Essais

Rétro contemporain

Saviez-vous que la première "cox" décapotable fut construite en 1938? Il fallut attendre dix ans encore pour la voir entrer en production, même si quelques modèles furent fabriqués en 1946, dont celui destiné au Major Ivan Hirst, l'homme sans qui Volkswagen ne serait rien aujourd'hui. Le Major anglais a en effet relancé l'usine de Wolfsburg après la guerre, avant de céder la place à Heinrich Nordhoff, patron de la Volkswagenwerk jusqu'à sa mort en 1968. La dernière Cox Cabriolet produite par Karmann sortira des chaînes en 1980. L'histoire reprend en 2003 avec la commercialisation de la New Beetle Cabriolet produite jusqu'en 2011 et continue aujourd'hui avec la Beetle Cabrio apparue chez nous au printemps 2013 après une première apparition au salon de Los Angeles en novembre dernier.

  • Wouters Bruno
  • 15 octobre 2013
  • Volkswagen
Avantages et inconvénients
  • Agrément d'un vrai cabriolet
  • Agrément moteur
  • Comportement routier
  • Confort
  • Qualité de la capote
  • Couvre-capote encombrant et peu pratique
  • Filet anti-remous indispensable
  • Finition perfectible

La Cox cabriolet, complètement dépassée dans les années 70' avec sa tenue de route approximative et sa consommation pantagruélique, gardait une côte d'amour incroyable et était considérée par d'aucuns comme la voiture la plus snob de l'époque. Monsieur 100.000 Volt, Gilbert Bécaud, en offrit même une à sa fille pour ses dix-huit ans, sans doute rassuré par la faible vitesse de pointe de la voiture.

Il ne devait pas l'avoir essayé auparavant: je me souviens de quelques tête-à-queue impromptus au volant de la Cox cabrio de ma marraine… Elle la vendait, n'ayant pas la force de la (dé)capoter. J'ai failli craquer, mais j'ai renoncé au vu du budget carburant claqué le week-end durant lequel je la lui avais empruntée!

Plus rien à voir avec la Beetle Cabrio 2013, hormis une ligne toujours aussi craquante (oubliés, les traits maladroits de la New Beetle): châssis de Golf VI, motorisations modernes, capote électrique, nous sommes au XXIème siècle et seule la silhouette nous ramène à un passé enjolivé par les souvenirs et la nostalgie. La silhouette et l'art de vivre, car voyager en décapotable fait découvrir la route d'une toute autre façon.

Cap au Sud

C'est cette manière de voyager à l'ancienne que nous avons voulu goûter en rejoignant les Pyrénées orientales depuis le Hainaut. Qui dit à l'ancienne dit petites routes et traversées de village, casquette (pour ce qui me concerne!) au vent! Direction Soissons, Château-Thierry, La Ferté-Gaucher, Provins puis Sens.

Nous tirons ensuite vers Gien pour descendre ensuite vers Bourges, contournons Montluçon par l'ouest  et nous arrêtons enfin au fond de la Creuse profonde, à une dizaine de kilomètres à l'est de Chénérailles.

Notre itinéraire a érigé la départementale en art de vivre, une solide carte Michelin et un GPS farci d'un itinéraire débroussaillé sur un ordinateur nous aidant à maintenir le cap, non sans quelques périodes de doute. Les routes empruntées se rétrécissent parfois à un point que nous nous voyons finir dans la cour d'une ferme isolée!

Présentation

Cette étape nous permet un premier point sur la Beetle. Notre modèle, une 1.4 TSI à boîte DSG est équipée du pack 60's, basé sur la finition Sport. Il implique obligatoirement la couleur Bleu Denim, la capote noire, les jantes Twister de 18", l'intérieur cuir noir et bleu avec sièges Sport chauffants, l'accoudoir central, le volant cuir multifonctions, le combiné de trois instruments complémentaires sur la planche de bord, le régulateur de vitesse, la climatisation automatique bi-zone et la sono Fender de 400 W.

Pour faire bonne mesure, notre Beetle était en prime équipée du Park Pilot avant et arrière, des phares au xénon avec éclairage de jour à LEDs, du pare-vent et du système de navigation. De 28.490 € pour une 1.4 TSI DSG Sport, notre voiture passait à 35.016 €, le pack 60's comptant pour 3.950 € dans l'addition.

Nous avions déjà apprécié les prestations de la Beetle "Sedan", tout-à-fait convaincante d'un point de vue dynamique avec sa plateforme de Golf VI toujours très actuelle. L'ablation du toit ne semble pas handicaper la voiture qui garde une rigidité suffisante. Heureusement, car pour ce faire, le cabrio s'alourdit de 114 kg!

La France profonde en tout confort

Contrairement à la Beetle "normale", la cabrio hérite d'office du train arrière multi-bras habituellement réservé aux motorisations les plus performantes. Le résultat est palpable. Malgré la monte pneumatique radicale (235/45 X18) imposée par le pack 60's, notre cabrio s'est montré en toutes circonstances prévenant pour nos lombaires, avec des sièges au dessus tout reproche, malgré des journées entières passées à son bord.

Cet excellent confort n'implique aucune concession en termes de comportement. Les routes empruntées, petites et sinueuses à souhait, ont révélé un agrément routier certain, avec une voiture s'inscrivant proprement en virage. Nous n'en sommes pas à la précision d'une berlinette Alpine mais, heureusement, les 1.468 kg ne se font pas trop sentir sur le train avant, bien moins en tous cas que certaines voitures aux prétentions plus aiguisées.

Un ciel maussade, et la volonté de gagner un peu de temps pour en perdre sur les petites routes du Larzac à partir de Millau, nous dirige vers la A75 sous Clermont-Ferrand, une magnifique autoroute désenclavant le Massif central. Le sans-faute pour la capote, idéalement tendue et parfaitement insonorisée. Hormis un vitrage plus petit, on ne se rend absolument pas compte qu'on roule dans un cabrio!

Capotage, décapotage

Arrivés en vue de Millau, nous quittons la A75 pour nous régaler sur la D999 en direction de Sainte-Affrique. Impatients, nous décapotons sur la bretelle de sortie, une fois la vitesse sous 50 km/h. Nous enchaînons avec la D32 via Lacaune et La Salvetat. Pas de pot, la pluie nous rattrape en direction de Saint-Pons-de-Thomières: rebelote, nous ralentissons sous 50 km/h pour recapoter et c'est sous une pluie battante que nous rejoindrons la côte à hauteur de Narbonne.

Moins drôle, mais, bon, la capote est étanche et la tenue de route sous la pluie permet de maintenir une bonne moyenne. Nous longeons la côte jusqu'à la frontière puis piquons sur Figueres. Bizarre pour un jour de semaine, tout, absolument tout est fermé, mais des gens bariolés de jaune et de rouge remplissent les rues! Information prise, il s'agit de la fête de la Catalogne, et les fiers Catalans ont décidé d'établir une chaîne humane de 400 km pour en réclamer l'indépendance!

Voilà qui a le mérite de débarrasser la route de toute circulation! Retour vers la côte par la D115 avec une halte à Céret et son sympathique musée d'art moderne. Mais il est déjà temps de remonter dans le nord. Superbe D117 vers Foix, agrémentée de nombreux châteaux cathares, puis D919 jusqu'à Toulouse. Montauban, Cahors, Rocamadour, Limoges, Châteauroux, Vierzon, Pithiviers.

Facile à vivre

Les étapes se succèdent, des routes charmantes et des villages oubliés, la France se redécouvre à chaque fois. La pluie, rare, nous permet de parcourir un maximum de kilomètres avec le ciel au-dessus de nos têtes. Nous avons été bien inspirés de laisser le couvre-capote à la maison. Raide et épais, il remplit presqu'à lui seul le coffre de 225 litres, plus grand qu'auparavant, mais surtout plus accessible grâce à une plus large ouverture.

Et si nécessaire, les dossiers de sièges arrières se rabattent. Le filet anti-remous reste à demeure, condamnant dès facto les places arrières, mais sans lui, difficile d'échapper aux remous d'air envahissants. Avec une température extérieure sous les 15° (nous avions 35° en partant!), impossible de s'en passer. Petit "plus" sympa, la clim s'adapte automatiquement à la position de la capote: si vous roulez "open roof" chauffage à fond, le souffle chaud se réduit immédiatement une fois la capote remise en place et inversément: sympa!

Nous contournons Paris par l'est, l'occasion d'admirer encore quelques endroits magnifiques comme Vaux-Le-Vicomte, Meaux, Ermenonville, Chantilly ou Senlis, avec une terrible envie d'en profiter plus longuement dès que l'occasion se présentera.

Les vertus d'un bon cabrio

Après trois mille kilomètres au volant de notre Cox, voici le moment de la rendre à l'importateur et d'établir le bilan de ces quelques jours passés en sa compagnie.

Difficile de ne pas tomber sous le charme bien réel de ce cabrio, pour autant qu'on adhère à ce style néo-rétro. Si la finition mexicaine reste en deçà du niveau allemand et que la Beetle pêche par certains équipements perfectibles comme son info-divertissement peu convaincant à l'usage (nous ne parlons pas de l'installation Fender, superbe, et capable de rendre verts de jalousie les kékés amateurs de "boum-boum"!), force est d'admettre que la motorisation 1.4 TSI et la boîte DSG constituent une proposition bien séduisante. Les accélérations permettent d'avaler tout ce qu'une départementale peut compter de camions, convois agricoles ou Hollandais tirant sa caravane peut compter, avec au final une consommation moyenne de 7,3 L/100km.

De quoi ne pas regretter le diesel, ses vibrations, son bruit, son odeur, ni même sa consommation! Véritable cabriolet quand bon nombre de cabrios vous coincent la tête sous un pare-brise envahissant, aussi prévenante et protectrice qu'une berline une fois capotée, la Beetle Cabrio avance de solides arguments! Il ne vous reste plus qu'à choisir votre modèle parmi les nombreuses possibilités offertes! Goûter au charme d'un tel cabriolet, c'est y succomber…

Lire plus:

À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!
Photos ©: Bruno Wouters. Source ©: Volkswagen.

Essais recommandés pour vous

Plus d'essais
3,3 /5 Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

La 6e génération de la Volkswagen Polo est-elle suffisamment armée grâce à son facelift pour sortir de l’ombre de sa grande sœur, l’iconique et légendaire Golf ?

3,5 /5 Essai : Mercedes Classe B, une familiale polyvalente et injustement sous-estimée !

Essai : Mercedes Classe B, une familiale polyvalente et injustement sous-estimée !

On en a assez peu parlé, mais la Mercedes Classe B a elle aussi, profité d’un récent facelift. Un comble, sachant qu’elle pourrait bien être la meilleure des Mercedes compactes ! Hélas, le plaisir sera de courte durée…

3,9 /5 Essai : Audi SQ8 Sportback e-tron, règne en péril ?

Essai : Audi SQ8 Sportback e-tron, règne en péril ?

La SQ8 Sportback e-tron détient officiellement le titre de SUV électrique de pointe dans la famille Audi. Un rang qu’elle pourra encore tenir même avec l’arrivée de la SQ6 e-tron ?

3,7 /5 Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

La deuxième génération du Skoda Kodiaq enfonce encore le clou par rapport à son prédécesseur, en offrant davantage d'espace ! En outre, il offre quelques fonctionnalités bien pratiques, ainsi qu’une motorisation hybride rechargeable. Peut-on encore lui reprocher quelque chose ?

Voitures neuves recommandées pour vous

Plus de voitures neuves

Essence, Automatique

27 547 €

Essence, Manuelle

21 500 €

Essence, Manuelle

23 748 €

Diesel, Manuelle

32 584 €

Voitures d'occasion recommandées pour vous

Plus de voitures d'occasion

Essence, Automatique

28 995 €
2011
65 000 km

Diesel, Automatique

52 900 €
2021
1 500 km
52 990 €
2019
105 433 km

Essence, Automatique

23 500 €
2020
30 212 km