui éloigne le Verso de ses origines utilitaires, est le soin apporté à l'insonorisation, avec de la mousse injectée dans les flancs et le pavillon, les vitres plus épaisses, le pare-brise acoustique, les passages de roues insonorisés. Les coûts d'entretien sont particulièrement maîtrisés, avec une garantie de cinq ans ou 150.000 km, des entretiens tous les deux ans ou 40.000 km, et les meilleures valeurs CO2 de sa catégorie.

      Nous avons pu prendre en mains le Verso en motorisation 2.0 D-4D de 150 ch à boîte manuelle six vitesses, en longueur intermédiaire. Le MPV compact se contente du 1.6 D-4D de 115 ch, le long pouvant, en plus du 150 ch, faire appel au 177 ch avec la boîte automatique à six rapports. L'accueil à bord n'appelle guère de reproches. L'environnement est fonctionnel mais plaisant. Certes, les plastiques durs règnent en maître, mais est-ce réellement gênant pour un véhicule qui sera certainement mis à rude épreuve en accueillant journellement toute une vie de famille?

      La place est particulièrement généreuse, plus encore que dans les défunts monospaces et, progrès aidant, les prestations du ProAce Verso n'ont rien à leur envier. Le travail sur l'insonorisation porte ses fruits avec un moteur qui se montre la plupart du temps très discret et avare de vibrations gênantes, tout en offrant des performances largement suffisantes. Seul bémol, l'absence de boîte automatique, réservé au 177 ch, une option fiscalement plus difficilement justifiable. Pour le reste? Partant du postulat q'on n'ira pas jouer les zazous sur le Nürburgring, le comportement routier du ProAce Verso satisfera sans retenue ses possesseurs, trop ravis de retrouver un espace aussi généreux et accueillant à si bon compte. Aucun SUV ou break, aussi brillants ou prétentieux soit-il, ne joue dans la même cour!

      Lire plus:

      À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
      Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!
      Photos ©: Manufacturer. Source ©: Toyota.

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