Maxi-Golf ou mini-Passat ?

Présentation

Chez VW, on abandonne les douces rondeurs pour des formes nettement plus anguleuses. Cette nouvelle voie stylistique, elle s’applique sur tous les modèles, mais la Jetta en semble la caricature ! Mais ses dimensions généreuses (4,64 m) lui assurent une présence indubitable ! Pourtant, il faut bien avouer que l’ensemble manque cruellement de fantaisie… Voilà qui fait solide, sérieux, mais on ne s’extasiera certainement pas sur le coup de crayon surnaturel des designers !

Moteur

Aux côtés des trois moteurs essence proposés (1.2 TSI 105, 1.4 TSI 122 et 160 ch), VW aligne deux moteurs diesel : 1.6 TDI 105 et 2.0 TDI 140. Et c’est précisément ce 1.6 TDI 105 qui fait l’objet de cet essai, dans sa configuration BlueMotion. Affublée d’un arsenal d’équipements (Start & Stop, récupération de l’énergie cinétique…) qui lui fait siroter le carburant, la Jetta BlueMotion ne perd cependant rien de ses caractéristiques de puissance et de couple : 105 chevaux et 250 Nm à 1.500 tr/min. Côté transmissions, VW déçoit avec sa boîte manuelle à 5 rapports seulement, mais se rattrape largement avec sa boîte DSG optionnelle, qui aligne pas moins de 7 rapports !

Sur la route, cette dernière est la parfaite complice du moteur ! Ciblant astucieusement les régimes très modérés que le moteur affectionne, elle sublime la conduite détendue ! Voilà pour son côté Jekyll. Pour la face Mister Hyde, elle propose un mode sport et des palettes dont la réactivité est fulgurante ! Décidément, cette boîte est une pièce d’orfèvrerie technologique… Quant au moteur, il assure son boulot en silence et offre des reprises et des accélérations des plus correctes ! Non, toute BlueMotion qu’elle est, cette Jetta ne se traîne pas ! S’il ne s’agit évidemment pas d’aller titiller les grosses berlines velues, jamais cette Jetta ne se montrera frustrante.

Comportement

Direction précise, freinage mordant, châssis équilibré et bien suspendu, on a du mal à croire que le modèle a été développé pour les Américains, d’ordinaire friands de berlines molles et pataudes ! C’est qu’il y a une raison à cela : l’essieu arrière n’est plus le même entre le modèle yankee et celui réservé au Vieux Continent, de type multibras. Ainsi, la Jetta ne refuse pas la conduite enjouée sur parcours sinueux et évite tout mouvement désordonné des suspensions.

Confort et fonctionnalité

A force de tirer sur les dimensions, la Jetta finit certes par devenir un brin handicapante en ville, mais se révèle généreuse sur le plan de l’habitabilité ! Tant à l’avant qu’à l’arrière ! Tradition VW, l’ergonomie est superbe. En quelques mètres, on a l’impression de connaître la voiture depuis toujours ! En revanche, petite déception, la finition n’est pas au niveau de la tradition. Si VW affirme avoir chouchouté son modèle européen, on reste un peu sur notre faim ! Certes, dans l’habitacle, il faut chipoter pour y trouver quelque chose à redire. Mais le coffre fait franchement cheap : on se croirait dans une Corolla des années 80 ! Soit… Au moins, ce dernier se rattrape-t-il par ses dimensions : on pourrait s’y perdre !

Prix et équipements

Très curieusement, VW affiche sa Jetta à un tarif quasi élitiste ! C’est non seulement plus cher qu’une Golf, mais également que la majorité des – rares – concurrentes ! A ce dernier titre, il convient de signaler que la Jetta se rattrape avec sa valeur de revente, traditionnellement élevée, comme pour toutes les VW. Pour notre Jetta 1.6 TDI BMT (BlueMotion Technology) DSG, il faut compter un prix de base de 25.590 €. Oui, mais ses émissions de CO2 de 113 g/km lui font profiter de la prime fédérale de 3 % sur le prix d’achat. C’est toujours ça !

Et qu’offre VW à ce prix ? Le réglage lombaire pour les deux sièges avant, le volant en cuir, le régulateur de vitesse, la climatisation semi-automatique… La liste semble correcte, mais pour devenir franchement complète, il s’agira d’allégrement piocher dans les options. Et alors, la Jetta peut se métamorphoser en palais !

Et à la pompe ? Avec une moyenne de tout juste 5,2 l/100 km, sans spécialement chercher à battre des records, on applaudit ! S’il est parfaitement possible de descendre sous les 5 l/100 km, il faudra franchement chercher les derniers canassons de l’écurie pour faire grimper la moyenne au-delà des 6 l/100 km.

Conclusion

Plus vraiment Golf, pas encore tout à fait Passat, la Jetta a trouvé sa place au sein de la gamme VW. Si son comportement sur la route fait honneur à la marque, on peut regretter son tarif corsé et quelques petits détails de finition, qui choquent pour un produit d’une marque habituellement reconnue pour son souci du détail.