Essai : Ford Puma ST, théorie de l’évolution accélérée
Né
coupé au vingtième siècle, le Ford Puma a dû muter en SUV pour survivre. Une
silhouette a priori peu adaptée pour servir de base à une version sportive du
coup ? Sauf, peut-être, si les sorciers de Ford sont aux commandes !
Christiaens Jean-Francois
10 décembre 2020
Ford
3,6
score VROOM
4,0
Performance
4,5
Tenue de route
3,0
Confort
3,5
Équipement
3,5
Sécurité
3,5
Prix/Qualité
3,0
Consommation
3,5
Global
Avantages et inconvénients
Aspects pratiques
Comportement dynamique et enjoué
Moteur efficace
Autobloquant en option
Détails de finition
Filtrage des suspensions à basse vitesse
Les effets de mode conduisent parfois à l’apparition de
créatures bizarres sur nos routes. À la grande époque des monovolumes, par
exemple, Opel n’a ainsi pas hésité à dégainer une version sportive OPC de son
Meriva pour en booster l’image…
Ce n’est un secret pour personne, la silhouette qui cartonne
en ce moment sur nos routes, c’est le SUV. Du coup, on ne s’étonne pas de voir
de plus en plus de SUV de toutes sortes pointer le bout de leur nez. Depuis le
SUV cabriolet jusqu’aux SUV sportifs. Mais jusqu’ici, on rencontrait surtout de
surpuissantes machines (allemandes, généralement…) dans cette catégorie. Comme
les Audi RS Q8 ou BMW X6 M Competition que l’on confrontait dernièrement par
exemple. Un peu plus accessible, le Volkswagen T-Roc R a aussi suivi dans la
foulée. Mais en réclamant encore près de 45.000 € de mise au minimum. Avec son
Puma ST tirant cette fois vers la barre des 30.000 €, Ford rend le mariage du
SUV et de la sportivité plus abordable. Un mariage heureux ?
« Mean »
En tous les cas, ce Puma ST peut compter sur de « bons
gènes » pour magnifier cette union puisqu’il est basé techniquement sur la
dernière génération en date de Ford Fiesta ST. Une petite sportive frétillante
à l’efficacité unanimement reconnue. Reste à voir si la sauce continue à
prendre quand on la prépare sur une assiette rehaussée…
Côté style, la mayonnaise semble prendre. Profitant déjà de
proportions plutôt sportives pour son segment dans sa version civile, le Puma jouit
en tous les cas d’une pincée de sel relevant l’allure de sa nouvelle version ST.
Parmi les appendices les plus saillants de cette variante,
on pointera la lame siglée « Ford Performance » à l’avant, le becquet
de toit noir brillant à l’arrière ainsi que les jantes en alliage de 19 pouces en
série. Et puis, cerise sur le gâteau si on aime attirer le regard : la
version ST est disponible avec une peinture verte inédite baptisée « Mean
Green ». Que l’on peut traduire par « Vert Méchant »… Tout un
programme !
Eco à Track
À bord, on découvre d’excellents sièges Recaro offrant un parfait
compromis entre confort d’assise et maintien latéral.
Outre quelques logos ST, on relèvera aussi la présence de touches
permettant de modifier les modes de conduite de ce Puma ST directement depuis
le volant. La touche « S » permet intelligemment d’activer/désactiver
le mode Sport en un claquement de pouce en cas de besoin. Le bouton « Mode »
permet, quant à lui, de jongler entre les modes Normal, Eco ; Sport et
Track en fonction de son humeur du moment.
On notera aussi que ST ou pas, ce Puma conserve les qualités
pratiques de ses frères. Notamment le gigantesque bac « Mega Box » (aussi
lavable à l’eau) situé sous le plancher du coffre.
Revers de la médaille…
Dès les premiers mètres, on déchante tout de même un peu…
Certes, on savait que Ford avait dû sensiblement adapter les liaisons au sol du
Puma ST par rapport à la Fiesta ST pour compenser son centre de gravité plus
élevé. Notamment en augmentant de plus de 40 % la rigidité de l’essieu de
torsion à l’arrière. Mais dans la pratique, on ressent bien ce que cela
signifie concrètement : un amortissement très ferme et figé aux basses
vitesses. Bref, il faut aimer être un peu secoué quand on évolue doucement dans
le flot du trafic sur nos routes belges…
Impossible, en outre, de régler cela en « payant » :
Ford n’a pas prévu de montrer un amortissement piloté optionnel sur son Puma
ST. Cela dit, on va le voir, ce problème se règle rapidement quand on hausse le
tempo !
Cœur vaillant
Mais avant, rappelons que sur le plan mécanique, on retrouve
sous le capot de ce Puma ST le trois cylindres 1.5 l turbo EcoBoost découvert
sur la Fiesta ST. Il développe ici toujours 200 ch (à 6.000 tr/min). Mais il voit
son couple maximal progresser pour compenser le surpoids du Puma ST. Le couple
atteint ici 320 Nm (contre 290 Nm sur la Fiesta ST) entre 2.500 et 3.500 tr/min.
Dans la pratique, ce moteur « enthousiasmant » se
révèle souple et volontaire en conduite détendue et démonstratif dans l’effort.
À l’usage, on oublie vite son architecture à trois cylindres. Cet EcoBoost se
démarque aussi par une sonorité plutôt agréable grâce à son échappement actif. Surtout
de l’extérieur.
Ce bloc se couple en série à une boîte manuelle à 6 rapports
au guidage plutôt convaincant.
Félin, ce Puma !
Indiscutablement, sur des petites routes sinueuses, le Puma
ST se montre à la hauteur des attentes ! Sa direction est vive (25% plus
directe que celle des autres Puma) et précise, son amortissement figé aux
basses vitesses devient très efficace et, surtout, son train arrière est du
genre « participatif » à la demande ! De quoi autoriser des
dérives plus ou moins généreuses en fonction de la position de l’ESC (à trois
modes).
Notez que notre Puma ST virevoltait d’autant plus d’un
virage à l’autre qu’il était équipé de pneus hiver (Michelin Pilot Alpin 5). Avec
ses pneus de série Michelin Pilot Sport 4S, le Puma ST devrait se montrer à la
fois plus tranchant et un peu moins mobile lors des transferts de masse. À vérifier
au retour des beaux jours…
Performance Pack
Pour profiter au maximum de son Puma ST, il faudra cocher la
case du Performance Pack. On disposera alors d’un différentiel autobloquant d’origine
Quaife (au fonctionnement nettement moins brutal que celui de la Mini GP par
exemple) assurant une excellente motricité au petit félin énervé en conduite
sportive. Avec ce pack, on disposera aussi d’un Launch Control pour accrocher
les 100 km/h en 6,7 s (220 km/h en pointe).
Combien ça coûte ?
Le Puma est proposé en Belgique en version ST à partir de 30.800
€ ou en ST Ultimate moyennant 3.000 € de plus. Cette version héritera alors
notamment en sus de phares full LED, d’une climatisation automatique, d’étriers
de frein rouges, etc. Dans les deux cas, il faudra compter un supplément de
1.300 € pour le Performance Pack. Voire aussi de 1.075 € si vous craquez pour
le « Mean Green ».
Notre verdict
Ford nous promettait un SUV sportif plaisant à conduire avec
ce Puma ST. Et Ford ne nous a pas menti ! La mission est réussie. Le Puma
ST se montre très plaisant à cravacher. Par rapport à sa petite sœur Fiesta ST,
il imposera tout de même un toucher de route moins prévenant au quotidien. Mais
il se montrera aussi plus polyvalent grâce notamment à son volume de coffre
plus généreux et pratique.
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois
Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar.
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