Essais

Il n'est plus compact

Le RAV4, première génération, a lancé la mode des SUV compacts. C’était en 1994. En 2006, le style est complètement différent pour la troisième génération, d’autant que la version 3 portes a été éjectée du catalogue. Le nouveau RAV4 grandit et s’embourgeoise.
  • Piette François
  • 27 juin 2006
  • Toyota
Avantages et inconvénients
      C’est donc forcément en 5 portes que nous avons essayé le RAV4, avec deux motorisations Diesel : 136 et 177 ch. Ces deux D-4D ont une cylindrée de 2231 cm³. Ces blocs profitent d’une injection à rampe commune de troisième génération, d’un turbocompresseur à géométrie variable, d’une construction tout aluminium et de faibles taux de compression. Ils sont aussi couplés à une boîte manuelle à six rapports. Manche à balai La première surprise au volant du RAV4 vient de la position du levier de la boîte qui a le pommeau plongeant. En prime, le levier étant particulièrement long, le débattement n’est pas à l’avantage de la vitesse d’exécution. Heureusement que la commande de boîte est précise. Sans cela… Pour le reste, l’étagement est bien calculé et permet de mieux tirer profit du couple. Le RAV4 est aussi un 4x4. Une transmission intégrale gérée totalement par l’électronique. Avec pour conséquence la disparition du différentiel central classique à viscocoupleur. Contrôle actif de conduite Grâce à des capteurs surveillant les informations concernant l’angle d’ouverture du papillon des gaz, le couple et le régime du moteur, le rapport engagé, la vitesse du véhicule et l’angle de braquage, les calculateurs décident, en continu, de faire passer le Toyota RAV4 du mode traction avant à la transmission intégrale. Le transfert de couple peut donc varier instantanément et continuellement. Dans les faits, on profitera d’un rapport 55/45 avant/arrière au démarrage. Une fois le SUV lancé, il se comportera comme une traction avec l’ensemble de la puissance transmis aux roues avant. Mais, la répartition du couple peut varier en permanence entre 100/0 et 55/45. Ainsi, en virage sur route humide, l’électronique pourrait décider de transférer une partie du couple vers les roues arrière. En fait, tout cela se passe sans temps mort et, a priori, efficacement. Tout-terrain Spécialiste de l’escalade de trottoirs, le RAV4 peut s’offrir une virée dans les bois. Nous avons profité d’un terrain privé pour tester la Japonaise sur une route forestière. Il est clair que sa garde au sol de 180 mm limite les excursions sauvages. De même que le débattement des suspensions. Des racines saillantes ont donné un tout petit peu de mal à la Toyota qui s’est retrouvée un court instant une roue dans le vide. Néanmoins, les angles d’attaque et de fuite ont facilité notre balade lorsqu’il fallait traverser le petit ruisseau en travers de notre chemin. Et puis, la transmission a parfaitement joué son rôle. Triangle de sécurité Il faut savoir que pour le comportement, le RAV4 ne s’appuie pas uniquement sur la gestion électronique de sa transmission intégrale. Le contrôle de stabilité (VSC) et la direction assistée électrique (EPS) interviennent régulièrement. Difficile même de mettre la voiture en travers. On lâche brusquement la pédale de droite en virage : bip bip. L’électronique vous indique qu’il est temps d’arrêter de jouer. On décide de prendre un virage à vive allure… l’accélérateur refuse d’envoyer encore du gaz. Et mieux encore : la direction assistée vous incite à corriger le tir. En effet, en anticipant un éventuel dérapage lors d’un freinage ou en accélération, en détectant un risque de sous-virage ou de survirage, le volant aide le conducteur à corriger la direction, tout en lui rendant plus difficile toute mauvaise manœuvre. On sait que Toyota propose déjà avec la Prius la voiture qui se gare toute seule, ici on n’est pas loin de l’auto qui conduit toute seule. Tout profit pour le conducteur distrait, intéressant pour monsieur et madame tout le monde mais frustrant pour le pilote. 136 ch Le 2.2 D-4D de 136 chevaux permet au RAV4 de rouler à 180 km/h et de réussir le 0 à 100 km/h en 10,5 secondes. Son couple maximal de 310 Nm est disponible sur la plage de 2000 à 2800 tr/min. Sur la route, ce moteur est suffisamment généreux pour se sentir à l’aise dans la circulation. En vitesse de croisière, le moteur se montre silencieux. C’est moins le cas aux accélérations. Étant un peu creux à bas régime, il faut donc parfois rétrograder. Cela n’empêche pas ce moteur d’être économe avec 6,6 litres en cycle mixte. 177 ch Le plus musclé des deux D-4D est un Clean Power doté du D-CAT réduisant les émissions de particules et d’oxydes d’azote. Pour la consommation, Toyota annonce 7 litres en cycle mixte. Bien que soucieux de ses gaz d’échappement, le 177 ch n’en reste pas moins un moteur turbodiesel puissant. Avec lui, le RAV4 s’autorise des pointes à 200 km/h et un passage de 0 à 100 km/h en 9,3 secondes. Pour la relance, il peut compter sur un couple de 400 Nm de 2000 à 2600 tr/min. Sous les 2000 tr/min, le moteur perd vite en souplesse. Tous les Nm arrivant d’un coup, il faut donc apprendre à jeter un œil sur l’aiguille du compte-tours. En plus, les changements de rapport provoquent un petit temps mort. Ceci dit, ce SUV ainsi motorisé s’avère un grand routier, très à l’aise sur autoroute, tout en étant vif sur les nationales. Ferme Preuve que le RAV4 se destine avant tout à la route, la suspension McPherson à l’avant et à double triangle à l’arrière est ferme. Cette solution permet à la Toyota de rester stable dans la plupart des cas. Mais, comme on l’a déjà dit, ses virées hors bitume sont limitées par le débattement et la garde au sol. Non seulement, le SUV est bien accroché à la route, mais en plus l’ESP est très réactif. Et puis, la direction est précise, le freinage mordant et les motorisations dynamiques. Bref, il est taillé pour la route avant tout. Confort Ce RAV4 a gagné pas mal de centimètres en changeant de génération : 14,5 cm. L’empattement, surtout, en profite, en s’allongeant de 70 mm. L’habitabilité, vraiment généreuse, est ainsi augmentée, de même que le coffre qui peut accueillir de 586 à 1469 dm³ de bagages. Mais, quel dommage, la porte du coffre s’ouvre toujours verticalement. Nous obligeant à prévoir deux places de parking en ville pour y déposer les sacs des commissions. Pas cool ! Surtout quand on doit encore se coltiner en prime la roue de secours qui s’y accroche parfois. En fin de compte, le RAV4 n’est plus du tout un SUV compact avec ses 4395 mm (4315 sans la roue de secours en papillon). Modulable et pratique, le RAV4 aurait pu échapper aux plastiques durs ou peu flatteurs et aux assises trop droites à l’arrière. Néanmoins, la finition est de qualité et les espaces de rangements multiples. De plus, l’équipement généreux dès le deuxième niveau de finition devrait satisfaire la clientèle. De même que la garantie de 5 ans proposée par Toyota.

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: Patrick Hayot, Manufacturer. Source ©: Toyota.

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